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La Fin de Fausta

Titel: La Fin de Fausta Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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et M me  d’Ancre réunis ? Si généreuse et si bien disposée qu’elle soit à votre égard, M me  d’Ancre, songez-y bien, ne pourra pas faire pour vous la centième partie de ce que fera M me  de Sorrientès ! Cela mérite réflexion, il me semble.
    Florence tressaillit : c’était la première fois, depuis qu’elle était au Louvre, que sa mère lui adressait la parole. Et d’une voix que l’émotion faisait trembler, fixant sur elle un regard chargé de tendresse, lentement, comme si elle voulait lui laisser le temps de pénétrer le sens caché qu’elle attachait à ses paroles :
    – Vous savez que mes besoins sont modestes. La fortune et les titres, loin de me tenter, me font peur. Je n’oublie pas que je ne suis qu’une pauvre fille du peuple, une humble bouquetière des rues, et que ma place n’est pas dans un monde trop au-dessus de moi, qui ne peut pas être le mien, et où je serais horriblement gênée. Je ne demande qu’à vivre modestement, à l’écart, obscure et ignorée de tous… pourvu que je sente planer sur moi un peu d’affection.
    Elle voulait lui faire entendre, par ces mots, qu’elle n’attendait d’elle ni richesse, ni grandeur, ni titres, rien… Rien qu’un peu d’affection. La pauvre petite se donnait une peine bien inutile : Marie de Médicis était incapable de la comprendre. Et, de fait, elle la considérait de son œil sec, comme si elle lui avait parlé une langue tout à fait inconnue. Et elle acheva :
    – Le sort que veut bien me faire M me  la maréchale d’Ancre me paraît encore fort au-dessus de ma condition. Ce serait folie de ma part de ne pas m’en contenter… A moins qu’elle ne me chasse…
    – A Dieu ne plaise ! protesta Léonora, vous resterez avec moi tant qu’il vous plaira. Et je m’efforcerai de vous faire sentir un peu de cette affection qui est la seule chose que vous ambitionnez. Votre décision est bien irrévocable, n’est-ce-pas ?
    – Oh ! tout à fait, madame.
    – Allez donc, mon enfant. Je ferai en sorte que vous ne soyez pas malheureuse avec moi.
    Florence s’inclina dans une de ces gracieuses révérences qu’elle avait trouvées d’instinct et qui ne ressemblaient en rien aux révérences de cour et sortit. Dès qu’elles furent seules, Fausta s’écria, en toute sincérité :
    – Voilà, certes, une charmante enfant !
    – Vous voulez dire une belle sauvagesse, répliqua Marie de Médicis de sa voix aigre. Je suis désolée de ce qui vous arrive, princesse. Mais franchement, du caractère que je soupçonne à cette péronnelle, je crois que vous n’avez pas à la regretter.
    – Je ne suis pas de votre avis, madame, dit gravement Fausta, en se levant.
    Et la fixant de son œil perçant :
    – Avez-vous remarqué quel grand air a cette petite, qui se dit elle-même une pauvre fille du peuple ?… Une fille du peuple avec ces airs de princesse ! Allons donc ! M’est avis que celle-ci, sans le savoir, doit être de naissance illustre… Quelque fille de duc ou de prince, pour le moins. Mais c’est assez nous occuper d’elle.
    – Convenez, princesse, dit Marie de Médicis assez embarrassée et qui se sentait rougir sous le regard de la terrible fouilleuse de consciences, convenez qu’il n’a pas tenu qu’à moi…
    – Madame, interrompit Fausta, je rends hommage à votre bonne volonté, et croyez bien que je me tiens pour votre obligée tout autant que si j’avais réussi. Oserai-je, maintenant, vous prier de m’accorder mon congé ?
    – Allez,
cara mia,
allez. Mais revenez bientôt.
    – Aussitôt que je le pourrai, madame.
    Il y eut de nouvelles embrassades, force protestations de part et d’autre, et Fausta partit enfin sans qu’il fût possible de démêler ses sentiments intimes, sous le masque d’enjouement qu’elle s’était appliqué en entrant.
    Marie de Médicis, qui s’était contenue difficilement jusque-là, triompha bruyamment dès que la porte se fut refermée sur elle. Et elle laissa tomber ce compliment à l’adresse de sa fille :
    – Cette petite s’est comportée assez convenablement, ma foi !… Sauf qu’elle aurait pu se dispenser de nous assommer de ses confidences. On ne lui en demandait pas tant. Qu’elle soit simple et modeste, grand bien lui fasse ! Mais en quoi cela peut-il nous intéresser, nous ?
    Léonora, qui ne triomphait pas, elle, qui, déjà, réfléchissait profondément, lui décocha à la dérobée un coup d’œil

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