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La Fin de Fausta

Titel: La Fin de Fausta Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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semblait indiquer qu’il n’y avait aucune pitié à attendre de lui.
    Landry Coquenard, dès l’instant où il avait éventé qu’il était l’objet d’une manœuvre, s’était fait un visage hermétique. Devant la menace, il ne sourcilla pas. Impassible, l’esprit tendu, il attendit, sûr que le moment était venu où ils allaient démasquer leurs batteries. Et cependant le cœur lui sautait dans la poitrine et de nouveau la sueur de l’angoisse pointait à la racine de ses cheveux. Car Landry, qui tenait tant à sa peau, Landry qui, il faut le dire, avait une peur affreuse de mourir, Landry était bien décidé à refuser d’entreprendre la moindre des choses contre « la petite ». Et il savait bien, pourtant, que, s’il refusait, Concini ne lui ferait pas grâce. C’était donc son propre arrêt que lui-même, dans un instant, allait prononcer.
    Concini le laissa un instant sous le coup de cette menace. Peut-être attendait-il qu’il implorât grâce pour formuler sa proposition. Mais Landry, qu’il eût compris ou non, se tenait plus que jamais sur la réserve. Voyant qu’il se taisait obstinément, Concini se décida à parler, et cette fois il le fit sans détour, avec la franchise brutale de l’homme qui est sûr de sa force et n’hésite pas à en abuser.
    – Tu serais déjà pendu, sans miséricorde, si je n’avais besoin de toi (Landry se garda bien de laisser voir qu’il l’avait deviné). Je veux donc te faire une proposition. Mais, mets-toi bien ceci dans la tête : si tu refuses, c’est le poteau. Et dis-toi bien que nulle puissance au monde ne pourra te soustraire à ton sort.
    – Et si j’accepte, monseigneur ?
    – Je te fais grâce, je te renvoie libre, je te donne l’assurance de ne jamais t’inquiéter. Et même je garnis tes poches de quelques centaines d’écus.
    – Voyons la proposition, dit Landry d’une voix étranglée par l’émotion.
    – Tu vas signer un acte rédigé en bonne et due forme, et tu te tiendras toujours prêt, si besoin est, à ma première réquisition, à confirmer ta signature, à attester, à jurer, s’il le faut, que l’enfant que je t’ai confié autrefois avait pour mère la demoiselle Léonora Dori Galigaï, devenue, depuis, mon épouse.
    Landry Coquenard se sentit soulagé du poids terrible qui l’oppressait. Il ne voyait aucun inconvénient à faire ce qu’on lui demandait. Bien au contraire, il en était enchanté. Mais il s’attendait si peu à une proposition qu’il jugeait magnifique (parce qu’elle assurait un nom à l’enfant qu’il avait sauvée autrefois, et pour laquelle il avait, l’instant d’avant, fait le sacrifice de sa propre vie), il s’y attendait si peu, qu’il ne put s’empêcher de s’écrier :
    – Quoi, madame, vous consentez à un sacrifice pareil ?
    – Sans doute, confirma simplement Léonora, puisque c’est moi qui l’ai offert à monseigneur.
    – Ce que vous faites là, madame, est vraiment admirable, prononça Landry qui se courba respectueusement devant elle.
    Il se tourna vers Concini, et avec un calme déconcertant :
    – Et si j’accepte, monseigneur, qui m’assure que vous ne me ferez pas expédier à la douce, quand vous aurez obtenu de moi ce que vous voulez ?
    – Je suis prêt à jurer sur ce que tu voudras, dit Concini, sans se formaliser de cette méfiance.
    – Ne jurez pas, Concini, intervint Léonora : ce garçon n’est pas un sot, il va comprendre.
    Et s’adressant à Landry attentif :
    – N’as-tu pas entendu ce que monseigneur t’a dit : il aura sans doute besoin d’en appeler à ton témoignage. N’est-ce pas là la meilleure de toutes les garanties ?
    – En effet, madame : je comprends que monseigneur ne sera pas si sot que de supprimer le témoin précieux que je suis pour lui. Mais il y a autre chose qui me chiffonne terriblement, je vous en avertis.
    – Parle, dit Léonora avec une inaltérable patience.
    – Voilà, reprit Landry quelque peu gouailleur. Monseigneur a parlé aussi d’attestation sous serment. Ceci est grave, madame. Je suis bon chrétien, moi, ventre de Dieu, et je ne veux pas compromettre mon salut par un faux serment.
    – N’est-ce pas cela ? Mon frère, Sébastien, est archevêque de Tours. Il te donnera l’absolution. L’absolution d’un prince de l’Eglise te paraît-elle suffisante pour mettre ta conscience en repos ?
    – Par ma foi, madame, vous avez réponse à tout !
    – Tu acceptes

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