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La France et les étrangers: du milieu du XIXe siècle à nos jours

La France et les étrangers: du milieu du XIXe siècle à nos jours

Titel: La France et les étrangers: du milieu du XIXe siècle à nos jours Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Christophe Verneuil
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une vaste salle creusée dans la roche et mesurant près d'une centaine de mètres de diamètre. Tout le monde l'appelait
    ´ le Noyau ª car c'était de là qu'irradiaient, ainsi que les rayons d'une roue, quatre autres cavernes-elles-mêmes suivies d'autres grottes plus petites. La plus grande des quatre salles abritait entre autres choses les avions et les véhicules terrestres.
    Trois des quatre cavernes donnant sur le Noyau étaient dépourvues de porte parce qu'il n'y avait pas vraiment de risque d'incendie ou d'explosion à ce niveau. Mais il en allait autrement avec la quatrième chambre, réceptacle de ce secret fabuleux que Falkirk et bien d'autres avaient contribué à dissimuler. Il s'arrêta à quelques mètres de l'ascenseur et ne put s'empêcher d'admirer les énormes battants de six mètres de haut et de quinze mètres de large. Ils étaient constitués de madriers entrecroisés, assemblés à la h‚te vu l'urgence de la situation-le temps avait manqué pour fabriquer une véritable porte.
    Le lieutenant Horner dit: ´«a vous fait toujours aussi froid dans le dos, mon colonel ?
    -Pourquoi, vous vous y êtes habitué, vous ?
    -Oh non, mon colonel, j'en suis encore loin. ª
    Dans l'un des deux battants de bois avait été pratiquée une ouverture de taille plus humaine. C'était par là qu'entraient et sortaient les chercheurs. Un garde armé n'autorisait le passage qu'aux personnes munies de laissez-passer. Les activités qui se déroulaient dans cette chambre interdite n'avaient rien à voir avec les autres fonctions de l'entrepôt et quatre-vingt-dix pour cent des membres du personnel n'avaient pas le droit d'en approcher. Autrement dit, neuf personnes sur dix ignoraient ce qui se passait dans cette caverne.
    Tout autour du Noyau, entre les quatre cavernes rayonnantes, des b‚timents avaient été érigés contre la paroi. Ces structures dataient des origines de l'entrepôt, soit du début des années soixante. Ils avaient ensuite servi de bureaux aux ingénieurs, aux surveillants et aux officiers. Au fil des ans, toute une ville souterraine s'était développée dans les autres cavernes-chambrées, cafétéria, garages, salles de loisirs, laboratoires, ateliers, et même une poste. Cette ville en miniature était désormais réservée aux militaires et aux fonctionnaires vivant une ou deux années dans l'entrepôt de Thunder Hill. Les appartements avaient le chauffage central, le téléphone, des cuisines et des salles de bains parfaitement équipées, en un mot tout le confort domestique.
    Falkirk détacha son regard de la grande porte de bois et traversa le Noyau en direction d'une structure métallique de couleur blanche - les bureaux du Dr Miles Bennell. Le lieutenant Horner ne le quittait pas d'une semelle.
    L'été de l'année dernière, Miles Bennell-que le colonel Falkirk détestait au plus haut point-était arrivé à Thunder Hill pour diriger l'enquête scientifique faisant suite aux événements du 6 juillet. Depuis, il n'était sorti qu'à trois reprises de l'entrepôt et ses absences n'avaient jamais dépassé deux semaines. Il était obsédé par sa mission. Mais peut-être existait-il un mot plus fort qu'obsédé...
    Le Dr Miles Bennell avait l'air malade. Comme pratiquement tout le monde à Thunder Hill, il avait le teint gris‚tre de ceux qui n'ont pas vu le soleil depuis longtemps. Sa barbe et ses cheveux bruns frisés faisaient ressortir un peu plus sa p‚leur. Dans l'éclairage fluorescent de son bureau, il avait l'air d'un spectre. Il salua rapidement le colonel et le lieutenant, ne prenant pas la peine de leur serrer la main.
    Cela convenait parfaitement à Falkirk. Une poignée de main lui aurait paru relever de la plus grande hypo-crisie. Et puis, il craignait un peu que Miles Bennell n'e˚t été ćompromis ª, qu'il ne f˚t plus ce qu'il sem-

    blait être... qu'il ne f˚t plus totalement humain. Et si cette hypothèse délirante et paranoiaque se révélait exacte, il ne voulait pas avoir le moindre contact physique avec lui, pas même une rapide poignée de main.
    ´ Docteur Bennell. ª Leland Falkirk avait cette intonation et cette détermination qui lui assuraient toujours la plus vive obéissance de la part d'autrui. ´ La façon dont vous vous êtes occupé de la sécurité est inepte et criminelle, à moins que vous ne soyez vous-même le traître que nous recherchons. …coutez-moi bien: cette fois-ci, nous trouverons le fumier qui a posté les

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