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La Fin de Pardaillan

Titel: La Fin de Pardaillan Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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même Landry Coquenard s’informa si ce n’était pas ce jour-là qu’il allait se déclarer et faire sa demande en mariage, sur le même ton assez sec il fit à peu près la même réponse. Mais, cette fois Landry Coquenard ne s’étonna pas. Il eut un sourire assez ironique et leva les épaules d’un air de dédaigneuse pitié. Evidemment, il s’attendait à voir reculer une démarche qui paraissait effrayer particulièrement l’amoureux timide.
    Enfin, alors que le brave serviteur s’attendait à voir son maître se ruer en achats chez tous les marchands à seule fin de s’équiper comme il convenait à un des premiers gentilshommes de M me  la duchesse de Sorrientès, il ne fut pas peu surpris de l’entendre dire, cette fois, sans lui avoir rien demandé :
    – M. de Pardaillan est un peu comme un père pour moi. C’est l’homme que j’aime et que je respecte le plus au monde. Jehan de Pardaillan est mon cousin par alliance. Je l’aime comme un frère et il me le rend bien. Avec ma cousine Bertille de Saugis, la femme de Jehan ce sont les seuls parents que je me connaisse. Je leur dois de leur communiquer, à eux, les premiers, la bonne nouvelle de mon heureux changement de fortune. Je m’en vais la leur porter, pour qu’ils se réjouissent avec moi.
    Il donnait là bien des explications qu’on ne lui demandait pas et qu’il eût fort bien pu se dispenser de donner. Ce fut ce que se dit Landry Coquenard pendant qu’il s’en allait.
    L’auberge du
Grand-Passe-Partout
– autre enseigne significative comme les aimaient nos anciens : le grand passe partout, c’était une pièce d’or –, où logeait le chevalier de Pardaillan, était située rue Saint-Denis, non loin du logis de Valvert. C’est là qu’il se rendit tout d’abord. Il y fut en quelques minutes.
    Dans un de nos précédents ouvrages, nous avons eu l’occasion de faire connaissance avec l’hôtesse dame Nicole, qui reçut elle-même M. le comte de Valvert. Disons que les quelques années écoulées semblaient n’avoir eu aucune prise sur elle. Elle était demeurée une grassouillette et fort plaisante personne, accusant trente-cinq ans environ.
    – M. le chevalier, dit-elle, est parti hier avec M. le marquis, son fils, lequel était mandé à Saugis par M me  la marquise, son épouse.
    – Serait-il arrivé quelque chose de fâcheux à ma cousine Bertille ? s’inquiéta Valvert.
    – Je ne pense pas, monsieur le comte. M. le chevalier ne paraissait pas inquiet.
    – Vous a-t-il dit quand il serait de retour ?
    – Il ne m’a rien dit. Et avec un soupir :
    – Est-ce qu’on sait jamais avec M. le chevalier ! Il sera peut-être ici demain… peut-être dans un an.
    Et avec un soupir plus accentué, plus douloureux :
    – Peut-être jamais…
    Valvert n’insista pas et se retira sans faire connaître le motif de sa visite, que dame Nicole, de son côté, oublia de lui demander.
    – Voilà bien, ma chance ! soupira Valvert en s’en allant. M. de Pardaillan, qui connaît tout le monde et tant d’illustres personnages, m’aurait peut-être dit, lui, ce qu’est au juste cette duchesse de Sorrientès !… Cette duchesse qui paie ses gentilshommes dix fois plus que ne fait le roi de France !… Cette duchesse qui prétend obliger le roi lui-même à respecter ses gens qu’elle dit inviolables !… Il m’aurait renseigné, conseillé, guidé, lui. Et voilà qu’il est absent, juste au moment où j’ai besoin de lui !… Aussi, diantre soit de moi, pourquoi ne suis-je pas venu le trouver dès la visite de ce d’Albaran, si confit en politesses ! Maintenant, que vais-je faire ?
    Ainsi, Valvert était venu trouver Pardaillan, dans l’espoir d’être renseigné sur la duchesse de Sorrientès. Il avait donc besoin de se renseigner ? Il n’était donc plus décidé à entrer à son service ? Il faut bien le croire, puisqu’il se montrait si cruellement déçu de l’absence du chevalier et qu’il se demandait ce qu’il allait faire.
    Il se mit à errer par les rues, à la recherche de Brin de Muguet. Mais il n’y mettait pas la même ardeur que d’habitude. Il était même si préoccupé que, ne l’ayant pas rencontrée, il se contenta de soupirer deux ou trois fois et ne se montra pas aussi affecté qu’il l’était d’ordinaire, quand pareil contretemps lui arrivait. Toute la matinée, il déambula ainsi, un peu au hasard, plongé qu’il était dans des réflexions

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