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La Fin de Fausta

Titel: La Fin de Fausta Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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suivrait. Et, en effet, il suivit. Ils entrèrent dans la cuisine. Fausta alla s’asseoir sur un escabeau. Pardaillan ferma la porte de la cave à double tour et mit la clef dans sa poche. Il alla à la porte qui donnait sur la place, s’assura qu’elle était bien fermée, prit la clef qui était dans la serrure et la mit également dans sa poche. Puis il alla aux fenêtres munies de solides barreaux à l’extérieur et rabattit les volets de bois plein qui les fermaient à l’intérieur. Ils se trouvèrent dans une demi-obscurité. Il alluma les deux falots qui se trouvaient sur la table, à côté de Fausta.
    Il avait accompli tous ces gestes avec un calme étrange, sans desserrer les lèvres. Fausta l’avait regardé faire sans dire un mot, sans esquisser un geste. Alors, quand il eut achevé cette espèce de mise en scène inquiétante, Pardaillan se fit de glace. Et, sans plus tarder, il fit connaître ses intentions.
    – Inutile de vous dire, fit-il, que je sais très bien ce qui m’attend ici… Invisible pour vous, j’étais là hier ; j’ai tout vu, tout entendu… Je suis ici exactement dans la situation où vous vouliez me tenir… avec cette différence qu’il ne tient qu’à moi de renverser les rôles et de m’en aller, vous laissant enfermée ici.
    Malgré elle, Fausta tressaillit. Malgré elle, elle jeta un coup d’œil inquiet sur la physionomie glaciale de Pardaillan qui dit :
    – Rassurez-vous, madame, telle n’est pas mon intention. Fausta respira plus librement. Pardaillan reprit :
    – Sachant ce que je sais, ayant repris moi-même l’innocente créature, dont vous vous serviez pour m’attirer dans un piège mortel, ce qui est assez odieux, soit dit en passant, vous conviendrez qu’il m’eût été on ne peut plus facile de ne pas me présenter ici.
    – Qui vous a retenu ? demanda Fausta attentive.
    – Ceci, madame : je suis vieux et las… terriblement las !… A présent que j’ai assuré aux quelques êtres que j’aime, seuls au monde, une petite fortune qui leur assurera, sinon le bonheur, du moins une honnête aisance qui y ressemble beaucoup… A présent que j’ai renversé tous vos projets, ruiné toutes vos espérances, que je vous ai acculée à une fuite qui, seule, peut sauver cette tête que vous sentez vaciller sur vos épaules, je n’ai plus rien à faire ici-bas. Je peux partir. Mourir de la mort que vous m’avez choisie ou autrement, je vous assure que cela m’est tout à fait égal. Je mourrai donc ici comme vous l’avez décidé, et à l’heure que vous avez fixée. Seulement, j’ai mis dans ma tête que vous partiriez avec moi.
    – Moi ! s’écria Fausta en se dressant toute droite.
    – Vous, madame, répondit froidement Pardaillan avec l’accent des résolutions irrévocables. Vous resterez ici avec moi jusqu’à ce que votre serviteur, d’Albaran, nous fasse sauter tous les deux ensemble. Maintenant, madame, parlez, implorez, rugissez, menacez, ou taisez-vous, pleurez, priez et vous repentez, si toutefois vous êtes encore accessible au repentir, rien de ce que vous pourrez dire ou faire ne pourra plus me faire revenir sur ce que j’ai décidé… Rien, ni personne au monde ne pourra vous tirer de là… Et vous n’obtiendrez plus un mot de moi jusqu’au moment que je me suis fixé à moi-même.
    Et Pardaillan se mit à marcher de long en large, en sifflotant une fanfare.
    Depuis qu’elle était partie du couvent pour ramener Pardaillan dans cette pièce, juste au-dessus de ces tonneaux de poudre qui devaient exploser à heure fixe, Fausta avait envisagé toutes les possibilités. Toutes, hormis que Pardaillan pouvait avoir imaginé cette chose qui lui paraissait horrible, impossible : l’entraîner avec lui dans la mort. Elle fut atterrée :
    – C’est impossible ! s’écria-t-elle. Vous ne ferez pas cette chose affreuse, vous, l’homme le plus généreux que la terre ait porté.
    Pardaillan, fidèle à sa promesse, ne répondit pas. Elle le connaissait bien, elle savait qu’il garderait le silence jusqu’à ce moment qu’il s’était fixé, avait-il dit. Elle comprit alors que s’il tenait parole pour ce point sans importance, il tiendrait encore plus inexorablement parole pour le reste. Elle se vit irrémissiblement perdue. Elle était femme malgré tout, elle eut un moment de défaillance.
    Ce fut bref, d’ailleurs. Avec cette force de volonté si extraordinaire chez elle, elle se ressaisit vite,

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