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La Fin de Fausta

Titel: La Fin de Fausta Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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maîtresse : M me  la maréchale d’Ancre.
    – La maréchale d’Ancre !… grelotta Landry.
    Et se redressant d’un bond, livide, la sueur de l’angoisse aux tempes :
    – Je suis donc ici… ?
    L’horrible mégère, un pétillement de triomphe au fond de ses yeux mauvais, l’observait en souriant, se délectait de sa détresse, ne se pressait pas de donner le renseignement qu’il attendait avec une anxiété mortelle.
    – Tu es, dit-elle enfin, chez Mgr le maréchal marquis d’Ancre… Et d’un air faussement apitoyé :
    – Ne le savais-tu pas, pauvre Landry ?
    – Misère de moi, je suis mort ! gémit Landry.
    – Je crois que oui, sourit la hideuse vieille. A ce moment, un coup de timbre retentit.
    – C’est monseigneur qui veut te voir, dit La Gorelle. Et se dirigeant vers une porte :
    – Viens, ajouta-t-elle.
    Landry Coquenard lança autour de lui ce regard désespéré du noyé qui cherche à quoi il pourra se raccrocher. La Gorelle, qui ne le perdait pas de vue, surprit ce regard.
    – N’espère pas te sauver, dit-elle, tu es bien pris. Le mieux est de te résigner.
    Et, avec une bienveillance sinistre, elle encouragea :
    – Somme toute, tu ne seras jamais que pendu. Ce n’est qu’un mauvais moment à passer, et c’est si vite fait… Allons, entre. Ne fais pas attendre monseigneur, qui n’est pas très patient.
    Landry Coquenard comprit qu’il était irrémissiblement perdu, qu’il n’avait qu’à obéir. On a pu voir que, malgré qu’il se montrât très prudent, il ne manquait pas de bravoure. Le premier moment de défaillance passé, il se ressaisit. Il eut cet orgueil de ne pas donner à son ancien maître le spectacle d’un homme qui tremble devant la mort. Il se raidit de toutes ses forces et ce fut d’un pas ferme qu’il franchit le seuil de la porte que La Gorelle lui ouvrait.
    q

Chapitre 28 OU LA MESAVENTURE DE LANDRY COQUENARD DEVIENT UNE BONNE AFFAIRE
    D u même pas ferme, Landry Coquenard traversa la vaste pièce et vint s’arrêter à deux pas de la table encombrée de paperasses, de l’autre côté de laquelle, Concini et Léonora se tenaient assis côte à côte. Assez cavalièrement, mais sans bravade, il s’inclina devant eux. Et, se redressant, il attendit, dans une attitude qui ne manquait pas de dignité.
    Après un silence lourd de menaces, pendant lequel ni Léonora ni Concini ne parvinrent à lui faire baisser les yeux, Concini parla d’une voix rude :
    – Tu sais ce qui t’attend ?
    – Je m’en doute.
    Et Landry sourit bravement.
    – Une bonne corde au bout d’une potence, insista Concini.
    – C’est une fin comme une autre, fit Landry en levant les épaules. Et, comme dit la mégère qui m’a introduit ici, ce n’est jamais qu’un mauvais moment à passer.
    – Tu vois qu’on ne me trahit pas impunément.
    Landry Coquenard fit deux pas qui l’amenèrent contre la table. Et le regardant dans les yeux :
    – Si je vous avais trahi… si j’avais eu la langue trop longue, vous ne seriez pas maréchal et marquis d’Ancre… Vous seriez mort depuis longtemps.
    Cette réponse laissa Concini un instant rêveur. Et comme il considérait Léonora en hochant la tête d’un air qui semblait approuver, elle intervint. Et, plus décidée, meilleure jouteuse que lui :
    – Cet homme a raison, dit-elle avec force. Il faut avoir la franchise de le reconnaître.
    Landry Coquenard tressaillit. Que signifiait cette intervention de Léonora ? Pourquoi paraissait-elle prendre sa défense ? Il était loin d’être un sot. Il comprit aussitôt qu’ils étaient en train de lui jouer la comédie. Il eut un soupir de joie puissante. Il songea à l’instant :
    « Je suis sauvé : ils ont besoin de moi !… »
    Et, corrigeant aussitôt :
    « Sauvé ?… N’allons pas si vite !… Le salut dépendra de ce qu’ils vont me demander. »
    Concini tint compte de la leçon détournée que sa femme venait de lui donner.
    – Soit ! dit-il sans plus chercher à finasser, je conviens que tu as su garder ta langue. Mais tu sais bien de quelle trahison je veux parler.
    « C’est de « la petite » qu’ils veulent me parler ! » s’écria Landry, en lui-même. Et tout haut, se tenant sur la réserve :
    – Je pense que vous faites allusion à l’enfant, monseigneur.
    – Oui. Et c’est cette trahison-là que tu vas payer de ta vie. Concini lançait cette menace de sa voix la plus rude et avec un accent qui

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