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La France et les étrangers: du milieu du XIXe siècle à nos jours

La France et les étrangers: du milieu du XIXe siècle à nos jours

Titel: La France et les étrangers: du milieu du XIXe siècle à nos jours Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Christophe Verneuil
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avaient laissées était un moyen assuré de se faire prendre. Il fallait se retrouver rapidement à
    l'intérieur-s'il y avait le moindre espoir d'y parvenir.
    La porte plus petite, à la droite des deux grandes entrées de véhicules, n'avait pas l'air moins formidable que les autres, mais Jack ne semblait pas impressionné. Il avait emporté avec lui un ordinateur portable de la taille d'un attaché-case. Jack appelait cet appareil un Dimess. Ginger ne se souvenait plus de la signification de cet acronyme, mais elle savait qu'il permettait d'ouvrir les serrures électroniques les plus sophistiquées et, surtout, qu'il était réservé à
    l'armée et aux services secrets. Elle ne lui demanda pas o˘ il se l'était procuré.

    Ils travaillèrent en silence. Ginger surveillait le portail au cas o˘ les phares d'un véhicule crèveraient l'obscurité de la campagne s'étendant au-delà, bien qu'ils fussent certains qu'il n'y avait pas la moindre patrouille mobile. Dom dirigeait une lampe-torche sur le clavier à dix chiffres, équivalent électronique d'une serrure de porte classique, tandis que Jack manipulait les sondes du Dimess pour trouver la séquence de chiffres déclenchant l'ouverture.
    A genoux dans la neige, attentive au moindre bruit suspect, Ginger se sentait vulnérable. que faisait-elle là, à des milliers de kilomètres de Boston ? La neige s'accumulait dans ses cheveux, lui coulait dans les yeux. quelle situation absurde. Meshugge. Pour qui se prenait-il, ce colonel Falkirk ? Et ceux qui lui donnaient des ordres, pour qui se prenaient-ils? Ce n'étaient pas de vrais Américains. De vrais momzers, oui, c'est tout ce qu'ils étaient. Ginger se souvint de la photo de Falkirk dans le journal. Instantanément, elle avait su que c'était un treyfnyak, quelqu'un à qui on ne peut ni ne doit faire confiance.
    Elle savait aussi que, pour employer subitement autant de mots yiddish, il fallait qu'elle f˚t très effrayée ou en grand danger.
    Moins de quatre minutes après que Jack se fut mis au travail, Ginger fut étonnée d'entendre un souffle d'air comprimé. Elle se retourna et vit la petite porte grande ouverte. Dom et Jack avaient été surpris par la soudaineté de l'ouverture. Au point qu'ils n'avaient pu retirer la sonde et que celle-ci avait été arrachée à l'ordinateur.
    La porte était ouverte, mais aucune alarme ne résonnait. Ginger vit un tunnel de béton de quatre mètres de long et de près de trois mètres de diamètre. Il était éclairé par des ampoules fluorescentes. Il faisait un coude vers la gauche et aboutissait à une autre porte métallique.
    ´ Restez là ª, dit Jack en entrant dans le tunnel.
    Ginger resta aux côtés de Dom. Bien que sachant qu'une partie du plan consistait à faire d'eux des otages, elle savait aussi, par instinct, qu'elle s'enfuirait à toutes jambes au premier signe de danger. Apparemment, Dom devina ses pensées. Il la prit par les épau-

    les, autant pour la serrer contre lui que pour la rassurer.
    Après une ou deux minutes, alors qu'aucune sirène n'avait déchiré la nuit, Jack ressortit du tunnel et vint les rejoindre devant la paroi. Íl y a deux caméras de surveillance au plafond du tunnel...
    - On vous a vu ? demanda Dom.
    - Non, je ne crois pas. Je pense que la porte extérieure doit être close avant que les caméras ne fonc-tionnent. J'ai également repéré des tuyaux de gaz débouchant près des plafonniers. Selon moi, la porte extérieure se referme et les caméras se mettent en mouvement. Si vous n'êtes pas identifié immédiatement, on vous balance un jet de gaz soporifique.
    - Nous voulons bien être capturés, mais pas gazés comme des taupes, dit Dom.
    - Nous ne fermerons la porte extérieure qu'une fois la seconde porte ouverte.
    -Vous venez de nous dire que c'était...
    -Il y a peut-être une solution dit Jack en clignant de l'oeil.
    Il fallait, en premier lieu, dissimuler les sacs à dos sous des tas de neige. L'équipement sophistiqué qu'ils abritaient ne leur servirait plus à rien, si ce n'est à les encombrer. Deuxièmement, après leur entrée dans le tunnel, Dom dut porter Ginger pour qu'elle sectionne, sur les instructions de Jack, les fils des caméras de surveillance, et les mette hors d'usage. Elle s'attendait à chaque instant à entendre hurler une sirène, mais il n'y eut rien.
    Laissant la porte extérieure ouverte, Jack les conduisit jusqu'à la seconde porte. Ćelle-ci n'a pas de clavier électronique, le Dimess

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