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La Fin de Fausta

Titel: La Fin de Fausta Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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chargé de dédain : elle avait très bien compris, elle, ce qui avait complètement échappé à la mère. On a pu s’apercevoir qu’elle n’était pas précisément tendre, Léonora. Mais, à sa manière, pareille en cela à Fausta elle-même, c’était une artiste qui se passionnait pour ses œuvres ténébreuses et qui, tout en les frappant impitoyablement, savait, quand ils le méritaient, rendre hommage à la valeur de ses adversaires. Elle connaissait de longue date l’étroitesse d’esprit et la sécheresse du cœur de Marie de Médicis. Mais l’attitude froidement dédaigneuse qu’elle prenait vis-à-vis de sa fille, et cela au moment précis où elle venait de lui rendre un service inestimable, en lui sauvant plus que la vie, cette attitude la choqua. Et elle releva avec quelque rudesse :
    – Les confidences de votre fille (elle insistait sur ces deux mots) devraient vous intéresser plus que quiconque. Dans tous les cas, madame, vous êtes assurément la dernière qui puisse se permettre de railler la simplicité de ses goûts, puisque c’est cette simplicité qui vous sauve.
    – Moi ! Et en quoi, grand Dieu ?
    – En ce que, si elle ne l’avait pas eue, cette simplicité, elle n’eût pas manqué de suivre la signora. Ah ! vous commencez à comprendre !… Eh bien, madame, demandez-vous un peu ce qui vous arriverait, si votre fille, au lieu d’être simple et modeste, était une ambitieuse, assoiffée d’or et de grandeurs. Demandez-vous cela et vous comprendrez combien elle avait la partie belle à accepter l’offre de la signora, vous comprendrez le bel esclandre qu’elle pourrait vous faire pour vous arracher et beaucoup d’or et des titres… que vous ne pourriez pas lui refuser.
    – Tais-toi, tu me fais frémir ! gémit Marie de Médicis terrifiée. C’est que c’est vrai, tout de même ! Je n’avais pas pensé à cela, moi !
    – Je vous l’ai déjà dit, reprit Léonora avec un sourire dédaigneux, vous êtes singulièrement favorisée par la chance dans cette affaire terrible. Votre bonne fortune consiste à avoir trouvé en votre fille une nature généreuse, exceptionnellement douée pour le bien. Frappez-la impitoyablement, si c’est nécessaire à votre sécurité, mais, du moins, rendez-lui la justice qui lui est due.
    Marie de Médicis accepta la mercuriale sans piper mot. Elle en avait reçu d’autres de la terrible jouteuse, entre les mains de qui elle n’était qu’un instrument passif.
    Soulagée, Léonora se radoucit et s’excusa :
    – Ce que j’en dis m’est dicté uniquement par le souci de votre intérêt et de votre grandeur.
    – Tu es d’une franchise un peu rude, mais je sais que tu m’es dévouée jusqu’à la mort. C’est pourquoi je ne t’en veux pas.
    Léonora se courba avec un respect apparent. Marie de Médicis respira, croyant que tout était dit. Mais elle n’en avait pas encore fini avec Léonora. Celle-ci reprit aussitôt, avec une froideur voulue, destinée à l’impressionner :
    – Maintenant, madame, il faut que j’emmène cette petite chez moi, aujourd’hui, à l’instant même.
    – Pourquoi ? s’effara la reine.
    – Parce que la signora est partie furieuse, qu’elle ne va pas perdre une seconde et qu’elle va nous jouer un tour de sa façon, c’est-à-dire un tour terrible.
    Et, comme la reine la considérait d’un œil étonné, ne comprenant pas bien, avec une pointe d’impatience, elle précisa :
    – Les langues vont se délier et se mettre à jaser. Vous pouvez compter qu’il se trouvera quelque malveillant, pour demander pourquoi et à quel titre cette jeune fille à laquelle on ne connaît pas de nom, dont on ne connaît pas la famille, qui la veille encore vendait ses bouquets dans la rue, se trouve tout à coup logée au Louvre, dans les appartements mêmes de la reine régente. Vous pouvez compter également qu’il se trouvera alors un autre malveillant pour répondre que la reine s’est prise d’une passion maternelle inconcevable pour cette inconnue. Il faut éviter cela à tout prix. C’est pourquoi il faut que je l’emmène chez moi où elle sera plus en sûreté et mieux surveillée qu’ici. Si l’on daube, ce sera sur mon dos. Il est solide, Dieu merci.
    – Ah ! mon Dieu, nous n’en finirons donc jamais avec cette petite ! gémit Marie de Médicis, perdant déjà la tête.
    – Pensiez-vous donc être au bout de vos peines déjà ? railla Léonora.
    Et, avec son

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