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La Fin de Fausta

Titel: La Fin de Fausta Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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d’œil rapide. Il jeta un autre coup d’œil autour de lui. Il se vit dans une manière d’antichambre meublée avec un luxe inouï. Il ne reconnut pas la pièce. Mais il n’avait vu un luxe pareil que chez la duchesse de Sorrientès. De plus, la Gorelle paraissait être là comme chez elle, et comme il la croyait toujours au service de la duchesse, il en conclut qu’il se trouvait à l’hôtel de Sorrientès, chez Fausta.
    Cette découverte n’était pas de nature à le rassurer. Cependant, comme il redoutait moins Fausta que Concini, il se sentit quelque peu soulagé. Et puis, il ne manquait pas de présence d’esprit et d’imagination, et une idée lui était venue, en reconnaissant la Gorelle.
    – La Gorelle ! répéta-t-il.
    Et, de son air le plus naïf :
    – Comme cela se trouve !… Figure-toi que j’étais sorti pour venir te voir, précisément.
    Ces mots firent dresser l’oreille à La Gorelle. Mais toujours méfiante et maîtresse d’elle-même, elle ne sourcilla pas. Et simplement :
    – Cela se trouve à merveille, en effet. Eh bien, me voilà. Que me voulais-tu ? dit-elle.
    – T’offrir mille livres, fit Landry de sa voix la plus insinuante.
    – C’est une bonne somme à prendre, dit la mégère, la prunelle luisante.
    Et allongeant la griffe :
    – Donne.
    – Minute, railla Landry, si tu veux que je te donne ces mille livres, il faut d’abord trancher ces cordes qui me meurtrissent les mains.
    – C’est juste !… Et après, je pense qu’il faudra te conduire hors d’ici ?
    Elle ne raillait pas. Elle disait cela avec simplicité, comme une chose qui lui paraissait naturelle. Landry sentit qu’elle n’hésitait pas, qu’elle était prête à faire ce qu’il demandait. Il respira plus librement. Il complimenta :
    – Je ne connais pas de femme plus intelligente et plus complaisante que toi.
    Et il précisa :
    – Coupe ces cordes, conduis-moi hors de ce repaire et je te donne mille livres… Et après, je t’indique le moyen de gagner mille autres livres.
    – Cela fait deux mille, alors ? fit La Gorelle, dont l’œil luisait plus que jamais.
    – Tu comptes admirablement.
    La mégère parut réfléchir. Landry s’inquiéta :
    – Est-ce que ce que je te demande est impossible ? Est-ce que tu ne peux pas me faire sortir d’ici ?
    – C’est on ne peut plus facile.
    – Alors ?
    – Alors, écoute, Landry : je veux bien couper ces cordes, je veux bien te rendre ta liberté… seulement… deux mille livres pour cela, ce n’est pas assez.
    – Combien veux-tu ? haleta Landry.
    – Il faut y ajouter cinquante mille livres, fit froidement La Gorelle. L’infortuné Landry, qui croyait bien l’avoir décidée, plia les épaules, assommé par l’énormité de ce chiffre. Et il s’emporta :
    – Cinquante-deux mille livres !… Vieille sorcière d’enfer, tu te moques de moi, je crois !… Où veux-tu que je les prenne, chienne enragée ?…
    – Je pense bien que tu ne possèdes pas une somme pareille, dit-elle tranquillement, sans se fâcher. Alors, n’en parlons plus.
    Et, comme Landry grinçait des dents, la poignardait du regard, avec le même calme imperturbable, elle expliqua :
    – Si je te laisse aller, je perds cinquante mille livres, moi. Alors, tu comprends ?… Non ? tu ne comprends pas ?… Je t’attendais avec impatience…
    – Tu m’attendais, moi ? sursauta Landry ébahi.
    – Mais oui, depuis cinq jours.
    – Tu m’attends depuis cinq jours, répéta Landry, de plus en plus ahuri.
    Et, exaspéré :
    – Comment ? Pourquoi ?
    – Pour toucher mes cinquante mille livres, donc !… On m’a promis de me les donner le jour où tu serais là… Voilà pourquoi je t’attendais avec tant d’impatience… Tu comprends, maintenant ?
    Non, il ne comprenait pas, l’infortuné Landry Coquenard ! Et comment aurait-il pu comprendre des explications que, volontairement ou non, elle entortillait si bien qu’elles devenaient incompréhensibles ? Mais ce qu’il comprenait trop bien, hélas ! c’est qu’il y avait quelque chose de louche là-dessous, quelque chose qui l’intéressait tout particulièrement, lui, qu’il devait connaître à tout prix, attendu qu’il y allait de sa tête. Et il interrogea :
    – C’est la duchesse de Sorrientès qui t’a promis cette fortune ?
    – Non. Je ne suis plus au service de la duchesse.
    – Qui donc, alors ? frémit Landry.
    – Ma nouvelle

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