La France et les étrangers: du milieu du XIXe siècle à nos jours
motel et la petite route y conduisant étant parfaitement visibles de cet unique poste d'observation.
C'était sous-estimer Jack. L'ennemi connaissait son passé et ses qualités, mais ne savait pas à quel point celles-ci étaient développées.
A deux heures moins vingt, les premiers flocons se mirent à virevolter.
A deux heures, quand Dom et Ernie revinrent de leur tournée d'inspection du périmètre de l'entrepôt de Thunder Hill, Jack dit: ´ Vous savez, Ernie, quand la neige tombera dru, il y aura s˚rement des conducteurs qui remarqueront nos voitures et qui voudront faire étape ici, même si nous éteignons toutes les lumières.
Il vaudrait mieux garer derrière ma Cherokee la camionnette des Sarver et les autres véhicules. Ce n'est pas la peine que tout le monde vienne demander pourquoi certains seulement ont des chambres. ª
En fait, Jack était certain d'être espionné et prenait prétexte de la tempête de neige pour éloigner les voitures des observateurs tapis au sud de la nationale 80.
quand la couche de neige serait assez épaisse et qu'il ferait tout à fait nuit, toute la Famille pourrait sortir du motel par-derrière et utiliser la fourgonnette et la Cherokee pour s'enfoncer dans la montagne.
Ernie saisit tout de suite l'intention de Jack et c'est ainsi qu'il partit avec Dom pour déplacer les voitures.
Dans la cuisine, Ned et Sandy avaient presque fini de préparer et d'emballer les sandwiches qui tien-draient lieu de repas pour tous.
Ils n'avaient plus qu'à attendre Faye et Ginger.
Les averses de neige étaient de temps en temps traversées par de furieuses mais brèves rafales. La lumière baissait. Vers trois heures, la neige se mit à
tomber régulièrement et, s'il n'y avait plus de vent, la visibilité se réduisait à une trentaine de mètres. Là-bas, les observateurs avaient sans doute récupéré leur matériel pour se rapprocher.
Jack regardait sa montre de plus en plus fréquemment. Le temps qui leur restait s'amenuisait. Mais à
quelle vitesse ? Il n'en avait pas la moindre idée.
Le lieutenant Horner était en train de réparer le polygraphe saboté; pendant ce temps, Falkirk s'adressait au chef de la sécurité de l'entrepôt et à son assistant-le major Fugata et le lieutenant Helms-et leur faisait savoir qu'ils étaient sur sa liste de traîtres possibles. Naturellement, il se faisait ainsi deux ennemis, mais cela n'avait aucune importance. Il n'avait pas envie qu'on l'aime-il voulait seulement être craint et respecté.
Il n'en avait pas encore fini avec Fugata et Helms quand le général Alvarado arriva. Le général était une sorte de poussah obèse aux doigts boudinés. Il déboucha dans le bureau le visage empourpré. Le Dr Miles Bennell venait de lui apprendre la mauvaise nouvelle.
Ćolonel Falkirk c'est vrai ce qu'on vient de me dire ?
Vous avez pris le contrôle du Vigilant et vous nous avez tous faits prisonniers ? ª
Lentement et d'une voix o˘ ne perçait aucune trace d'irrespect, Falkirk informa le général qu'il avait la permission d'intégrer le programme secret à l'ordinateur de sécurité et de le déclencher quand bon lui semblait. Alvarado voulut savoir de qui il tenait cette étonnante autorisation et le colonel répondit: ´ Du général Maxwell D. Riddenhour, chef de l'état-major de l'armée de terre et président du groupe interarmées. ª Alvarado répliqua qu'il savait parfaitement qui était Riddenhour et qu'il ne croyait pas qu'il p˚t avoir donné une telle permission à Falkirk. ´ Dans ce cas, vous devriez l'appeler pour le lui demander vous-même, mon général ª, suggéra Falkirk. Il tira un bristol de son portefeuille et le tendit à son supérieur hié-rarchique. ´ Voici son numéro de téléphone.
-Je connais par coeur le numéro de l'état-major, dit Alvarado d'un air dédaigneux.
-Il ne s'agit pas de cela, mon général, mais du numéro personnel du général Riddenhour. S'il n'est pas au bureau, vous pourrez le contacter chez lui.
Après tout, c'est une affaire d'une extrême gravité. ª
Ecarlate à présent, Alvarado prit le bristol du bout des doigts, comme s'il s'agissait d'un serpent à sonnette, et sortit du bureau. Il revint une quinzaine de minutes plus tard, plus blanc qu'un linge. Ć'est parfait, colonel, vous avez l'autorisation dont vous vous réclamez. J'en déduis donc que c'est vous le nouveau responsable de Thunder Hill.
- Nullement, mon général, vous êtes toujours le chef d'opérations.
-
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