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La Fin de Fausta

Titel: La Fin de Fausta Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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antérieure à son mariage.
    Pour être juste, nous devons ajouter que si la mère n’avait pas trouvé la combinaison, elle ne devait pas manquer de l’approuver des deux mains, le jour où elle la connaîtrait. N’avait-elle pas presque mis en demeure Léonora de la débarrasser de cette petite ?
    Pour en revenir à Florence, après ce premier moment de déchirement et d’accablement, elle se ressaisit. Et alors, ayant retrouvé toute sa lucidité, elle se révolta :
    « Oh ! mais je ne veux pas de cette mort hideuse !… Je me défendrai !… Je me défendrai de toutes mes forces et par tous les moyens !… »
    Ainsi la menace de Léonora qui tendait à l’affoler en la terrifiant, eut ce résultat imprévu de lui rendre, avec le sang-froid, toute sa résolution et tout son courage.
    Léonora ne s’aperçut pas du changement qui s’était produit en elle.
    Elle s’était levée. Elle trancha :
    – Réfléchissez. Vous avez toute la nuit et toute la journée de demain pour cela. Je reviendrai chercher votre réponse demain soir. Selon ce que vous aurez décidé, vous sortirez d’ici pour aller à l’église recevoir la bénédiction nuptiale… ou pour aller au couvent dont vous ne sortirez plus.
    Cette fois, Florence se garda bien de résister.
    – Je réfléchirai, madame, dit-elle simplement.
    Et le ton sur lequel elle disait cela indiquait si bien qu’elle était à moitié domptée que Léonora, en se retirant, songeait :
    – Allons, je crois que la peur du couvent sera plus forte que sa répulsion pour Rospignac !
    Demeurée seule, Florence s’assit dans le fauteuil que venait de quitter Léonora. Elle ne pleura pas, elle ne s’abandonna pas : elle sentait bien que ce n’était pas le moment de s’affoler. Et avec une force de volonté admirable, elle réussit à garder un calme, une lucidité dont elle avait besoin plus que jamais.
    Maîtresse d’elle-même, elle envisagea froidement sa situation et se dit qu’elle devait appeler Odet à son secours. Alors elle se souvint que, le matin même, Léonora lui avait assuré qu’elle était libre désormais de sortir à son gré de l’hôtel.
    – Si c’est vrai, se dit-elle, au lieu d’appeler Odet à mon secours, je n’ai qu’à aller le trouver… je n’ai qu’à fuir au plus vite ce coupe-gorge où je n’aurais jamais dû mettre les pieds !…
    Elle fut aussitôt sur pied. Elle prit une mante, s’enveloppa dedans des pieds à la tête et se trouva prête à sortir. Alors, elle réfléchit :
    « Madame Léonora a peut-être menti… Si elle n’a pas menti, elle n’est pas femme à avoir oublié de changer ses dispositions et de donner l’ordre de me garder plus étroitement que jamais ici… Cependant, cet oubli, si extraordinaire qu’il m’apparaisse, n’est pas impossible… Le plus simple, c’est d’aller y voir. »
    Ayant pris cette résolution, elle mit la main sur le loquet avec la crainte de trouver la porte verrouillée à l’extérieur… Non, la porte s’ouvrit facilement, sans bruit. La porte de la petite antichambre qu’elle traversa s’ouvrit pareillement. C’était de bon augure.
    Elle s’engagea dans un couloir en se disant que puisque M me  Léonora avait négligé de l’enfermer chez elle, elle pouvait avoir pareillement négligé le reste. Elle s’était mise en marche avec la presque certitude qu’elle allait à un échec. Elle commença à espérer.
    Elle n’avait pas fait deux pas dans ce couloir, qu’elle se heurta à La Gorelle, surgie elle ne savait d’où. Obséquieuse, la mégère se courba devant elle et, de sa voix doucereuse :
    – Est-ce que vous avez l’intention de sortir, madame ?
    La Gorelle, comme on voit, ne la tutoyait plus, l’appelait « madame » et lui témoignait un respect excessif. Mais Florence était payée pour se méfier d’elle. Elle se tint sur la réserve et, à une autre question, elle répondit par deux questions :
    – Suis-je prisonnière ?… Avez-vous ordre de m’empêcher de passer ?…
    – Sainte mère de Dieu, non ! protesta la vieille plus obséquieuse et plus doucereuse que jamais.
    Et elle ajouta :
    – Seulement, comme il n’est pas convenable qu’une demoiselle de votre rang s’aventure seule dans la rue, j’ai reçu l’ordre de vous accompagner. C’est pourquoi je me suis permis de vous demander si vous sortiez.
    – En ce cas, suivez-moi, car je sors, en effet, dit Florence. Elle se remit en marche.

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