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La Fin de Fausta

Titel: La Fin de Fausta Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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donc ? fit vivement Concini.
    – Un instant, monseigneur, fit le madré Landry qui suivait toujours son idée, puisque nous traitons une affaire, réglons tous les détails d’abord. Vous m’avez parlé de mettre quelques centaines d’écus dans ma poche. Voulez-vous, s’il vous plaît, fixer la somme exacte que vous entendez me donner ?
    – Cinq cents écus, jeta Concini avec un commencement d’impatience.
    – Quinze cents livres ! se récria Landry avec une intraduisible grimace. Ah ! monseigneur, je vous ai connu plus généreux !… Et vous étiez loin d’être aussi riche !…
    – Cet homme a encore raison, dit Léonora.
    Elle ouvrit un tiroir, y prit un sac et le plaça sur la table, devant Landry, en disant :
    – Il y a mille pistoles, là-dedans.
    – C’est une somme raisonnable, sourit Landry. Et, froidement :
    – Je m’en contente… pour l’instant.
    – Drôle ! gronda Concini avec un geste de menace.
    – Ne vous fâchez pas, monseigneur, fit Landry avec la même tranquillité froide. Tout à l’heure, vous me remercierez. Mais ceci est une autre affaire… une affaire que je vous proposerai, moi, quand nous aurons fini de régler celle-ci. Finissons-en donc : je ferai ce que vous voudrez, monseigneur, à une condition que voici : il me sera permis de voir M lle  Florence et de m’entretenir avec elle.
    – Pourquoi ? demanda Concini soupçonneux.
    – Pour m’assurer qu’il n’y a pas substitution de personne, pour lui demander si elle accepte d’être reconnue pour votre fille. Sans cette condition, il n’y a rien de fait, monseigneur, et vous pouvez appeler votre bourreau.
    – Tu vas la voir à l’instant, accepta Concini sans hésiter. Tu la verras sans témoin, pour que tu ne puisses croire que notre présence l’intimide. Et je suis sûr de mon fait, que, tiens…
    Sur ces mots, Concini, tout joyeux, se leva vivement, vint à Landry, trancha lui-même les cordes qui lui entravaient les mains. Ceci fait, il frappa sur un timbre, et, montrant le sac rebondi :
    – Prends, dit-il, j’ai confiance en toi, moi !
    Un sourire narquois au coin des lèvres, Landry Coquenard escamota vivement le sac et l’enfouit au fond de sa poche.
    Ce fut Marcella qui vint à l’appel. Concini lui glissa un ordre à voix basse. Et se tournant vers Landry :
    – Cette femme va te conduire près de Florence. Suis-la, dit-il. En le voyant paraître soudain devant elle, Florence le reconnut aussitôt. Et tout de suite, elle devina qu’il venait de la part d’Odet. Elle se leva vivement, comme mue par un ressort. Elle allait parler, poser des questions, peut-être. Landry, d’un geste rapide, singulièrement éloquent, lui imposa silence. En même temps, il lui montrait le billet qu’il avait sorti de sa poche. D’un signe de tête imperceptible, elle fit entendre qu’elle avait compris. Et elle se tint debout, muette, immobile, un peu pâle, ses grands yeux lumineux rivés sur les siens.
    Landry s’avança, se courba respectueusement devant elle, se redressa, et la contempla une seconde avec un inexprimable attendrissement. Le pauvre diable était profondément ému. Pour se donner une contenance, il toussa. Et, sans trop savoir ce qu’il disait, d’une voix qui tremblait :
    – Vous ne me connaissez pas, mademoiselle… Moi, je vous connais depuis longtemps… depuis le jour de votre naissance, autant dire… Je suis Landry Coquenard… votre parrain… Car c’est moi qui vous ai fait baptiser, voici tantôt dix-sept ans, et qui vous ai donné ce joli nom de Florence.
    – C’est donc à vous que je dois la vie ? murmura Florence, aussi émue que lui.
    Cette phrase imprudente suffit pour rendre à Landry le sang-froid qu’il avait perdu. Il jeta un coup d’œil circonspect autour de lui et, clignant des yeux, élevant la voix, comme pour être mieux entendu :
    – La vie ? Non pas ! Dieu merci, votre vie n’était pas menacée. Mais votre naissance devait demeurer ignorée. Si je vous en parle, ce n’est pas pour réclamer de vous une reconnaissance à laquelle je n’ai aucun droit. C’est pour que vous compreniez que je suis l’homme qui est au courant du mystère de votre naissance. C’est aussi pour vous dire ceci : Monseigneur Concini… votre père… me demande d’attester que vous êtes la fille de M me  d’Ancre… Dois-je obéir à votre père ?
    – Oui, répondit Florence sans hésiter.
    – Vous savez cependant que M me

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