Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
La France et les étrangers: du milieu du XIXe siècle à nos jours

La France et les étrangers: du milieu du XIXe siècle à nos jours

Titel: La France et les étrangers: du milieu du XIXe siècle à nos jours Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Christophe Verneuil
Vom Netzwerk:
fit le colonel. En arrivant, je me suis fait reconnaître en présentant ma main gauche au lieu de ma main droite. C'était le signal qu'attendait le système pour instaurer l'ordre nouveau. Personne, en dehors du lieutenant Horner et de moi-même, ne pourra sortir de Thunder Hill tant que je n'aurai pas rétabli le code primitif. ª
    Le colonel Falkirk quitta le bureau et pénétra dans le Noyau, extrêmement satisfait de lui-même. Cela lui avait pris dix-huit mois, mais il avait enfin réussi à briser l'insupportable assurance de Miles Bennell.
    S'il lui avait dévoilé un secret de plus, le savant se serait certainement jeté à ses pieds pour l'implorer.
    Mais ce secret, le colonel le gardait pour lui tout seul.
    Il avait conçu un plan pour tuer la totalité des occupants de Thunder Hill au cas o˘ il déciderait qu'ils étaient infectés et se faisaient passer pour des humains. Il avait les moyens de réduire les installations à néant et d'étouffer l'épidémie dans l'oeuf. Certes, il devrait mourir, lui aussi, mais c'était un sacrifice auquel il était préparé.
    Après n'avoir dormi que cinq heures et demie, Jorja Monatella prit une douche, s'habilla et se rendit à
    l'appartement des Block, o˘ elle trouva Marcie assise à la table de la cuisine en compagnie de Jack Twist.
    Elle s'arrêta dans le living, juste avant l'encadrement de la porte, pour les observer discrètement un instant.
    Elle s'était convaincue que Jack en dépit de ses activités peu avouables, était le meilleur des hommes, au cours des quelques heures de la nuit qu'ils avaient passées à patrouiller dans les rues d'Elko, à bord de la Cherokee. Il était intelligent, astucieux, doux, et savait écouter comme personne. Le père Cronin, épuisé, s'était endormi sur la banquette arrière et Jorja qui, inconsciemment, aurait bien voulu se débarrasser du prêtre, put se laisser aller; en quelques heures, elle en dit davantage à Jack sur elle-même que tout ce qu'elle avait jamais confié à sa meilleure amie, qu'elle avait perdue de vue depuis longtemps. Jamais, au cours de ses presque sept ans de mariage avec Alan, elle n'avait eu une conversation moitié aussi profonde que celle qu'elle eut avec Jack Twist, un homme qu'elle ne connaissait pas la veille encore.
    Ainsi donc, il était capable de converser librement avec un enfant, sans la moindre marque de condescendance ou d'ennui, ce qui n'était pas donné à la plupart des adultes. Il plaisantait avec Marcie, lui posait des questions sur ses chansons ou ses films préférés, lui demandait ce qu'elle aimait le mieux manger et l'aidait à colorier les dernières lunes de son album. Cependant Marcie se trouvait dans un état plus inquiétant que la veille. Elle ne répondait pas à Jack et se contentait de lui adresser de temps à autre un regard vide.
    Mais Jack Twist ne perdait pas patience. Jorja se souvint qu'il avait passé huit ans à faire la conversation à une femme plongée dans le coma le plus profond et qu'il n'allait pas être découragé par l'indifférence d'une petite fille.
    Jorja resta plusieurs minutes dans le living, partagée entre le plaisir de voir Jack se comporter de la sorte et la souffrance de constater que sa fille agissait de plus en plus comme une gosse atteinte d'autisme.
    ´ Bonjour ! s'écria Jack en levant les yeux de l'album. Vous avez bien dormi ? «a fait longtemps que vous êtes là ?
    -Non, dit-elle en entrant dans la cuisine.
    -Marcie, dis bonjour à ta mère. ª
    Mais Marcie n'abandonna pas une seule seconde son coloriage.
    Jorja rencontra le regard de Jack et y lut de la sympathie mêlée d'inquiétude. Íl est déjà tard, fit Jorja. Il est presque midi. ª
    Elle s'approcha de Marcie, lui souleva le menton.
    Les yeux de la petite fille scrutèrent un instant ceux de sa mère. Puis elle eut un regard tourné vers l'intérieur, terrible et glacé. Jorja la l‚cha et elle se remit aussitôt à frotter le papier de son dernier crayon rouge.
    Jack repoussa sa chaise et marcha jusqu'au réfrigérateur. ´ Vous avez faim, Jorja ? Moi, je crève de faim.
    Marcie a mangé un peu plus tôt, mais je vous attendais pour le petit déjeuner. ª Il ouvrit la porte du frigo.

    ´ Des oeufs au bacon avec des toasts ? A moins que vous ne préfériez une omelette avec du fromage, des herbes, de l'oignon et une pointe de poivre vert ?
    -Vous savez aussi faire la cuisine ? demanda Jorja.
    -Je ne tiendrai jamais de restaurant, dit-il. Mais d'habitude, c'est

Weitere Kostenlose Bücher