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La France et les étrangers: du milieu du XIXe siècle à nos jours

La France et les étrangers: du milieu du XIXe siècle à nos jours

Titel: La France et les étrangers: du milieu du XIXe siècle à nos jours Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Christophe Verneuil
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mangeable et, la plupart du temps, les gens devinent même ce qu'ils ont dans leurs assiettes. ª Il jeta un coup d'oeil dans le congélateur. Íl y a des gaufres surgelées. Je pourrais en réchauffer quelques-unes.
    - Faites à votre idée. ª Jorja ne réussissait pas à
    détacher ses yeux de Marcie et le peu d'appétit qu'elle avait s'amenuisait de seconde en seconde.
    Les bras chargés d'ingrédients, Jack se dirigea vers le plan de travail près de l'évier pour préparer son omelette. Jorja le rejoignit et, dans un chuchotement
    -bien que Marcie ne l'e˚t pas entendue même si elle avait crié-, elle dit: Élle a vraiment pris son petit déjeuner ?
    -Oui, répondit-il sur le même ton. Des céréales. Un toast avec de la confiture et du beurre de cacahuètes.
    Naturellement, je l'ai un peu aidée. ª
    Jorja s'efforçait de ne pas penser à ce que Dom avait raconté à propos de Zebediah Lomack, à la façon dont le sort tragique de Lomack était intimement lié à celui d'Alan. Deux adultes avaient été impuissants à lutter contre les obsessions maladives qui les assaillaient depuis le 6 juillet de l'année dernière et le lavage de cerveau qu'ils avaient subi. quelles chances Marcie avait-elle de résister à ses frayeurs, de survivre... de vivre, tout simplement ?
    Állons, Jorja, fit Jack d'une voix très douce, vous n'allez pas vous mettre à pleurer. «a ne sert à rien. ª
    Il la prit dans ses bras. Élle s'en tirera. Je vous le promets. …coutez, ce matin même, les autres ont dit avoir passé une nuit formidable, sans le moindre cauchemar. Dom n'a pas eu de crise de somnambulisme et Ernie n'a presque pas eu peur du noir. Vous savez pourquoi ? Parce que être tous ensemble, comme les membres d'une vraie famille, ça soulage, ça fait craquer les blocages mentaux. D'accord, Marcie n'est pas très en forme ce matin, mais cela ne veut pas dire que son état empire. Bientôt, elle ira beaucoup mieux. Je le sais. ª
    Jorja ne s'attendait pas à ce que Jack l'enlace, mais elle s'abandonna totalement contre lui. Et au lieu de se trouver faible, voire un peu ridicule, elle sentit une nouvelle vigueur monter en elle, une nouvelle force couler dans ses veines. Elle était grande pour une femme, il ne l'était pas pour un homme: si bien qu'ils étaient pratiquement de la même taille, ce qui ne l'empêchait pas de ressentir cette sensation atavique d'être protégée. Elle se rappela ses réflexions de la veille, dans l'avion, sur le fait que les êtres humains n'étaient pas faits pour la solitude, mais pour donner et recevoir amitié, tendresse et amour. Elle avait besoin de recevoir, en ce moment, comme Jack avait besoin de donner.
    Úne omelette avec des herbes, du fromage, de l'oignon et du poivre vert, lui murmura-t-il à l'oreille comme s'il la sentait déjà reprendre pied. «a ne vous dit rien ?
    -«a a l'air formidable ª, dit-elle en se dégageant à contrecoeur de son étreinte.
    Impassible, Marcie continuait à colorier ses lunes tout en chantonnant à voix basse un air étrange, répéti-tif, hypnotique.
    Parker Faine, ne voulant pas s'avouer battu, était finalement revenu interroger la voisine des Salcoe.
    Essie Craw était le type même de la pipelette, passant l'essentiel de ses journées derrière ses rideaux à observer ses voisins. Malheureusement, elle ne savait en fait pas grand-chose, et son besoin de parler était tel que le peintre vit le moment o˘ il ne pourrait jamais s'en débarrasser. Malgré son refus, elle lui servit du café
    et apporta des g‚teaux secs, auxquels il se garda bien de toucher. Il apprit cependant quelques petites choses. Les Salcoe étaient brusquement partis en vacances dans la Napa Valley, le pays des vignobles, mais n'avaient pas voulu laisser l'adresse de leur hôtel, pour avoir la paix.
    Íl m'a appelé dimanche pour me dire qu'ils allaient être absents jusqu'au lundi 20, expliqua Essie Craw.
    Il m'a demandé de surveiller leur maison, comme d'habitude. Ce ne sont pas les rôdeurs qui manquent.

    - Les avez-vous vus partir ?
    - Non. J'ai bien regardé une ou deux fois... mais j'ai d˚ les manquer.
    - Les jumelles les accompagnaient ? Il y a classe en ce moment non ?
    -Oh, elles sont dans une école d'avant-garde, un peu trop d'avant-garde même, à mon avis. Voyager est considéré comme un enrichissement et une prolongation du travail scolaire. Est-ce...
    - quelle impression vous a faite M. Salcoe, au téléphone ? N'était-il pas un peu nerveux, tendu

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