La France et les étrangers: du milieu du XIXe siècle à nos jours
mensonges ou du sérum de vérité.
- C'est un problème, je le reconnais. ª Miles Bennell se leva à son tour, enfonça les mains dans les poches de sa blouse et se remit à déambuler. Ńous y réfléchissons depuis que vous nous avez mis au courant, dimanche dernier. Nous sommes passés par tou-
tes sortes d'états, mais je crois à présent que nous pourrons y arriver. Nous avons imaginé des tests médicaux et psychologiques, tout un arsenal plutôt sophistiqué, et l'ensemble de ces examens nous indi-quera très précisément s'ils sont ou non infectés, s'ils sont encore humains... Je crois que vos craintes ne sont absolument pas fondées. Dans un premier temps, nous avons pensé que cette infection... cette possession... constituait un danger, mais cela fait plus d'un an que nous savons qu'il n'en est rien. Je crois qu'ils peuvent être parfaitement humains et posséder ces pouvoirs... qu'ils sont entièrement humains.
- Je ne suis pas de votre avis. Et mes craintes sont fondées, croyez-le. S'ils ont changé, ils sont si supérieurs à vous que ce sera pour eux un jeu d'enfant que de vous abuser.
-Vous n'avez même pas entendu ce que nous avons...
-Autre chose, docteur. Une chose à laquelle vous n'avez pas pensé mais que je dois pour ma part prendre en considération. Cela vous aidera peut-être à saisir ma position, étant donné que vous n'avez pas jusqu'à
présent fait montre de beaucoup de compréhension.
Vous ne vous rendez pas compte qu'il n'y a pas que des personnes enfermées au motel dont je dois me méfier ? Depuis que nous avons eu vent de ces pouvoirs paranormaux, c'est de vous aussi que j'ai peur !
- De moi ? s'écria Bennell, abasourdi.
-Vous avez travaillé ici avec ça, docteur. Presque quotidiennement, à faire des recherches et des tests depuis dix-huit mois. Si Corvaisis et Cronin ont été
transformés en quelques heures de contact, comment ne pas vous soupçonner de ne pas l'avoir été en dix-huit mois ? ª
Bennell resta quelques instants trop stupéfait pour parler. ´ Mais... ce n'est pas la même chose. J'ai commencé mon travail après les événements. Je suis avant tout... un enquêteur, celui qui fouille les décombres après un incendie pour en découvrir l'origine. S'il existe vraiment, le potentiel de possession n'a pu jouer qu'au tout début, au cours des premières heures.
-qu'est-ce qui vous permet d'en être aussi s˚r ?
-Toutes les précautions de sécurité.
-Nous nous mesurons à de l'inconnu, ici, docteur.
Il est impossible de prévoir ce qui pourrait arriver: c'est de la nature même de l'inconnu. Comment savoir ce que valent vos précautions ?
-Nous nous sommes même demandé Si nous serions capables d'assurer notre propre sécurité, intervint le lieutenant Horner. Je ne vous ai pas quitté
de l'oeil une seule seconde, docteur. Vous n'avez pas remarqué que j'ai pratiquement toujours eu la main posee sur mon revolver ? ª
Bennell fut incapable de répliquer.
Falkirk dit: ´ Docteur, vous me prenez certainement pour un dingue de la g‚chette, un fasciste xénophobe et dégénéré. Mais si l'on m'a confié la responsabilité
de cette opération, c'est non seulement pour dissimuler la vérité au grand public, mais aussi pour le protéger. Et cela fait partie de mon boulot de prévoir le pire et d'agir en conséquence !
- Seigneur! s'écria Bennell. Vous êtes complètement parano, tous les deux !
- Je m'attendais à ce que vous réagissiez ainsi, dit Falkirk, que vous apparteniez encore ou non à la race humaine. ª Il se tourna vers Horner. Állons-y, il y a un polygraphe à réparer. ª
Horner prit la direction du Noyau. Falkirk le regarda partir, puis se tourna vers le savant barbu, plus p‚le que jamais.
Śi vous avez décidé de tout plaquer, il vaudrait mieux que vous y renonciez. Il y a dix-huit mois de cela, j'ai envisagé cette possibilité et j'ai secrètement introduit un programme spécial dans le Vigilant. Sur un ordre de moi, le Vigilant pourra instituer une nouvelle politique qui interdira à quiconque de quitter Thunder Hill sans un code spécial. Bien entendu, je suis le seul à connaître ce code. ª
Miles Bennell était effondré d'indignation.
´ Vous voulez dire que vous nous retiendrez prisonniers ? ª Il s'interrompit. La vérité venait de s'imposer à lui dans toute sa cruauté. ´ Mon Dieu, vous ne me révéleriez pas cela si vous n'aviez déjà activé le nouveau programme du Vigilant...
- C'est exact,
Weitere Kostenlose Bücher