La France et les étrangers: du milieu du XIXe siècle à nos jours
déchirèrent. Jack Twist était debout au beau milieu de la route, dans la lumière des phares, et il prit tout son temps pour viser la calandre avec son fusil à gaz lacry-
mogène. C'était une arme de facture britannique, très prisée des brigades antiterroristes. Les autres armes du même type tiraient des grenades qui explosaient au contact du métal, diffusant leurs vapeurs toxiques et obligeant les tireurs à viser les vitres. Ce fusil que Jack s'était procuré chez un trafiquant de Miami pouvait balancer des cartouches lacrymogènes blindées hyper-rapides, capables de pénétrer dans leurs objectifs avant d'y libérer le gaz asphyxiant. quand Jack tira, la balle déchiqueta la grille de la calandre et se ficha dans le moteur. Gr‚ce au système de ventilation, une vapeur jaune nocive s'éleva presque aussitôt dans la cabine.
Les gardes savaient qu'ils ne devaient pas quitter le fourgon en cas d'attaque-surprise. A l'intérieur, ils ne risquaient absolument rien. En théorie. Car là, ils se trouvaient bel et bien prisonniers. Ils ouvrirent précipitamment les portières et sortirent dans le froid et la nuit, toussant et éternuant comme des malheureux.
Malgré le gaz qui le suffoquait et l'aveuglait, le chauffeur avait saisi son revolver. Tombé à genoux, il cherchait désespérément sur qui tirer.
Jack fit voler l'arme d'un coup de pied, releva l'homme et l'attacha prestement au pare-chocs avec des menottes.
Branch Pollard avait abandonné sa planque tout de suite après que le coup de feu eut déséquilibré le véhicule. Il se jeta sur l'autre convoyeur et l'immobilisa également avec des menottes.
Les deux hommes enchaînés faisaient des efforts désespérés pour entrevoir le visage de leurs agresseurs, mais ces derniers portaient des lunettes de ski.
Jack et Pollard se dirigèrent en toute h‚te vers l'arrière du fourgon, sans craindre toutefois d'être dérangés dans leur besogne. Aucune voiture n'emprunterait cette route. Dès l'instant o˘ le fourgon s'était engagé dans la campagne, les deux derniers membres de l'équipe, Hart et Dodd, avaient bouclé la route avec des véhicules volés, repeints et équipés de panneaux routiers. Des batteries de projecteurs et des chevaux de frise avaient été placés sur la route, dissua-dant qui que ce soit de passer. Dodd et Hart explique-raient aux éventuels conducteurs qu'un camion-citerne s'était renversé.
Une précision d'horloge.
Chad Zepp fixa un projecteur aimanté sur la paroi du véhicule et entreprit de dévisser la plaque dissimulant le mécanisme de blocage des portes.
Ils avaient apporté des explosifs mais, quand on essaie d'ouvrir un fourgon aussi bien conçu que le Guardmaster, ceux-ci risquent de faire fondre les pièces de métal au lieu de les disloquer. Il valait mieux démonter la serrure et n'utiliser les explosifs qu'en dernier ressort.
Les véhicules blindés de la génération précédente possédaient des serrures qu'on ouvrait avec une ou deux clefs; d'autres avaient des cadrans à combinaison, mais on avait affaire ici à un engin ultramoderne, du dernier cri en matière de technologie. La serrure fonctionnait quand on composait un nombre sur un cadran à touches semblable à ceux des téléphones. Pour activer la serrure, les gardes fermaient les portes et appuyaient sur le chiffre du milieu d'un nombre en comportant trois. Pour l'ouvrir, il fallait composer les trois chiffres dans le bon ordre. Le numéro de code changeait tous les matins et, des deux hommes à bord de la fourgonnette, seul le chauffeur le connaissait.
Il y avait donc mille combinaisons possibles. …tant donné qu'il leur faudrait bien quatre ou cinq secondes pour taper une seule combinaison et pour qu'elle soit acceptée ou rejetée, ils mettraient au moins une heure et quart pour trouver le nombre correct. C'était bien trop long, bien trop risqué aussi.
Chad Zepp termina de dévisser la plaque de protection. Les touches des chiffres tenaient toujours, mais il était désormais possible de voir une partie du mécanisme secret.
Zepp portait à l'épaule un sac de cuir contenant un ordinateur fonctionnant sur piles, capable de déchiffrer et de court-circuiter les circuits des alarmes et des serrures électroniques. Cet appareil, portant le nom de Dimess (dispositif d'intervention et de mise en échec des systèmes de sécurité), était utilisé par l'armée et les services d'espionnage; le grand public ne pouvait se le procurer
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