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La Fin de Pardaillan

Titel: La Fin de Pardaillan Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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entrèrent dans le cabinet, Landry Coquenard s’étant bien gardé de répondre et s’étant contenté de hocher la tête d’un air significatif. L’ameublement de ce cabinet était réduit à sa plus simple expression : il se composait d’un grand coffre et d’une étroite couchette.
    – Voilà ! railla Valvert, tu ne pourras pas te vanter d’être aussi bien logé que le roi dans son Louvre.
    – C’est certain, monsieur, fit sérieusement Landry Coquenard, mais à côté des piles du Petit Pont où j’ai couché encore pas plus tard qu’hier, je pourrai me croire au paradis. Ici, du moins, je serai à l’abri. Et ce petit lit, monsieur, avec sa bonne paillasse et ses deux matelas, car il y a deux matelas, s’il vous plaît, et ses draps blancs qui fleurent bon la lessive ! Il faut avoir couché à la dure, à l’auberge de la belle étoile, pour apprécier comme il convient l’inestimable valeur d’un bon lit. Et à tout prendre, qu’est-ce qui fait la bonté, la valeur du lit ? N’est-ce pas ce que je trouve ici : bons draps, bons matelas, bonne paillasse ? Par le pied fourchu de Belzébuth, je ne dis pas comme vous, monsieur : je ne pourrai pas me vanter d’être aussi bien logé que le roi dans son Louvre, mais, à coup sûr, je pourrai me vanter d’être aussi bien couché que lui.
    – Allons, sourit Valvert enchanté, je vois que tu sais prendre les choses par le bon côté.
    – Heureusement pour moi, monsieur, car si je les avais prises du mauvais côté, avec l’infernale guigne qui me poursuit depuis si longtemps, je n’aurais peut-être pas su résister à la tentation d’en finir une fois pour toutes par un bon coup de dague. Ce qui m’eût envoyé tout droit griller au plus profond des enfers jusqu’à la consommation des siècles, car le suicide, vous le savez, conduit droit en enfer.
    – Tu me fais de la peine, Landry, fit Valvert sans qu’il fût possible de savoir s’il parlait sérieusement ou s’il plaisantait. Espérons que les mauvais jours sont finis pour toi. Espérons que je ferai fortune.
    – Vous la ferez, monsieur. Je vous l’ai déjà dit et je vous le répète : vous ferez fortune et bientôt, c’est moi qui vous le dis.
    C’est qu’il disait cela sur le ton d’un homme qui est très convaincu. Malgré lui, Valvert, qui peut-être plaisantait, se sentit troublé, se prit à espérer.
    – Le ciel t’entende, dit-il. Et il soupira.
    – Il m’entend, monsieur. Vous ferez fortune, et plus tôt que vous ne pensez. N’en doutez pas, répéta Landry Coquenard avec plus de force et sur une espèce de ton prophétique.
    Cette fois, Valvert ne dit rien. Mais il soupira encore un peu plus fort. Qu’avait-il donc ? Oh ! peu de chose. Jusqu’à ce jour, il n’avait parlé de son amour à personne. Maintenant qu’il avait sous la main un homme qui lui plaisait, un homme qu’il sentait d’instinct sincèrement dévoué, la langue lui démangeait furieusement de le prendre pour confident. Mais c’était un grand timide que notre jeune héros. Il voulait bien parler, mais il n’osait pas. Il avait beau s’exciter en lui-même, les mots refusaient de sortir sur ce sujet délicat. Il eût fallu qu’on l’encourageât, qu’on lui tendît la perche. Il s’en rendait fort bien compte, du reste, et il ne pouvait se défendre d’un commencement d’humeur, car il se disait que jamais Landry Coquenard ne pourrait lui tendre cette perche sur laquelle il était tout prêt à se précipiter.
    En effet, comment Landry Coquenard aurait-il pu deviner un secret si bien caché ? Et comment, par conséquent, aurait-il pu parler d’une chose qu’il ne pouvait deviner ? Voilà pourquoi Valvert soupirait. Voilà pourquoi aussi, avec cette bonne foi et cette logique particulières aux amoureux, il commençait à éprouver de l’humeur contre Landry Coquenard qui, ne pouvant pas deviner, ne parlait pas d’une chose que lui seul, Odet, savait, et dont il n’osait pas parler.
    Odet de Valvert, donc, soupirait de plus en plus, tout en excitant Landry Coquenard à lui raconter certains épisodes de sa vie mouvementée. Récits qu’il n’écoutait pas, du reste. Tout d’abord, Landry Coquenard ne prit pas garde à ces soupirs de plus en plus renouvelés et de plus en plus accentués. A la longue, il finit par les remarquer.
    Avec ses allures polies, très déférentes, c’était un homme qui savait prendre ses aises partout, que ce Landry

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