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La Fin de Fausta

Titel: La Fin de Fausta Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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jusque-là submergée par l’étonnement, comprit qu’il savait tout, que tout le mal qu’elle s’était donné pour en finir avec lui devenait inutile, qu’il lui échappait encore, toujours… et que c’était elle qui, une fois de plus, se trouvait en son pouvoir, à sa merci. Ce dernier coup si imprévu, plus rude que tous les autres, l’assomma. Pour la première fois peut-être, cette femme, toujours si forte, toujours si souverainement maîtresse d’elle-même, perdit toute contenance. Et sentant ses jambes se dérober sous elle, elle se laissa tomber, accablée, sur un siège.
    – Eh ! quoi ! fit Pardaillan de sa voix railleuse, se peut-il que ce que j’ai fait vous émeuve à ce point ?… Diantre soit de moi, je croyais bien faire. Je pensais vous être agréable, et voici que je me suis grossièrement trompé. Vous m’en voyez tout marri, princesse.
    – Démon ! gronda Fausta.
    – Eh ! j’y suis !… Ce qui vous désole c’est, sans doute, de ne pouvoir me recevoir dans cette ferme où vous m’aviez donné rendez-vous… Sans doute, vous aviez fait quelques préparatifs pour me recevoir avec tous ces égards flatteurs dont vous n’avez cessé de m’accabler depuis que j’ai l’honneur d’être connu de vous… Oui, je le vois, c’est bien cela !… Corbleu ! il ne sera pas dit que je vous aurai privée de ce plaisir ! Allons à la ferme, princesse, allons !
    Instantanément, Fausta fut debout. Et elle haleta :
    – Quoi ! tu veux ?
    – Pourquoi pas ? Rien ne me presse… Et puis, tout vieux routier que je suis, je n’ignore pas complètement les usages… Je sais me montrer galant envers les dames… Vous ne voulez pas que vos préparatifs soient perdus. Je trouve cela très naturel, et je m’en voudrais de ne pas vous accorder cette innocente satisfaction.
    Fausta jeta un rapide coup d’œil sur lui. Elle le vit très sérieux.
    – Partons, dit-elle.
    – A vos ordres, princesse, dit Pardaillan en s’inclinant galamment.
    Avec une hâte qui trahissait l’appréhension qu’elle avait de le voir se raviser, elle prit les devants, descendit précipitamment à la cave, saisit un falot qui, assurément, avait été déposé là pour elle et se disposa à l’allumer.
    – Laissez, fit Pardaillan en l’arrêtant, je vous dis que je suis en veine de galanterie aujourd’hui. Et je ne souffrirai pas que vous preniez tant de peine pour moi.
    Il alluma lui-même le falot et :
    – J’aurai l’honneur de vous éclairer, dit-il. Montrez-moi le chemin, princesse, je vous suis.
    Il la suivit en effet, comme s’il n’avait pas connu le chemin aussi bien qu’elle. Il avait aux lèvres le même sourire inquiétant qu’il y avait quand il l’avait reçue, là-haut. Et il ne la perdait pas de vue.
    Elle, elle marchait devant lui, vivement, et elle songeait :
    « Orgueil ! cet homme n’est qu’orgueil !… C’est par orgueil qu’il a refusé le trône que je lui ai offert à différentes reprises !… Par orgueil qu’il a refusé les situations honorables que des rois reconnaissants lui ont offertes. Par orgueil qu’il est demeuré un aventurier, un routier sans feu ni lieu, sans sou ni maille !… C’est l’orgueil qui l’a guidé sa vie durant, et c’est l’orgueil qui aura causé sa perte… en l’amenant à m’offrir de me suivre jusque dans cette ferme où il sait cependant que la mort l’attend !… »
    Elle arriva à la porte secrète qui donnait accès aux caves de la ferme. Elle ouvrit et s’effaça pour laisser passer Pardaillan. Celui-ci comprit à merveille que ce n’était pas là une simple politesse, mais qu’elle voulait laisser la porte ouverte derrière elle, ainsi qu’elle l’avait promis à d’Albaran. Il ne fit pas d’objection. Il passa, alla droit à l’escalier, sur la première marche duquel il mit le pied, comme pour la rassurer. Elle vint à lui, laissant en effet la porte ouverte derrière elle.
    A son tour, il s’effaça pour la laisser monter. Et il déposa le falot sur la première marche en disant avec un naturel parfait :
    – Je laisse cette lumière ici, ainsi que je suppose que vous n’auriez pas manqué de faire si vous étiez venue seule ici, pendant que j’aurais attendu sur la place…
    Il fit une pause et, voyant qu’elle ne protestait pas, il ajouta d’un air détaché :
    – Au reste, l’escalier sera suffisamment éclairé ainsi.
    Elle monta, sans inquiétude aucune, sûre qu’il

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