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La Fin de Fausta

Titel: La Fin de Fausta Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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 d’Ancre n’est pas votre mère ?
    – Je le sais. Mais c’est le seul moyen de sauver ma vraie mère que je ne connais pas.
    – Ainsi, c’est pour cette mère que vous ne connaissez pas que vous vous sacrifiez ? demanda Landry que l’émotion reprenait.
    – En admettant que sacrifice il y ait, n’est-ce pas naturel ? répliqua Florence en souriant vaillamment.
    – Vous êtes une brave enfant et vous serez heureuse comme vous méritez de l’être, c’est moi qui vous le dis, murmura Landry.
    Il s’inclina cérémonieusement devant elle et fit mine de se retirer. Comme s’il se ravisait, il se retourna et revenant à elle :
    – Oserai-je vous demander une grâce ? dit-il.
    – Tout ce que vous voudrez ! fit-elle dans un élan.
    – Votre main à baiser, mademoiselle.
    Dans un geste spontané, elle lui tendit les deux mains largement ouvertes. Dans ces deux petites mains blanches, il mit ses deux mains calleuses. En même temps, il lui glissait le billet de Valvert. Mais comme il s’inclinait sur ces mains pour les baiser, elle le redressa doucement et, dans un geste adorable de grâce puérile, elle lui tendit le front en disant :
    – Un parrain a le droit d’embrasser sa filleule.
    Landry effleura ses fins cheveux du bout des lèvres et en profita pour lui glisser à l’oreille :
    – Ne craignez rien, nous veillons sur vous.
    Il sortit heureux et fier, en songeant, tout attendri :
    – La brave petite ! comme elle m’a bien appelé son parrain ! Dans l’antichambre, il retrouva Marcella qui l’attendait et qui le guida de nouveau.
    Dans le cabinet, il retrouva Concini et Léonora, assis à la même place où il les avait laissés. On pouvait croire qu’ils n’avaient pas bougé de là. Léonora montrait un visage impénétrable comme à son ordinaire. Mais Concini, soit qu’il fût moins bon comédien qu’elle, soit, plutôt, qu’il jugeât inutile de se contraindre plus longtemps, se montrait si joyeux, que Landry se trouva fixé.
    – C’est lui qui nous épiait, se dit-il.
    – Eh bien ? fit Concini.
    – Eh bien, monseigneur, répondit Landry, je suis prêt à signer tous les actes, à faire toutes les déclarations que vous voudrez, et quand vous voudrez.
    – J’en étais sûr ! s’exclama Concini.
    Et, reprenant ses manières insinuantes, aussi familier, aussi souriant et aimable qu’il s’était montré, avant, hautain, raide, menaçant :
    – Cet après-midi, tout sera terminé. Dès que tu auras apposé ta signature sur les actes, tu seras libre de te retirer. Jusque-là, tu demeures mon prisonnier.
    Et, éclatant de rire :
    – Tu n’as pas peur, au moins ?
    – Non, monseigneur, répondit Landry, en riant aussi fort que lui. Moi aussi, j’ai confiance en vous.
    Et, reprenant son sérieux :
    – Et maintenant que cette affaire est réglée à notre commune satisfaction à tous, je vais, si vous le voulez bien, vous faire une proposition qui, je crois, vous agréera.
    – Parle, autorisa Concini assez intrigué. Mais sois bref, car j’ai fort à faire.
    – Je serai aussi bref que possible, promit Landry. Et, l’œil pétillant :
    – Je crois, monseigneur, que ce à quoi vous tenez par-dessus tout, c’est prouver que M lle  Florence est bien la fille de M me  d’Ancre, votre épouse.
    – Sans doute, confirma Concini, devenu soudain très attentif.
    – Sans quoi, une simple adoption eût suffi, appuya Léonora non moins intéressée.
    – Eh bien, continua Landry, en approuvant d’un signe de tête, rien de ce que vous allez faire ne constituera la preuve vraiment indéniable, absolue, évidente, la preuve palpable devant laquelle même les contradicteurs les plus acharnés seront forcés de s’incliner. En somme, au lieu de preuves, vous produisez simplement des témoignages. C’est quelque chose, évidemment. Cela ne suffit pas pour vous mettre à l’abri de ce que vous voulez éviter à tout prix : une discussion publique.
    – Eh !
corbacco !
s’emporta Concini en assénant un coup de poing sur la table, c’est bien ce que j’ai dit !… Ce qu’il nous aurait fallu, c’est l’acte de baptême de l’enfant. Mais cet acte, je n’ai pu me le procurer. Il manque une page au registre de la paroisse, et c’est précisément celle sur laquelle l’acte était inscrit.
    – Eh bien, monseigneur, triompha Landry, c’est cette page que j’ai arrachée moi-même, il y a dix-sept ans, que j’offre de vous

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