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La Fin de Fausta

Titel: La Fin de Fausta Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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d’ailleurs, avait aussi un autre but généreux : ramener au plus vite la petite Loïse dans les bras de ses parents qui la pleuraient depuis si longtemps.
    Il convient de dire que, la veille encore, Valvert n’eût pas hésité à confier Florence à la garde de Gringaille et d’Escargasse, en refusant de quitter le chevalier. C’est que, la veille, ils étaient encore en pleine lutte avec Fausta, et qu’il se fût cru déshonoré en désertant son poste de bataille. Mais aujourd’hui, après la besogne accomplie à Montmartre, il n’en était plus de même. Aujourd’hui, il le savait bien, ils avaient arraché les griffes et les crocs à cette tigresse qui s’appelait Fausta. Elle ne pouvait plus rien contre le roi ni contre Pardaillan lui-même. Irrémédiablement battue, elle n’avait plus qu’à fuir, et le plus promptement possible. Ce qu’elle ne manquerait pas de faire.
    C’était donc sans scrupule, et sans inquiétude aucune qu’il laissait ce vieil ami qu’il affectionnait et vénérait comme un père. D’autant que, somme toute, il ne s’agissait que d’une séparation momentanée de quelques heures : Pardaillan avait promis de les rejoindre le jour même à Saugis et, mieux que personne, il savait que Pardaillan tenait toujours sa promesse. Néanmoins, après les dernières embrassades, voyant que le chevalier, un peu pâle, s’était fait une physionomie de glace en tortillant sa moustache grise d’un doigt nerveux – indices certains d’une émotion violente qu’il ne voulait pas laisser voir –, il fit une suprême tentative et, avec son sourire le plus engageant, de sa voix la plus insinuante :
    – Allons, laissez-vous faire, monsieur… Il y a une bonne place pour vous, dans ce carrosse, entre votre fille Florence, qui sera aux petits soins pour vous, et votre petite-fille Loïsette, qui vous fera un collier de ses petits bras.
    Pardaillan recula de deux pas, et imitant les gestes du prêtre qui exorcise :
    – Arrière, tentateur ! dit-il en riant.
    Et, subitement sérieux, dans un grondement menaçant :
    – Après tout le mal qu’elle a fait, laisser partir M me  Fausta sans lui infliger la leçon qu’elle mérite ? Par Pilate, je ne me pardonnerais de ma vie pareille faiblesse !…
    Et de sa voix de commandement :
    – Fouette, Landry, fouette !…
    Le carrosse s’ébranla, disparut dans la nuit.
    q

Chapitre 34 L’EXPLOSION
    L a demie de neuf heures venait de sonner au couvent des bénédictines de Montmartre…
    Au fond des jardins du couvent, non loin du mur d’enceinte qui, de ce côté, traversait la petite place sur laquelle se voyaient les ruines du gibet, se dressait un petit pavillon, au milieu d’un jardinet particulier, entouré d’une haie. C’était dans ce pavillon que Fausta avait caché la petite Loïse, après l’avoir enlevée. C’était là, qu’en ce moment même, elle venait la chercher pour la conduire à la ferme minée la veille, et la rendre à Pardaillan.
    Fausta franchit les trois marches du perron, ouvrit la porte et entra délibérément, comme chez elle. Dans la pièce où elle venait d’entrer, elle ne vit pas celle qu’elle venait chercher. Elle supposa que l’enfant, sous la garde de Perrine, jouait dans le jardin, sur le derrière de la maison. Sans contrariété, sans inquiétude, elle se retourna pour sortir et alla la chercher là où elle pensait qu’elle était.
    Elle se retourna et demeura clouée sur place, les yeux agrandis par une stupeur prodigieuse : Pardaillan, le chapeau à la main, souriant de ce sourire aigu, singulièrement inquiétant qu’il avait en de certaines circonstances, Pardaillan se dressait entre la porte et elle.
    – Pardaillan ! murmura Fausta accablée.
    – Moi-même ! sourit Pardaillan.
    – Pardaillan !… Ici !… répéta Fausta, comme si elle ne pouvait en croire ses yeux.
    – C’est ma présence ici qui vous étonne ? railla Pardaillan. Je vais vous expliquer, princesse : j’ai voulu, je vous devais bien cela, vous remercier comme il convient d’abord, et vous aviser ensuite qu’ayant repris l’enfant moi-même, vous voilà délivrée du souci de me l’amener au lieu que vous m’aviez indiqué.
    – Vous avez repris l’enfant ?…
    – Mais oui, princesse. Et si cela doit vous rassurer, sachez qu’elle est maintenant à Saugis, près de son père et de sa mère qui sauront bien la garder, vous n’en doutez pas, n’est-ce pas ?
    Fausta,

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