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La Fin de Fausta

Titel: La Fin de Fausta Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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mieux ! »
    Elle réfléchit encore, puis, se décidant, elle frappa sur un timbre. Elle fit appeler Stocco. Il n’était pas à l’hôtel. Elle savait qu’il devait être sur la piste de La Gorelle, qu’elle lui avait ordonné de suivre. Elle attendit patiemment son retour. Quand il se présenta enfin et qu’il vint se courber devant elle avec ce respect exorbitant et quelque peu gouailleur qu’il affectait, elle prononça à brûle-pourpoint :
    – Stocco, il faut, d’ici quatre ou cinq jours au plus, trouver et m’amener ici Landry Coquenard, l’ancien valet de chambre de monseigneur.
    – 
Disgrazia !
sursauta le bravo en roulant des yeux effarés, comment voulez-vous qu’en quatre ou cinq jours ?…
    – Il le faut !… interrompit Léonora, d’une voix rude. Et doucement :
    – Tu vois ce sac, là, sur ce meuble ?…
    – Je le vois, signora, dit Stocco, les yeux étincelants, la lèvre tordue par une grimace de jubilation.
    – Il est plein d’or… Combien penses-tu qu’il y ait là-dedans ? Stocco, d’un regard expert, soupesa, pour ainsi dire, le précieux sac.
    Et, sans hésiter :
    – De dix à douze mille livres, dit-il avec un large sourire.
    – Douze mille, précisa Léonora, je viens de les compter à l’instant. Tu prendras ce sac et ce qu’il contient le jour où tu me livreras Landry… A condition, bien entendu, que ce sera avant cinq jours écoulés.
    – Misère de moi, gémit le
bravo,
c’est bien court, signora !… Léonora sourit. Et ce sourire était si inquiétant que l’éternel rictus sardonique qui crispait les lèvres de Stocco se figea instantanément.
    – Tu vois cette corde, là, près du sac ? dit Léonora.
    Stocco loucha de ce côté. Il vit alors ce qu’il n’avait pas encore aperçu, ébloui qu’il était par la présence du sac pansu qui, seul, lui tirait l’œil : une corde, toute neuve, qui paraissait diablement solide, proprement rangée en spirale, avec un beau nœud coulant tortillé par une main experte, qui se balançait mollement et semblait lui faire de sinistres agaceries.
    Il vit cela et il pâlit légèrement, et il détourna vivement les yeux.
    – Tu la vois ?… Réponds,
per la madonna !
gronda Léonora.
    – Je la vois, signora, s’étrangla Stocco.
    – Eh bien, dans cinq jours, tu auras réussi ou tu auras échoué… Si tu as réussi, tu prendras le sac. Si tu as échoué, la corde te pendra. Va, maintenant, tu n’as pas de temps à perdre.
    Il y avait un tel grondement de menace dans sa voix, que Stocco, sans souffler mot, courba l’échine le long de laquelle il sentait courir un frisson glacial. Et il partit, oppressé, passant machinalement ses doigts crochus autour de son cou maigre… comme s’il avait déjà senti le mortel enlacement du nœud coulant fatal.
    q

Chapitre 24 PARDAILLAN AGIT ENCORE POUR LES AUTRES
    A près avoir fait ses dernières recommandations à maître Jacquemin – cet hôtelier de Saint-Denis chez qui il laissait Fausta, sous la garde de Gringaille et d’Escargasse –, Pardaillan se mit en selle et reprit le chemin de la capitale. Il n’était guère plus de neuf heures du matin, lorsqu’il y rentra par la porte Saint-Denis.
    Et, tranquillement, il s’en alla mettre pied à terre devant le perron du
Grand Passe-Partout.
    Dame Nicole, accourue, le reçut. Et, radieuse, elle le conduisit aussitôt à sa chambre, qu’elle tenait toujours prête à recevoir l’éternel aventurier, toujours par vaux et par chemins, quand il lui était possible de venir se reposer un instant.
    Ce fut elle qui, de ses blanches mains, prépara rapidement un plantureux et délicat déjeuner.
    Elle encore qui le servit à table, avec les soins tendres et attentifs d’une bonne mère veillant sur son grand fils, de retour d’un lointain et fatigant voyage. Manière de parler, s’entend, car, Dieu merci, dame Nicole, dans le grassouillet épanouissement de ses trente-cinq ans, pouvait paraître tout ce qu’on voulait, sauf la mère de M. le chevalier.
    Il va sans dire que, tout en le servant, tout en prévenant ses moindres désirs avec une attention vraiment touchante, dame Nicole, enhardie par la satisfaction qu’elle lisait dans son œil clair, n’arrêtait pas de faire marcher sa langue et posait une multitude de questions, auxquelles il répondait par deux ou trois mots… quand il y répondait.
    Son repas expédié avec une lenteur gourmande, Pardaillan parla à son tour. Ce fut

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