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La Fin de Fausta

Titel: La Fin de Fausta Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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être comparé en rien à celui qui serait le vôtre… si vous veniez à tomber.
    Elle parlait avec tant d’assurance, elle paraissait si sûre de son affaire, et, par surcroît, ce qu’elle disait rentrait si bien dans son caractère prévoyant et avisé que Marie de Médicis la crut sur parole. Elle eut une peur horrible de se voir abandonnée, livrée à ses seules ressources sur la valeur desquelles elle ne s’illusionnait pas. Elle implora :
    – Léonora, tu ne vas pas m’abandonner, au moins !… Que veux-tu que je fasse,
poveretta,
sans toi ?…
    Léonora l’étudia d’un coup d’œil rapide. Elle la vit au point où elle avait voulu l’amener : affolée, prête, sous le coup de la terreur, à toutes les capitulations. Un sourire blafard vint à ses lèvres. Après lui avoir donné le vertige en lui montrant l’abîme au fond duquel, si elle lui retirait l’appui de cette main puissante qui la guidait et la soutenait, elle irait infailliblement rouler et se briser, elle voulut bien la rassurer :
    – A Dieu ne plaise, madame. Je vous ai donné ma parole et, c’est une chose que vous devriez savoir mieux que personne, je tiens toujours scrupuleusement mes promesses. Rassurez-vous donc ; je ferai ce que je vous ai dit… si pénible, si douloureux que cela soit pour moi.
    Marie de Médicis respira, soulagée du poids énorme qui l’oppressait : c’est qu’elle savait, en effet, qu’elle tiendrait sa parole. Quant au reste : que cela lui fût pénible et douloureux, nous devons à la vérité de dire que, dans son égoïsme monstrueux, elle ne s’en souciait guère. Rassurée donc, elle n’en continua pas moins de gémir :
    – Crois-tu donc que je ne sais pas que je suis irrémédiablement perdue, si tu ne viens à mon aide ?… Alors, pourquoi me faire ces affreuses menaces ?
    – Je ne vous ai pas menacée, madame… Pas plus que je n’ai eu l’intention de vous abandonner… Mais, puisqu’il vous convenait, contre toute évidence, de nier mon dévouement sincère et désintéressé… puisqu’il vous plaisait de me jeter à la tête que, en m’employant à votre salut, comme je le fais, de toutes les forces de mon corps et de mon esprit, je n’envisageais que mon propre intérêt, j’ai dû, à mon grand regret, croyez-le bien, vous montrer que vous vous trompiez grandement.
    – Je n’ai rien dit de pareil. Ce sont des imaginations que tu te fais ! se déroba Marie de Médicis, d’ailleurs de mauvaise foi.
    – Vous ne l’avez pas dit, en effet : vous l’avez insinué. Et en tout cas, vous le pensiez, je l’ai bien compris.
    Jusque-là, Léonora avait parlé avec une froideur un peu dédaigneuse. Brusquement, elle s’attendrit. Et ce fut avec une émotion qu’elle paraissait impuissante à contenir qu’elle ajouta :
    – Je l’ai compris, madame, et cela m’a causé une peine affreuse, que je ne saurais dire.
    Cette émotion, feinte ou réelle, gagna Marie de Médicis. Cette fois, ce fut en toute sincérité qu’elle déplora :
    – Je joue vraiment de malheur !… Tout à l’heure, je t’ai humiliée et outragée, sans le vouloir. Maintenant, je te fais de la peine… Oui, décidément, je n’ai pas de chance !
    – Pourquoi douter ainsi de nous ? reprit Léonora, comme si elle n’avait pas entendu, et avec une émotion qui allait croissant. Vous savez bien pourtant que nous ne restons ici, Concini et moi, que par affection et dévouement pour votre personne. Si nous n’écoutions que notre intérêt personnel, il y a beau temps que nous serions partis… Nous restons, cependant, et au risque de notre vie qui est menacée un peu plus de jour en jour… et je ne parle pas des injures de toutes sortes qu’on nous jette à la face, ni des humiliations cruelles dont on nous accable… Nous restons malgré tout et malgré tous. Pourquoi ? Vous le savez bien… ou du moins je pensais que vous le saviez ? Parce que nous vous sommes profondément attachés… attachés à ce point que nous préférons braver la mort même plutôt que de nous séparer de vous.
    Par un puissant effort de volonté, Léonora surmonta son émotion. Mais elle prit une attitude de victime résignée et ce fut sur un ton désabusé qu’elle acheva :
    – Je pensais, et toute notre conduite passée, faite de dévouement inaltérable, de fidélité absolue, me donnait, je crois, le droit de penser qu’aucun doute ne pouvait exister dans votre esprit au sujet de nos

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