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La Fin de Fausta

Titel: La Fin de Fausta Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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céder… moyennant une somme raisonnable, comme de juste.
    A cette offre imprévue, Léonora sortit de son impassibilité de commande et se dressa toute droite. Concini, lui, bondit sur Landry.
    – C’est toi qui as l’acte ? s’écria-t-il.
    – Oui, monseigneur, confirma Landry, qui jouissait de l’effet qu’il produisait. Et notez, monseigneur, que l’acte ne dit pas : fille du seigneur Concino Concini et de mère inconnue.
    – Que dit-il ?
    – Rien, monseigneur. J’ai obtenu du prêtre qu’à la place de ces deux mots : « mère inconnue », il laissât un blanc. En sorte, que vous n’avez qu’à inscrire là ces trois mots : « Demoiselle Léonora Dori ». Et le tour est joué. Vous voilà en possession d’une preuve écrasante, contre laquelle il est impossible d’élever le moindre doute. Remarquez, en outre, qu’on ne peut même pas insinuer que l’acte est faux, attendu qu’il vous sera facile de prouver que la page s’adapte bien au registre d’où elle a été arrachée.
    Concini exultait. Léonora ne cachait pas sa joie. Cette fois, ils étaient sûrs d’écraser Fausta, et si bien qu’elle ne s’en relèverait pas. D’un coup d’œil rapide, ils s’entendirent.
    – Landry, lança Concini dans une explosion, si tu consens à me céder cet acte, je te donne cent mille livres.
    – Juste la somme que je comptais vous demander ! s’écria Landry aussi radieux qu’eux.
    – Alors, c’est dit ?
    – C’est dit, monseigneur, et donnant donnant : étalez vos pistoles… voici le papier.
    Et Landry, fouillant la doublure de son pourpoint, en sortit un papier plié en quatre, qu’il tendit à Concini.
    Concini fondit sur le précieux feuillet, le parcourut d’un coup d’œil rapide et le passa à Léonora qui, après l’avoir lu, l’enferma soigneusement. Pendant ce temps, Concini allait à un coffre et l’ouvrait.
    – Donnant donnant, comme tu dis si bien, fit-il joyeusement, voici tes cent mille livres.
    Du coffre, il sortit, les uns après les autres, dix petits sacs pansus, qui rendirent un son argentin à mesure qu’il les laissait tomber sur le parquet.
    – Chacun de ces sacs contient mille pistoles. Tu peux vérifier, dit-il. D’un coup d’œil expert, Landry Coquenard, qui avait un sac pareil en poche, s’était rendu compte que la somme devait y être.
    – Fi, monseigneur, je m’en rapporte à vous ! fit-il avec un geste de large désinvolture.
    L’après-midi même, cette affaire fut réglée devant un notaire et de nombreux témoins, soigneusement choisis, parmi lesquels se trouvait le baron de Rospignac. La petite bouquetière des rues, que les Parisiens appelaient indifféremment Muguette ou Brin de Muguet, était désormais la fille légitime du très haut et très puissant seigneur Concino Concini, maréchal et marquis d’Ancre, et de Léonora Dori, marquise d’Ancre, son épouse. Elle devait porter le nom et le titre de comtesse de Lésigny.
    Landry Coquenard, monté sur une mule, dont Concini lui avait fait don pour transporter ses onze sacs d’or qui pesaient plus de soixante livres, était rentré rue aux Fers. Il avait déposé un de ces sacs dans un coin. Les dix autres, il les avait rangés correctement sur une petite table et les avait masqués en jetant une nappe dessus.
    Ceci fait, il avait mis le couvert pour les quatre affamés qui allaient rentrer à la nuit, et, léger comme un sylphe, gai comme un pinson, il avait attendu leur retour avec une impatience qu’il s’efforçait de tromper, en s’activant de son mieux en apprêts d’un de ces dîners monstres, et cependant délicats, comme il en avait déjà confectionné quelques-uns, qui lui avaient valu les compliments de Pardaillan. Ce dont il était très fier, car M. le chevalier était un fin connaisseur qui ne les prodiguait pas, ses compliments.
    Enfin, Pardaillan, Valvert, Escargasse et Gringaille étaient rentrés. Pardaillan paraissait de joyeuse humeur : preuve que son affaire allait à son gré. Pardaillan étant de bonne humeur, naturellement, tous les visages étaient épanouis autour de lui. Landry, qui était observateur quand il voulait s’en donner la peine, constata avec une vive satisfaction qu’ils étaient tous à la joie, comme lui-même.
    Tout de suite, nos quatre compagnons étaient tombés en arrêt devant le couvert somptueux et l’amoncellement prodigieux de choses succulentes et de flacons vénérables entassés sur la table et

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