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La Fin de Fausta

Titel: La Fin de Fausta Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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bénéfice supérieur à celui de tout un mois. Et il remercia :
    – Vous êtes toujours l’homme le plus généreux que la terre ait porté, monsieur le chevalier.
    – Il faut que je vous dise, reprit Pardaillan, que vous me désobligeriez grandement, en acceptant quoi que ce soit des quatre personnes qui sont enfermées là-dedans. Fût-ce une pauvre petite maille. Il faut que je vous dise aussi que lorsqu’on me désoblige, je le montre toujours, et d’une manière fâcheuse… pour celui qui m’a désobligé.
    – Soyez tranquille, monsieur, je me tiens pour royalement payé.
    – Vous êtes un homme raisonnable, maître Jacquemin. Je vous donnerai mes dernières instructions là-haut, avant de partir. Allez, maintenant.
    Maître Jacquemin parti, Pardaillan donna ses ordres à Gringaille et Escargasse. Ce fut vite fait. Et il les quitta. Comme il mettait le pied sur la première marche de l’escalier pour remonter, il se ravisa, revint à eux et à brûle-pourpoint :
    – J’oubliais de vous dire ceci : si vous laissiez échapper un seul de vos prisonniers avant l’heure fixée, la mort de mon fils Jehan, de votre maître, de votre ami qui vous a fait riches tous les deux, est certaine. Rien ne peut le sauver, vous m’entendez, et c’est vous qui l’aurez tué !
    Il les considéra un instant en silence, sourit doucement, et s’éloigna définitivement cette fois, en se disant avec satisfaction :
    « Maintenant, que l’infernale Fausta essaie, si elle veut, de les éblouir en leur offrant des monceaux d’or, qu’elle dise et fasse ce qu’elle voudra, je suis bien tranquille : ils ne la laisseront pas échapper. »
    Comme on le voit, Pardaillan prévoyait tout : même le cas où Fausta, qui n’était jamais à court d’expédients, tenterait de circonvenir ou de suborner les deux gardiens à qui il venait de la confier.
    q

Chapitre 19 LA GORELLE
    V ers le même moment où Fausta, déguisée en cavalier, se faisait prendre par Pardaillan, c’est-à-dire vers les sept heures du matin, la petite porte de l’hôtel de Sorrientès, celle qui donnait sur le cul-de-sac, s’entrebâillait juste assez pour permettre à une femme de se couler dehors. Après quoi, cette femme glissait le long du mur et filait d’une allure sinueuse et rapide, le long de la rue Saint-Nicaise, déserte à cette heure matinale.
    Cette femme, c’était La Gorelle, personnage que nous n’avons fait qu’entrevoir dans les premiers chapitres de cette histoire, et que nous avons dû laisser à l’écart, parce qu’elle se tenait inactive, volontairement enfermée à l’hôtel de Sorrientès, et qu’il est naturel, et nécessaire, que nous ne montrions au lecteur que ceux de nos personnages, protagonistes ou comparses, dont les faits et gestes concourent à l’action générale du récit.
    La Gorelle, pour l’instant, se mêlant à cette action, il devient nécessaire que nous nous intéressions à elle. Et bien qu’elle ne soit qu’un personnage de second plan, il est également nécessaire que nous fassions plus ample connaissance avec elle, faute de quoi, ses faits et gestes risqueraient de demeurer incompris. Qu’on se rassure, d’ailleurs, nous serons brefs.
    On ne pouvait pas assigner un âge précis à La Gorelle. Elle paraissait avoir de quarante à soixante ans. Elle n’était pas jolie. Elle n’était pas laide non plus. C’était une de ces physionomies insignifiantes, qui n’inspirent ni sympathie ni antipathie.
    Voilà pour le physique. Passons au moral :
    Elle n’était ni bonne ni méchante. Elle n’avait qu’une passion. Mais cette passion, qui lui tenait lieu de toutes les autres, absentes, était exclusive, dévorante : la passion de l’or. Quand elle pensait à l’or, quand elle voyait de l’or, quand elle touchait de l’or, elle s’animait, s’illuminait, et c’était alors seulement qu’on pouvait la voir telle qu’elle était en réalité. C’était une transformation foudroyante qui s’opérait alors en elle. Pour de l’or, elle était capable de bonté, de dévouement, d’abnégation. Pour un peu plus d’or, elle eût commis, sans hésiter, les pires atrocités, les plus abominables trahisons, les plus basses vilenies. Au surplus, parfaitement inconsciente.
    Ceci dit, suivons-la.
    La Gorelle se coula jusqu’à la rue Saint-Honoré et aborda un homme qui se tenait au milieu de la rue, près de l’hospice des Quinze-Vingts. Cet homme qui l’attendait

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