La France et les étrangers: du milieu du XIXe siècle à nos jours
Violemment éclairé, il faisait un coude à gauche et aboutissait à une porte identique à la précédente. L'une ne pouvait s'ouvrir que quand l'autre était refermée. Falkirk effleura une plaque thermosensible placée juste à
l'entrée du tunnel et la porte extérieure se referma derrière le lieutenant et lui-même.
Immédiatement, des caméras vidéo fixées au plafond suivirent la progression des deux hommes.
Aucun oeil humain ne surveillait le colonel et le lieutenant sur un quelconque moniteur: le système tout entier était confié au Vigilant, puissant ordinateur chargé de la sécurité des lieux. La possibilité qu'il y e˚t un traître tout disposé à faire entrer des éléments étrangers était ainsi écartée. Le Vigilant ne dépendait pas de l'ordinateur central de l'installation et n'était pas davantage relié au monde extérieur. Il ne craignait donc absolument rien des saboteurs désireux d'intervenir à coups de modems ou autres gadgets électroniques.
Le garde en faction à l'extérieur du camp avait prévenu le Vigilant de l'arrivée des deux hommes. Et maintenant, alors qu'ils approchaient de la porte intérieure, toujours sous le regard des caméras vidéo, l'ordinateur comparait leur image aux hologrammes qu'il conservait en mémoire et passait à toute allure en revue les quarante-deux points décisifs de ressemblance faciale.
Il était impossible de tromper le Vigilant soit en se maquillant, soit en portant le masque d'un visiteur autorisé. Si Falkirk ou Horner avaient été des imposteurs, le Vigilant aurait déclenché le signal d'alarme tout en emplissant le tunnel de gaz soporifique.
La serrure de la porte intérieure n'avait pas de cla-
vier; aucun code ne permettait de l'ouvrir. Une plaque de verre dépoli était encastrée dans le mur. Falkirk tendit la main droite, hésita, puis pressa la paume de sa main gauche sur le verre, qui s'illumina. Il y eut un bourdonnement. Le Vigilant comparait ses empreintes à celles répertoriées dans ses fichiers.
La lumière s'éteignit. Falkirk ôta la main et la porte s'ouvrit.
Ils entrèrent dans un immense tunnel d'origine naturelle, remanié par la main de l'homme. Les camions y roulaient sur un sol bétonné et déchargeaient leurs marchandises à côté d'énormes ascenseurs s'enfon-
çant dans les entrailles de la terre.
Un garde était assis à une table non loin de la porte par o˘ Falkirk et Horner venaient d'arriver. L'éloignement de Thunder Hill, la sophistication du système de défense et la perspicacité avec laquelle le Vigilant scrutait tous les visiteurs étaient tels que cette senti-nelle solitaire parut superflue à Falkirk.
Bien entendu, le garde était du même avis, n'étant absolument pas prêt à réagir en cas de danger. Son arme était rangée dans son étui. Il m‚chonnait une confiserie et, à contrecoeur, il leva les yeux du roman qu'il lisait.
Il salua. Ćolonel Falkirk, lieutenant Horner, vous avez l'autorisation de voir le Dr Bennell. Vous savez o˘ le trouver, je pense.
-Vous pensez juste ª, fit Falkirk.
Sur la gauche, à quelques mètres de là, les deux battants de l'énorme portail d'acier se dressaient dans la lumière fluorescente et ressemblaient à la coulée d'un glacier. Falkirk et Horner prirent sur la droite en direction des ascenseurs.
L'entrepôt de Thunder Hill était équipé d'ascen-seurs hydrauliques de trois tailles différentes, les plus grands pouvant aisément rivaliser avec les monte-charge des porte-avions. En plus des deux milliards et demi d'équipement et de matériel divers-aliments congelés, médicaments, matériel d'hôpital de campagne, vêtements, couvertures, tentes, armes de poing, fusils, mortiers artillerie légère, munitions, véhicules légers, petits blindés et missiles à tête nucléaire-, plusieurs dizaines d'hélicoptères et de chasseurs étaient basés ici, au coeur de la montagne.
Les deux hommes prirent un ascenseur de taille plus modeste.
Les médicaments, les armes, les munitions et la nourriture étaient stockés au troisième niveau, le plus bas de tous, dans un véritable dédale de chambres fortes bien isolées les unes des autres. Au deuxième niveau-l'étage intermédiaire-se trouvaient les véhicules terrestres et aériens, parfaitement alignés dans d'immenses cavernes. C'était également là que le personnel vivait et travaillait.
Leland Falkirk et le lieutenant Horner descendirent au deuxième niveau et débouchèrent dans
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