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La Fin de Pardaillan

Titel: La Fin de Pardaillan Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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disposé à quitter ta misère solitaire pour venir partager la mienne ?…
    – Plus que jamais, monsieur, s’écria Landry Coquenard avec une joie manifeste. Vous êtes tout à fait le maître que je cherchais. Avec vous, je suis tranquille : il n’y aura jamais d’ordres dans le genre de ceux que me donnait Concini.
    – Sur ce point, tu peux être tranquille, assura Valvert en riant. Par contre, je t’avertis qu’il n’y aura pas mal de horions à donner et à recevoir.
    – Bon, vous avez vu qu’on ne boude point trop à la besogne. Et, quant aux horions, le tout est de savoir s’y prendre : il n’y a qu’à s’arranger de manière à les donner sans les recevoir… ou du moins n’en recevoir que le moins possible.
    – Très simple, en effet, fit Valvert en riant de plus belle. Puisqu’il en est ainsi, je te prends. Dès maintenant, tu fais partie de ma maison.
    Malgré lui, il n’avait pu retenir un geste railleur de gamin qui se moque de soi-même en parlant avec emphase de « sa maison ». Mais Landry Coquenard prit la chose au sérieux, lui. Il promit avec gravité :
    – On tâchera de se montrer digne de la maison de monsieur le comte de Valvert, qui vaut bien, il me semble, celle du signor Concino Concini.
    – Ceci, tu peux le dire en toute assurance, car mon comté, à moi, n’est pas un titre de pacotille acheté comme son marquisat d’Ancre, répliqua fièrement Valvert.
    q

Chapitre 11 CONFIDENCES
    O det de Valvert et Landry Coquenard étant d’accord, Valvert régla l’écot, se leva et, avec un sourire railleur, avec un intraduisible accent, prononça :
    – Maintenant, maître Landry, suis-moi jusqu’au palais où vont loger nos illustres seigneuries.
    Landry Coquenard se leva sans faire la moindre observation et suivit son nouveau maître à trois pas de distance, comme faisaient les valets bien stylés vis-à-vis de leurs maîtres, les gentilshommes qui savaient se faire respecter. Seulement, en homme prudent qui n’oubliait pas Concini et ses ordinaires qui, en ce moment même, peut-être, battaient le pavé pour le retrouver, il rabattit les bords de ce qui lui servait de chapeau jusqu’au nez et releva la guenille qui lui servait de manteau, de telle sorte qu’on ne lui voyait que les yeux. Précaution que son maître oublia totalement de prendre et qu’il eût probablement dédaigné de prendre s’il y avait pensé.
    Ils arrivèrent rue de la Cossonnerie – qu’on appelait alors tout uniment rue de la Cochonnerie – et vinrent s’arrêter rue Saint-Denis, devant la maison qui faisait l’angle de ces deux rues. Rue Saint-Denis en face l’église du Saint-Sépulcre, c’était une auberge assez réputée : l’auberge du
Lion d’Or,
ce qui, comme on sait, était un jeu de mot qui voulait dire qu’au lit on dort.
    Valvert entra dans la cour de cette auberge et s’en fut droit à l’écurie. Dans l’écurie, il s’assura que le fameux cheval qu’il devait à la reconnaissance royale y avait bien été amené par Escargasse et Gringaille. Il s’y trouvait, en effet. Alors, il s’assura s’il était bien placé et s’il avait eu sa bonne provision d’avoine et de foin. Rassuré sur ce point important, il sortit, après avoir accordé quelques caresses à la bonne bête qui manifesta sa joie en hennissant de plaisir.
    Il revint dans la rue de la Cossonnerie, toujours suivi de Landry Coquenard. Il y avait là une entrée particulière, indépendante de l’auberge. Il ouvrit la porte d’une allée étroite et sombre, d’une propreté douteuse, et avec la même intonation gouailleuse, montrant l’allée du même geste moqueur, il prononça tout haut :
    – Voilà le palais où loge M. le comte Odet de Valvert. Tout en haut, sous les toits, plus près des cieux où je serai plus vite rendu s’il plaît à Dieu de m’appeler à lui avant que d’avoir trouvé cette fortune que je suis venu chercher à Paris.
    – Vous la trouverez avant, monsieur le comte, affirma Landry Coquenard avec un accent d’inébranlable conviction. Sans quoi, Dieu ne serait pas juste, et il ne serait plus Dieu.
    – 
Amen !
fit Valvert en éclatant de rire.
    Il entra. Landry Coquenard le suivit et ferma la porte derrière lui.
    D’Albaran les avait suivis jusque-là. Il avait entendu ce que venait de dire Valvert. Il s’approcha de la maison d’apparence plutôt modeste. Il l’étudia, comme il étudia les lieux d’alentour, d’un coup d’œil rapide.

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