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La Fin de Fausta

Titel: La Fin de Fausta Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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duchesse de Sorrientès.
    La Gorelle fut atterrée. Elle ne s’attendait pas à les trouver si bien renseignés, ni surtout à les voir si calmes. Elle était bien persuadée que la menace qu’elle leur faisait – car au fond, ce n’était pas autre chose qu’une menace – allait les affoler, et qu’elle aurait beau jeu, ensuite, à s’offrir de les tirer d’embarras… Moyennant une honnête rétribution, comme de juste.
    Et voilà qu’il n’en était rien. Ils avaient l’air d’accepter sa révélation comme si elle ne les touchait en rien. Elle frémit et commença de se demander avec inquiétude si l’ingénieuse combinaison qu’elle avait imaginée n’allait pas échouer piteusement. Son cœur se contractait d’angoisse à l’affreuse pensée de cet échec qui renversait tous ses calculs.
    « Jésus Dieu ! songeait-elle avec désespoir, mais c’est ma ruine ! Hélas ! oui, je suis ruinée, pillée, assassinée !… Sans compter que je pourrais fort bien m’être fourvoyée dans un guêpier dont il ne sera pas aisé de me dépêtrer… Si tant est que je m’en tire saine et sauve. »
    Malheureusement pour elle, il était un peu tard pour faire ces réflexions, judicieuses, d’ailleurs. Pour comble, Léonora, qui prenait décidément la direction de l’entretien, ajoutait, en continuant de la fouiller de son regard de feu :
    – Dites-nous maintenant le nom de cette dame que vous devez désigner comme étant la mère de l’enfant. Et n’essayez pas de nous tromper… Vous voyez que nous sommes mieux renseignés que vous ne pensez.
    Le savait-elle, ce nom ? Savait-elle que c’était la reine régente, Marie de Médicis ? Il est certain que Fausta n’avait pas commis la faute de la lui nommer. Cependant, elle n’était pas sotte. Ce nom, elle l’avait vainement cherché pendant des années. Certes, le nom de la fille du grand-duc de Toscane lui était venu à l’esprit. Mais cette idée d’une intrigue amoureuse entre la fille du souverain et le pauvre hère, gentilhomme douteux, fils d’un modeste notaire, qu’était alors Concini, lui avait paru tellement romanesque qu’elle l’avait écartée.
    Depuis qu’elle logeait à l’hôtel de Sorrientès, où Fausta lui avait donné un emploi qui n’était qu’une sinécure, grassement rétribuée, elle avait réfléchi. Il est certain qu’elle ne s’était pas fait faute d’écouter aux portes, autant qu’elle l’avait pu. De ces espionnages incessants, et de ses réflexions ininterrompues, il est probable que la vérité avait dû jaillir. Mais une fois cette terrible vérité découverte, elle avait tout de suite compris que c’en était fait d’elle si elle laissait seulement soupçonner qu’elle la connaissait. Elle tenait à sa peau. Elle s’était bien juré que ni ruses ni menaces ne lui arracheraient un mot qu’elle pourrait justement considérer comme son arrêt de mort prononcé par elle-même. La question insidieuse de Léonora ne la prit donc pas au dépourvu. Elle répondit sur-le-champ.
    Comment voulez-vous que je répète une chose qu’on ne m’a pas dite ?
    Elle disait cela avec une naïveté, un air de sincérité si merveilleusement joués que Léonora et Concini, attentifs, s’y laissèrent prendre. Ce qui n’empêcha pas Léonora d’insister :
    – Le jureriez-vous ?
    La Gorelle n’hésita pas : elle étendit solennellement la main vers un crucifix pendu au mur, se redressa, les regards bien en face, pour la première fois, et lentement, avec un accent auquel il était impossible de ne pas croire, elle prononça ce serment :
    – Sur le Dieu mort sur la croix, sur mon salut éternel, je jure qu’on ne m’a pas dit ce nom ! Puisse le feu du ciel foudroyer mon corps, le feu de l’enfer consumer éternellement mon âme, si je mens !…
    Il était impossible de ne pas tenir pour valable un serment aussi terrible. Concini et Léonora furent convaincus.
    – C’est bien, prononça Léonora.
    La mégère réprima un mince sourire qui montait à ses lèvres. Elle était bien tranquille, la conscience en repos. Personne ne lui avait dit ce nom : elle l’avait bien trouvé toute seule. Donc, elle n’avait pas menti.
    – Donc, reprit Léonora avec cette froide assurance qui déconcertait de plus en plus La Gorelle, en ramenant l’entretien au point où elle l’avait fait bifurquer, donc, M me  de Sorrientès vous a offert une « grosse » somme d’argent pour attester

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