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La France et les étrangers: du milieu du XIXe siècle à nos jours

La France et les étrangers: du milieu du XIXe siècle à nos jours

Titel: La France et les étrangers: du milieu du XIXe siècle à nos jours Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Christophe Verneuil
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mais il n'y avait personne... ª Le rythme hypnotique de la voix féminine effraya Parker, qui remit l'écouteur en place.
    Il était clair que le barrage mental d'au moins l'un des membres de la famille Salcoe s'était détérioré
    qu'il se souvenait du Tranquility Motel et de ce qui s'y était passé l'été de l'année dernière. Les vrais souvenirs devaient une fois de plus être remplacés par de faux souvenirs et une nouvelle séance de lavage de cerveau était nécessaire.
    Parker s'intéressa à l'autre fillette et l'observa. Il se demanda s'il ne risquait pas de la blesser physiquement ou mentalement en lui ôtant sa perfusion, en la sortant de la maison et en la mettant à l'abri autre part. Il valait peut-être mieux appeler la police...

    Soudain, il prit conscience de ne pas être seul avec les fillettes endormies. Il fit volte-face pour se tourner vers la porte: deux hommes étaient entrés dans la chambre. Ils avaient des pantalons noirs et des chemises blanches aux manches relevées. Derrière eux, se tenait un troisième homme portant lunettes, costume sombre et cravate. Ce ne pouvaient être que des agents du gouvernement, car qui d'autre aurait pu s'habiller ainsi pour exécuter une telle besogne ?
    L'un des hommes dit: ´ qui êtes-vous ? qu'est-ce que vous foutez là ? ª
    Parker ne prit même pas la peine de répondre. Il s'élança vers les rideaux en souhaitant que la vitre ne f˚t pas trop solide et dans un fracas de verre brisé
    se retrouva sur le balcon du premier étage. Le choc fut terrible. Une douleur cuisante lui déchirait la poitrine, mais il n'avait pas le temps de s'apitoyer sur son sort. Il se dégagea prestement des rideaux qui l'embar-rassaient et enjamba le balcon pour se retrouver sur la pelouse, quelques mètres plus bas, o˘ il effectua un roulé-boulé avant de s'enfuir à toutes jambes.
    Soudain, il vit le tronc d'un arbuste voler en éclats et comprit qu'on lui tirait dessus. Il n'y avait pas de détonations. Ils devaient utiliser des silencieux. Il courut en zigzag vers la limite de la propriété, tomba dans un massif d'azalées, se releva, sauta par-dessus une haie.
    Ces types étaient prêts à l'abattre pour l'empêcher de raconter ce qu'il avait vu chez les Salcoe. En ce moment même, ils étaient sans doute en train de déménager-ou de tuer-les deux petites malheureuses.
    S'il appelait la police depuis une cabine publique et que les types fussent des agents du gouvernement, qui la police allait-elle croire ? Un excentrique surexcité, une espèce d'artiste à la tenue voyante et aux cheveux longs ? Ou trois types du FBI en costume trois pièces cravate, avec un alibi en béton armé quant à leur présence dans la maison des Salcoe ?
    Il décida d'abandonner la Tempo et fonça à toute allure vers un petit ruisseau, le franchit d'un bond se fraya un passage entre des arbres, arriva dans le jardin d'une autre propriété, ne ralentissant que plusieurs minutes après avoir soigneusement brouillé les pistes.

    Il savait ce qui lui restait à faire. La monstruosité
    dont il venait d'être témoin lui avait fait prendre conscience, de manière aveuglante, à quelle extrémité son ami Dom se trouvait réduit. Jusqu'ici, Parker avait su son ami en danger, empêtré dans une conspiration aux proportions inimaginables: mais maintenant il le savait avec ses tripes, et ce n'était pas du tout la même chose. Il ne lui restait plus qu'à se rendre dans le comté d'Elko. Dom Corvaisis était son ami, peut-être son meilleur ami, et il faisait ce que commandait l'amitié: ne pas laisser tomber l'autre dans les moments difficiles. Il aurait pu rentrer tranquillement chez lui et se remettre à sa peinture. Mais il ne se serait plus autant aimé ensuite, chose terrible dans la mesure o˘
    il s'était toujours énormément aimé !
    Cette décision étant prise, il lui fallait rejoindre l'aéroport de Monterey, prendre un avion pour San Francisco et, ensuite, une correspondance pour le Nevada. Il n'avait pas à redouter que les types rencontrés dans la maison des Salcoe cherchent à le coincer à l'aéroport. ´ qui êtes-vous ? qu'est-ce que vous foutez là ? ª C'était tout ce que l'un des agents du gouvernement avait dit, ce qui prouvait qu'ils ne le connaissaient pas. Ils avaient d˚ le prendre pour un voisin trop curieux. Le temps qu'ils retrouvent la Tempo et l'identifient, il serait loin.
    Parker Faine marcha sur la route pendant plusieurs minutes. Parvenu dans une rue

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