La France et les étrangers: du milieu du XIXe siècle à nos jours
Elko. Il y avait fixé une corde de nylon de plus de trente mètres de long et d'un centimètre de diamètre-le genre de corde qu'utilisent les alpinistes chevronnés quand ils escaladent une paroi.
Il éprouva le noeud, ainsi qu'il l'avait déjà fait une douzaine de fois auparavant, puis enroula la corde sur le sol. Écartez-vous ª, dit-il aux deux autres. Saisis-sant le grappin dans sa main droite et la corde dans la gauche, il fit tournoyer les crocs de fer. Et tout à
coup, il lança le grappin en direction de l'arbre. Malheureusement-la faute au vent ou à la neige-, il tomba à trois mètres de l'arbre.
Jack tira sur la corde et ramena lentement le grappin. Le fait qu'il pass‚t au-dessus du système de surveillance n'avait pas d'importance. Il était trop léger pour déclencher l'alarme. Sans que Jack ait eu besoin de le lui demander, Dom lova à nouveau la corde.
Le second lancer fut parfait. Les crocs mordirent dans la grosse branche.
Jack se saisit de l'extrémité libre de la corde et l'enroula solidement autour d'un des poteaux de la clôture, à un peu plus de deux mètres du sol. Exerçant une traction sur la corde, il la raidit et pria Dom et Ginger de la maintenir pendant qu'il la nouait fermement.
Ils disposaient donc d'un pont de corde très rudi-mentaire, parfaitement tendu et dont la hauteur au sol variait entre deux mètres au niveau de la clôture et trois mètres à l'autre bout.
Jack sauta en l'air, attrapa la corde à deux mains, effectua un rétablissement et croisa les chevilles au-dessus du nylon. Il montra aux deux autres comment avancer en exécutant de savants mouvements de reptation. Puis il se laissa retomber à terre.
Dom l'imita mais mit plus d'une minute à lancer ses jambes par-dessus la corde. Il n'était visiblement pas habitué à ce genre d'exercice.
Ce fut ensuite le tour de Ginger. Sa petite taille fit qu'il fallut l'aider à agripper la corde, mais ce fut ensuite pour elle un jeu d'enfant que de ramper sur le dos. Elle fut récompensée par un sifflement admira-tif de la part de Jack.
´ Parfait, dit Jack. J'irai en premier avec les deux sacs les plus lourds. Ginger, vous passerez en deuxième pour que Dom vous aide à sauter et lui viendra en dernier. Prenez votre temps, ne paniquez pas.
Si vous êtes fatigués, reposez-vous. Et surtout, ne l‚chez jamais les deux mains en même temps, vous ne pourriez plus remonter.
- On y arrivera, dit Ginger. Ce n'est pas si long.
-Vous croyez ? dit Jack en s'équipant des deux gros sacs à dos. Dans trois mètres, vous aurez l'impression que vos épaules se déboîtent. Et dans cinq mètres, vous croirez qu'elles se sont vraiment déboîtées. ª
La réaction de Brendan Cronin devant la mort de son recteur avait, d'une certaine façon, ébranlé les convictions du colonel Falkirk. quand le jeune prêtre avait demandé du temps et de la solitude pour donner les derniers sacrements à Stefan Wycazik, il y avait eu dans ses yeux une flamme d'indignation et dans sa voix une douleur telles que son humanité ne pouvait plus être mise en doute.
La peur du colonel d'une possession étrangère était pareille à un parasite qui le dévorait de l'intérieur. Il avait vu d'étranges choses à l'intérieur de ce vaisseau spatial-assez pour justifier ses craintes, voire sa paranoÔa. Mais là, lui-même avait du mal à croire que la douleur de Cronin p˚t être une comédie jouée par une intelligence non humaine.
Il n'empêchait que Cronin, avec ses pouvoirs bizarres, était l'un des deux principaux suspects, un des deux témoins les plus susceptibles d'avoir été possédés, l'autre étant bien entendu Dominick Corvaisis.
D'o˘ venaient donc ces facultés de guérison et de télékinésie sinon d'un maître marionnettiste vivant à
l'intérieur du corps de ces deux hommes ?
Leland ne savait plus que penser.
Il s'éloigna du prêtre agenouillé, puis s'arrêta et secoua la tête pour chasser la neige qui collait à son visage, mais aussi pour tenter d'y voir plus clair. Il vit les six autres témoins tout près de la Cherokee de Jack Twist. Il vit ses hommes pris entre l'accomplissement de leur devoir et une confusion plus grande encore que la sienne propre. Il vit l'homme qui accompagnait Wycazik debout dans la neige, miraculeusement intact. Cette guérison semblait merveilleuse, c'était un événement qui appelait la réjouissance, pas la peur; c'était une bénédiction, pas une malédiction. Mais Falkirk savait ce
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