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La Fin de Pardaillan

Titel: La Fin de Pardaillan Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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gris, mais il avait gardé la souplesse et la vigueur de la jeunesse.
    Pardaillan, qui se disait vieux, qui, l’instant d’avant, soupirait après un bon repas et un bon lit, Pardaillan, dès l’instant où il aperçut Fausta, qu’il croyait morte, oublia qu’il était vieux et qu’il avait faim et qu’il était exténué pour la suivre. Et, en la suivant, il se parlait à lui-même à bâtons rompus :
    « Oui, corbleu ! c’est bien elle, et je ne m’étais point trompé !… C’est qu’elle n’est pas changée… Que diable vient-elle faire à Paris ?… On ne lui donnerait pas plus de trente ans… Où diable s’en va-t-elle ainsi ? Pourtant, si je sais bien compter, elle doit avoir dans les quarante-six ans… Bon, voilà ce que je cherchais. »
    Il s’était arrêté devant un cabaret. Il sauta à terre, entra dans la salle commune. En le voyant paraître, le cabaretier se hâta d’accourir, le bonnet à la main, avec toutes les marques du plus profond respect. Pardaillan lui fit signe de le suivre et sortit aussitôt.
    – Je vous le confie, dit-il en montrant son cheval. La pauvre bête est fatiguée. Soignez-la bien. Je reviendrai la chercher… je ne sais quand.
    Le cabaretier ne manifesta pas la moindre surprise. Il devait être habitué aux façons de Pardaillan. Il prit le cheval par la bride, en assurant « Monsieur le chevalier qu’il aurait le plus grand soin du cheval de Monsieur le chevalier ».
    Pardaillan n’entendit pas ses assurances : il était déjà reparti à la poursuite de Fausta. Et il avait repris sa conversation avec lui-même, conversation dont le décousu indiquait les sautes brusques qui se faisaient dans son esprit :
    « Ce n’est pas que la bonne bête n’aurait pu fournir encore un effort, Dieu merci, nous en avons fait d’autres, elle et moi. Mais un cheval, avec Fausta… par Pilate, que vient-elle faire à Paris ?… Un cheval avec elle, pouvait être bien gênant… Et où va-t-elle ainsi ?… Ah ! diable, c’est qu’elle me paraît vouloir sortir de la ville… Si elle va loin ainsi, me voilà bien loti… J’aurais dû garder le cheval… Eh ! eh ! moi qui m’ennuyais de ne rien faire, peut-être vais-je avoir trop d’occupation… Voilà qu’elle franchit la porte Dauphine… Tiens, tiens, tiens… décidément non, j’ai bien fait de remiser le cheval… je gage qu’elle va voir son compatriote, le signor Concini…
monsou lou maréchal d’Ancre…
maréchal, un pleutre, un ruffian qui n’a jamais su ce que c’est que de porter une épée, quelle pitié !… Que peut-elle comploter avec le Concini ?… Quelle besogne ténébreuse, terrible, comme toujours avec elle, vient-elle accomplir ici ?… Oui, décidément, nous nous dirigeons vers la rue de Tournon… Savoir… savoir… Heu ! entrer chez le Concini ?… Ce n’est pas là qu’est la difficulté… Quelle chance que Jehan soit demeuré à Saugis, près de sa femme malade… Mais entendre la conversation de M me  Fausta avec
monsou
le maréchal, voilà qui serait intéressant… Ce n’est pas que je doute de mon fils. Je suis sûr qu’il n’hésiterait pas un instant, entre elle et moi. Et d’ailleurs, il ne la connaît pas, elle… Il doit y avoir un moyen… c’est qu’il faudrait que je sache ce qu’elle complote… Bien qu’il ne la connaisse pas, il me répugnerait de voir le fils entrer en lutte contre sa mère… Car il n’y a pas à se le dissimuler, dès l’instant que voilà Fausta à Paris et que m’y voilà aussi, la lutte reprendra entre elle et moi… Je suis bien content que Jehan n’ait pas à participer à cette lutte… Lutte sournoise, comme autrefois, terrible, acharnée, qui, cette fois, ne se terminera que par la mort de l’un de nous deux, peut-être de tous les deux… Corbleu de corbleu, pourtant il faut que j’entende… Oui, mais comment ?… Je savais bien qu’elle allait chez Concini !… »
    En effet, la litière, venant de s’engouffrer sous la haute voûte, pénétrait dans la cour d’honneur.
    Pardaillan s’arrêta. Il cherchait toujours dans sa tête le moyen, non pas d’entrer dans l’hôtel, ce qui en effet était facile, mais d’entendre ce que la visiteuse venait dire à Concini. Et ceci était un peu plus malaisé, pour ne pas dire impossible.
    Devant la porte de l’hôtel, à l’écart des gardes et des gentilshommes qui se tenaient là, Stocco allait et venait, semblant attendre quelque chose ou

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