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La Fin de Fausta

Titel: La Fin de Fausta Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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Cossonnerie. Il se tenait l’œil au guet, on peut le croire. Cependant, comme la foule était grande, attendu qu’il se trouvait en plein dans les Halles, il ne fit pas attention à un homme qu’il croisa dans la rue du Marché-aux-Poirées.
    Il eut grand tort, car cet homme qui rôdait par là à son intention, c’était Stocco.
    Stocco était dans un état de fureur indicible : ce jour-là était le dernier des cinq jours de délai que Léonora lui avait accordés pour lui amener Landry Coquenard. On se souvient que Léonora lui avait promis qu’il serait impitoyablement pendu, s’il ne réussissait pas dans le délai fixé. Cette promesse, elle la lui avait froidement rappelée chaque jour, comme il rentrait bredouille, en disant :
    – Tu n’as plus que quatre jours… – Tu n’as plus que trois… – Tu n’as plus que deux jours… – C’est le dernier jour… Ce soir, la corde, si tu n’as pas réussi.
    Stocco savait qu’elle tiendrait implacablement parole. Il le savait même si bien que, désespérant de réussir dans le peu de temps qui lui restait, il avait, ce matin même, emporté tout son or et les quelques objets précieux auxquels il tenait : Stocco qui, tout comme Landry, tenait à sa peau, était bien résolu à ne pas se représenter devant sa terrible maîtresse et à fuir sa vengeance en retournant en Italie, s’il le fallait.
    Stocco, comme bien on pense, n’avait pas eu la même distraction que Landry. Tout de suite, il avait reconnu celui qu’il guettait en vain depuis cinq jours. Et sa fureur s’était changée en une joie frénétique. Il s’était retourné et avait fait un signe à quatre ou cinq individus à mine patibulaire qui, à distance respectueuse, suivaient tous ses mouvements.
    Vivement, il avait enfoui le visage dans les plis du manteau et s’était mis aux trousses de Landry. Ses sacripants l’avaient suivi de près.
    Ils n’étaient pas allés bien loin ainsi. Landry avait tourné à droite dans la rue de la Chaussetterie, qui était le prolongement de la rue Saint-Honoré. Là, Stocco, avec une vivacité et une adresse qui dénotaient une grande habitude de la manœuvre, lui avait glissé le fourreau de sa longue colichemarde entre les jambes.
    Landry Coquenard avait mâchonné un juron et était allé s’étaler au beau milieu du ruisseau. Il n’avait pas eu le temps de se relever et de se reconnaître : tout de suite, Stocco et ses coupe-jarrets avaient fondu sur lui. Landry s’était senti écrasé, maintenu, ficelé, bâillonné, roulé dans un manteau, enlevé, emporté il ne savait où ni par qui. Et cela s’était accompli avec une rapidité fantastique.
    Au bout d’un temps qui lui parut mortellement long, Landry Coquenard se sentit déposé assez rudement sur un siège de bois. Les liens qui entravaient ses jambes furent tranchés, il fut débarrassé du manteau dans lequel il avait été enroulé. Il sentit qu’on lui enlevait son épée, que des mains brutales palpaient son pourpoint pour s’assurer qu’il n’avait pas une autre arme sur lui.
    Mais on ne trancha pas les cordes qui lui liaient les mains. On ne lui enleva pas son bâillon. Et comme ce bâillon était une longue et large écharpe qu’on avait enroulée plusieurs fois autour de sa tête et qui lui couvrait les yeux, il en résultait qu’il ne pouvait pas voir où il se trouvait.
    S’il ne pouvait pas voir ni parler, il pouvait entendre. Et il entendit un bruit de pas lourds, suivi du claquement d’une porte qu’on ferme. Il comprit qu’on le laissait seul. D’ailleurs, il ne demeura pas longtemps seul. Presque aussitôt, il se sentit frôlé par des mains plus légères qui, avec précaution, s’activaient à lui enlever le maudit bâillon qui l’aveuglait et l’étouffait. Il finit par tomber, ce bâillon. Alors il put voir que c’était une femme qui venait de lui rendre ce service. Il la reconnut sur-le-champ. Et, saisi de stupeur, il la nomma :
    – La Gorelle !…
    C’était bien La Gorelle, en effet, qui venait de le débarrasser de son bâillon, mais qui ne paraissait pas songer à lui délier les mains. Elle avait bien au fond des prunelles une lueur mauvaise qui indiquait qu’elle se réjouissait de le voir en cette fâcheuse posture. Mais elle souriait de son sourire visqueux qu’elle s’efforçait visiblement de faire engageant. En somme, elle ne paraissait pas animée de mauvaises intentions.
    Landry Coquenard vit cela d’un coup

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