La France et les étrangers: du milieu du XIXe siècle à nos jours
embués de larmes.
Très ému lui-même, le père Wycazik lui tendit les deux mains. Le policier les prit et les serra très fort.
´ Paul, mon associé, a vu tout ce qui s'est passé. Ainsi que les Mendoza. Et deux collègues qui nous ont rejoints tout de suite après qu'on a eu tiré sur Ernesto.
Eux aussi, ils ont tout vu. quand j'ai découvert la cicatrice, j'ai reposé mes mains dessus, c'était quelque chose qu'il fallait que je fasse. Et je souhaitais tant qu'il vive... Au bout d'une ou deux minutes, il m'a souri... Vous auriez d˚ voir son sourire mon père. J'ai à nouveau enlevé les mains, la cicatricé était plus discrète. Et puis, le gosse a appelé sa mère et... c'est là
que j'ai craqué. ª Winton fit une nouvelle pause, reprit sa respiration. ´ Mme Mendoza a emmené Hector dans la salle de bains, elle l'a déshabillé et l'a lavé, il était couvert de sang. Pendant ce temps, les gars du labo sont arrivés. Heureusement qu'il n'y avait pas de journalistes dans le coin. ª
Les deux hommes restèrent un instant silencieux, les mains jointes. Puis Stefan Wycazik dit: Ávez-vous essayé de guérir Ernesto ?
-Oui, mon père, j'ai mis les mains sur ses blessures, mais ça n'a servi à rien. Peut-être parce qu'il était déjà mort... ª
Un nouveau silence. Puis: ´ Brendan... c'est une sorte de saint ?
- Non, dit Wycazik avec un sourire. C'est un homme très bon, mais ce n'est pas un saint.
- Dans ce cas, comment a-t-il fait pour me guérir ?
-Je ne peux pas vous répondre de façon précise.
Mais je crois que c'est une manifestation de la puissance divine.
- Comment Brendan a-t-il pu me transmettre ce pouvoir ?
- Là non plus, je ne peux pas vous répondre. Il se peut que ce pouvoir ne soit pas le vôtre, que ce ne soit que la volonté de Dieu agissant en vous après avoir agi en Brendan. ª
Winton Tolk l‚cha les mains du prêtre. Il lui présenta ses paumes ouvertes. Ńon, le pouvoir est toujours là, il est toujours en moi. Je le sais. Je le sens.
Pas seulement le pouvoir de guérir. Il y a autre chose...
autre chose...
- que voulez-vous dire ?
-Je n'en sais encore rien, dit Winton d'une voix grave. Tout cela est si nouveau si étrange. Je crois qu'il faudra du temps... pour que cela se développe...
qui est le père Cronin, et qu'a-t-il fait de moi ?
-Arrêtez de penser qu'il y a quelque chose de dangereux ou de diabolique là-dedans, Winton. Songez à
l'enfant que vous avez sauvé; n'oubliez pas ce que vous avez éprouvé lorsque vous avez senti la vie revenir dans ce petit corps. Nous sommes les personnages d'un mystère divin qui nous dépasse. Nous ne pouvons comprendre que ce que Dieu veut bien nous laisser comprendre. ª
Avant de partir, le prêtre alla voir l'enfant et sa mère. Le petit garçon était calme et se bourrait de bonbons.
Ést-ce qu'il se souvient de quelque chose... ?
- Non, répondit Mme Mendoza. Dieu a effacé ce souvenir.
-Vous êtes catholique, madame ?
-Oui, mon père, répondie-elle en se signant.
-Appelez le père Nilo, le curé de votre paroisse.
Racontez-lui ce qui s'est passé et demandez-lui de venir. Avertissez-le que je serai parti à son arrivée mais que je lui parlerai plus tard. J'ai beaucoup à lui dire, et ce qu'il verra ici n'est qu'une petite partie de l'histoire. ª
Stefan se retourna pour regarder l'assemblée, une vingtaine de personnes, maintenant. Il lut sur les visages un besoin de croire, non pas particulièrement dans les vérités du christianisme car tous n'étaient pas chrétiens ici mais de croire en quelque chose de plus grand, de méilleur et de plus noble que l'humanité.
´ qu'est-ce que cela signifie, mon père ? Je vous ai entendu dire à Mme Mendoza que ce n'était qu'une petite partie de l'histoire. qu'avez-vous voulu dire ? ª
-quelque chose est en train d'arriver, répondit le prêtre. Ici et ailleurs. quelque chose de grand et de merveilleux. Cet enfant en fait partie. Je ne puis vous dire avec certitude de quoi il s'agit, ni même que nous avons vu agir la main de Dieu dans le cas présent, bien que ce soit ce que je crois personnellement. Mais regardez ce petit garçon sur les genoux de sa maman, en train de se goinfrer de bonbons, et souvenez-vous de la promesse de Dieu: "Il n'y aura plus de mort, il n'y aura plus de peines ni de larmes, et les choses anciennes seront passées." Au fond de mon coeur, je sens que les choses anciennes sont sur le point de passer. Maintenant je dois partir. J'ai des
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