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La France et les étrangers: du milieu du XIXe siècle à nos jours

La France et les étrangers: du milieu du XIXe siècle à nos jours

Titel: La France et les étrangers: du milieu du XIXe siècle à nos jours Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Christophe Verneuil
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volets bien clos pour les protéger de la nuit, les Block buvaient du café en écoutant, fascinés, Dom leur raconter son histoire.
    Ils firent d'abord preuve d'une certaine incrédulité
    quand il évoqua devant eux l'incroyable danse des lunes en papier dans la maison de Zebediah Lomack.
    Mais il relata cet épisode avec tant de réalisme qu'il en eut lui-même la chair de poule et que son étonnement doublé d'effroi se communiqua à Faye et à Ernie.
    Ils parurent surtout impressionnés quand il exhiba les deux photographies arrivées par la poste deux jours avant son départ pour Portland. Ils observèrent attentivement le cliché sur lequel un prêtre était installé à un bureau et furent certains qu'il avait été fait dans une des chambres du motel. La photo de la femme blonde avec une aiguille enfoncée dans le poignet était prise de si près qu'on ne voyait pas l'ameu-blement, mais ils reconnurent tout de même les motifs du papier mural, celui qui décorait certaines chambres et avait été changé dix mois plus tôt.
    Dom fut surpris d'apprendre qu'ils possédaient également une photo prise au PolaroÔd. Ernie se souvint de l'avoir reçue le 10 décembre, soit cinq jours avant leur départ pour Milwaukee. Faye alla la chercher dans le tiroir du bureau, au rez-de-chaussée. Elle représentait trois personnes-un homme, une femme et une petite fille-plissant un peu les yeux à cause du soleil devant la chambre numéro 9. Les trois personnages portaient des tee-shirts, des shorts et des sandales.
    ´ Vous les reconnaissez ? dit Dom.
    - Non, répondit Faye.
    - Moi, j'ai l'impression que je devrais m'en souvenir, dit Ernie.
    -Des vêtements légers, dit Dom, le soleil... nous sommes pratiquement s˚rs que cette photo date de l'été de l'année dernière, pendant le week-end, entre le vendredi 6 juillet et le mardi suivant. Ces trois personnes ont participé à l'événement, quel qu'il soit. Ce sont peut-être des victimes innocentes comme nous. Et notre mystérieux correspondant veut que nous pensions à elles, que nous nous les rappelions.
    -Celui qui envoie les photos doit être l'un de ceux qui nous ont gommé la mémoire, dit Faye. Je ne vois pas pourquoi il veut nous intriguer maintenant, après tout le mal qu'ils se sont donné à l'époque.
    -Il n'était peut-être pas d'accord avec les autres.
    Sa conscience lui a peut-être dicté de réagir. En tout cas, il a peur de nous contacter directement, c'est évident.
    - J'y pense, s'écria Faye en se levant brusquement, nous n'avons pas dépouillé le courrier. Il doit y en avoir une belle pile depuis cinq semaines. ª
    Elle s'absenta pour revenir quelques minutes plus tard avec deux enveloppes blanches. Ils ouvrirent la première, qui contenait une photo, prise au Polaroid, d'un homme couché dans un lit, une aiguille dans le bras. Il avait une cinquantaine d'années, des cheveux sombres et clairsemés, un visage jovial à la W.C.
    Fields. Mais c'étaient des yeux sans vie qu'il présentait à l'objectif.
    ´ Bon sang, c'est Calvin ! s'écria Faye.
    - Mais oui, c'est bien lui ! reprit Ernie. Cal Sharkle.
    C'est un routier qui fait Chicago-San Francisco.
    - Il s'arrête au restaurant toutes les fois qu'il vient dans le coin. Des fois, il est tellement fatigué qu'il prend une chambre. C'est un brave type, vous savez.
    - Pour qui travaille-t-il ? demanda Dom.
    - Il est indépendant, fit Ernie, il est son propre patron.
    - Vous pourriez entrer en contact avec lui ?
    - Normalement, oui, dit Ernie. Il signe le registre toutes les fois qu'il couche ici. Il y a son adresse. C'est quelque part aux environs de Chicago, je crois.

    - Nous vérifierons plus tard. L'autre enveloppe... ª
    Faye la décacheta et en sortit un autre Polaroid.
    C'était encore une fois l'image d'un homme couché sur un lit, une aiguille dans le poignet. Comme celui de tous les autres, son visage n'affichait pas la moindre expression. Ses yeux sans ‚me rappelaient ceux des morts vivants dans les films d'épouvante.
    Il était cependant parfaitement reconnaissable.
    C'était Dom.
    Las Vegas, Nevada
    Il allait être l'heure d'aller au lit. Marcie était assise à son petit bureau, occupée à feuilleter sa collection de lunes.
    Jorja la regardait depuis la porte. La fillette était si profondément absorbée qu'elle ne remarqua même pas la présence de sa mère.
    Une boîte de crayons de couleur était posée à côté
    de l'album. Marcie coloriait soigneusement une des photos de la

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