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La France et les étrangers: du milieu du XIXe siècle à nos jours

La France et les étrangers: du milieu du XIXe siècle à nos jours

Titel: La France et les étrangers: du milieu du XIXe siècle à nos jours Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Christophe Verneuil
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mardi matin.
    -qu'est-ce que vous avez, Faye ?
    -quoi ? qu'est-ce que vous voulez dire ?
    -On dirait que vous avez été... programmée pour me réciter ce petit discours.
    - Mais enfin, de quoi parlez-vous ? dit-elle, surprise.
    - C'est vrai, Faye, ta voix était... plate, ajouta Ernie, l'air soucieux.

    - Je n'ai fait qu'expliquer ce qui s'est passé. ª Elle posa un doigt sur la page réservée au vendredi 6 juillet. ´ Tenez, nous avions loué onze chambres avant qu'ils ne ferment la nationale. Mais personne n'a réglé
    sa note. Tout le monde a été évacué avant.
    - Voici votre nom, dit Ernie. Vous êtes le septième. ª
    Dom regarda sa signature, l'adresse de Mountainview qu'il avait donnée. Il se rappelait bien son arrivée au motel, mais il n'avait pas le moindre souvenir d'un départ précipité en pleine nuit. ´ Vous avez vu l'accident, la citerne renversée ?
    - Non, ça s'est passé à plusieurs kilomètres d'ici, dit Ernie du même ton mécanique que Faye. Les experts de l'armée de la base de Shenkfield craignaient que les produits chimiques ne soient dispersés par le vent et ils ont délimité très largement la zone interdite. ª
    Dom se tourna vers Faye et constata qu'elle aussi était étonnée par le ton inhabituel de son mari. Ć'est comme ça que vous parliez il y a un instant, Faye dit Dom. Vous aussi, Ernie, vous avez été programmé.
    -Vous voulez peut-être dire que l'accident n'a jamais eu lieu ? fit remarquer Faye.
    -La citerne s'est bel et bien renversée, reprit Ernie. Pendant un certain temps, nous avons conservé
    les articles du journal local, le Sentinel. Nous avons d˚ les jeter depuis. En tout cas, les gens d'ici se demandent toujours ce qui leur serait arrivé si cette saloperie s'était répandue dans l'air avant l'ordre d'évacuation.
    Non, Faye et moi n'avons pas rêvé.
    - Vous pouvez demander à Elroy et à Nancy Jamison, surenchérit Faye. Ils étaient ici, en visite, et quand l'ordre est tombé, ils nous ont tout de suite offert l'hos-pitalité. ª
    Dom eut un sourire désabusé. ´ Je ne ferais pas très confiance à leurs témoignages. S'ils étaient ici, ils ont vu ce que nous avons tous vu et ce souvenir-a été
    gommé de leur esprit. Ils se souviennent de vous avoir emmenés chez eux parce que c'est ce qu'on leur a dit de se rappeler. En fait, ils ont d˚ rester ici et subir un lavage de cerveau, comme tout le monde.
    - Mais bon sang, cette fuite de gaz toxiques a bien eu lieu, tout de même! dit Ernie. C'était dans le journal ! ª
    Les cheveux de Dom se hérissèrent à l'explication qui lui vint à l'esprit. Ét si tout le monde, dans le motel, avait été contaminé par une arme chimique ou biologique pendant son convoiement vers Shenkfield ?
    Et si le gouvernement et l'armée avaient couvert l'affaire pour éviter le scandale, la révélation de recherches classées top secret, et d'avoir à payer des millions de dollars en réparations ? Peut-être n'avons-nous pas été évacués à temps, contrairement à ce qui a été dit. Ils se seraient alors servis du motel comme centre de décontamination, pour chasser les souvenirs de notre mémoire et nous en implanter de faux. ª
    Ils se regardèrent quelques instants, éberlués. Ce scénario était loin d'être entièrement convaincant mais c'était le premier qui expliquait à peu près les problèmes psychologiques qui les avaient assaillis et les photos o˘ on les voyait soumis à des drogues.
    Ernie fut le premier à soulever des objections.
    ´ Mais dans ce cas, ils auraient d˚ implanter exactement les mêmes souvenirs chez chacun de nous. Ce qu'ils ont fait pour moi, les Jamison, et Ned et Sandy Sarver. Pourquoi n'avez-vous pas les mêmes ? Pourquoi vos souvenirs n'ont-ils rien à voir avec l'évacuation ? C'est absurde et risqué. Je veux dire simplement que le seul fait que nous n'ayons pas les mêmes souvenirs est la preuve flagrante que vous-ou moi, ou nous tous-avons subi un lavage de cerveau.
    - Incompréhensible, murmura Dom. Encore un mystère à percer.
    - Et cette théorie a un autre point faible, poursuivit Ernie. Si nous avions été contaminés par une arme biologique, on ne nous aurait pas laissé partir au bout de trois jours. Ils auraient eu trop peur de la contagion, d'une épidémie.
    - Très juste, admit Dom. Il s'agissait donc d'un agent chimique, pas d'un virus ou d'une bactérie. quelque chose qu'ils pouvaient éliminer de nos organismes.
    - Mais ça aussi, c'est absurde, intervint

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