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La Fin de Fausta

Titel: La Fin de Fausta Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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que vous vous mettiez à mes ordres ?
    – Je l’ai dit et je le répète.
    – Eh bien donc, voici l’ordre que je vous donne.
    – Ah ! monsieur, interrompit vivement Vitry, qui devinait bien ce qu’il allait dire, voici un ordre que vous ne donnerez certainement pas.
    – Et pourquoi donc, monsieur ? fit Pardaillan de nouveau hérissé.
    – Pour deux raisons que je vais vous donner, et qui ne manqueront pas de vous convaincre : premièrement, parce que vous réfléchirez que ce serait faire injure au roi, qui a voulu vous faire honneur comme si vous étiez un autre roi vous-même. Et je sais, monsieur de Pardaillan, que vous n’êtes pas homme à répondre à une politesse par une inconvenance.
    – Diable ! Voilà, en effet, une raison qui me paraît si péremptoire que je crois bien que vous pouvez vous dispenser de me sortir votre deuxième raison, monsieur de Vitry.
    – Parbleu ! j’en étais bien sûr, s’écria Vitry. Et, en riant :
    – Mais je ne vous tiens pas quitte. Il faut absolument que je vous la sorte, ma deuxième raison, sans quoi je sens qu’elle va m’étouffer.
    – Sortez-la, monsieur, sortez-la, répliqua Pardaillan, en riant lui aussi, je serais vraiment fâché d’avoir votre mort à me reprocher. Voyons donc votre secondement.
    – Mon secondement est que vous me priveriez du plaisir d’accomplir une mission, que je tiens pour une des plus honorables que j’aie accomplies de ma vie de soldat.
    En faisant ce compliment, Vitry saluait galamment. Ce que voyant, Pardaillan rendit le salut d’abord et complimenta à son tour :
    – Monsieur de Vitry, il y a beau temps que j’ai eu l’occasion de constater et de vous dire que vous êtes un galant homme. Je me contente donc, pour l’instant, de vous dire que nous nous tenons pour très honorés d’aller en votre compagnie.
    Vitry fit un signe. Deux de ses hommes mirent pied à terre et amenèrent leurs montures à Pardaillan et à Valvert, qui sautèrent en selle. Alors seulement, Pardaillan présenta son jeune compagnon. Valvert et Vitry échangèrent les compliments d’usage, ensuite de quoi les deux compagnons se placèrent aux côtés du capitaine et, prenant la tête de la troupe, partirent au pas de leurs montures, dans la direction de la rue Saint-Honoré.
    Sans être liés d’amitié, Pardaillan et Vitry se connaissaient de longue date. Laissant de côté le ton cérémonieux qu’ils avaient gardé jusque-là, ils s’entretinrent familièrement, comme de vieilles connaissances, pendant que Valvert, repris par cette puérile timidité qui, chez lui, ne disparaissait que dans l’action violente, se contentait, le plus souvent, d’écouter.
    Mais, tout en s’entretenant avec Vitry, Pardaillan se retournait fréquemment, se dressait sur les étriers et, passant par-dessus la tête des hommes de l’escorte, son regard perçant fouillait la rue derrière lui. Ce fut ainsi qu’il découvrit, à une distance respectueuse, plusieurs groupes espacés, dont les allures louches qui perçaient, malgré les airs de flâneurs qu’ils s’efforçaient de se donner, amenèrent un sourire railleur sur ses lèvres. C’étaient Stocco et ses vingt chenapans qui suivaient ainsi les gardes.
    Stocco, de loin, avait vu sortir Pardaillan et Valvert. Il les avait vus s’entretenir avec Vitry, monter à cheval et partir à la tête de cette imposante escorte. Ceci n’avait pas été sans lui causer une fâcheuse impression. La présence des gardes qu’il ne parvenait pas s’expliquer ne laissait pas que de l’inquiéter et de le déconcerter. Néanmoins, obéissant passivement aux ordres reçus, il suivait, comme si de rien n’était, sachant très bien qu’il trouverait, au bout de la rue, Concini qui donnerait ses ordres.
    – Que dites-vous de ces honnêtes flâneurs qui suivent là-bas ? demanda Pardaillan à Valvert.
    Il demandait cela de son air détaché. Mais sa voix avait des vibrations que Valvert connaissait bien et qui attirèrent aussitôt son attention. Il se retourna à son tour et, après avoir considéré les groupes d’un coup d’œil qui paraissait avoir hérité de la rapidité et de la sûreté de celui de Pardaillan, il sourit :
    – Je dis, monsieur, qu’ils sentent furieusement la corde et la potence, que c’est à nous qu’ils en veulent et que notre suite paraît les offusquer outrageusement.
    – Si je ne me trompe, répliqua Pardaillan en approuvant de la tête, nous allons

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