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La fuite du temps

La fuite du temps

Titel: La fuite du temps Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel David
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charmée par le cadeau. Il y eut des «oh!» et des «ah!» dans
l'assistance.
     
    — Vous nous
excuserez de pas l'avoir enveloppé, madame Morin, dit Florence, mais c'était un
peu gros.
     
    — Et ça nous
aurait ruiné en papier d'emballage, compléta Jocelyne pour plaisanter.
     
    — Vous devez
l'essayer, m'man, proposa Denise. C'est supposé être un Lazy-Boy ben
confortable.
     
    Laurette s'assit
précautionneusement dans le fauteuil en arborant un air de ravissement
inimitable.
     
    — Mon Dieu qu'on
est ben là-dedans! Il me semble qu'on pourrait dormir là facilement.
     
    — C'est rien, ça,
m'man, reprit Richard. Regardez.
     
    Vous avez un bras
à côté. Si vous le tirez, vous avez un repose-pied qui se lève. Ça fait presque
comme un lit.
     
    Laurette testa le
levier.
     
    — C'est fameux!
parvint-elle à dire, à demi couchée dans son fauteuil. Vous avez fait des
folies, les enfants!
     
    Vous aviez pas
d'affaire à dépenser autant pour ma fête.
     
    — Ben non, madame
Morin, vous méritiez ben ça, intervint Jocelyne, qui, immédiatement, parut plus
sympathique à sa belle-mère. C'est Jean-Louis qui l'a trouvé chez Faucher.
Richard et Pierre sont allés le chercher jeudi soir.
     
    — Bon. Si vous
voulez vous lever, m'man, reprit Gilles, on va le mettre dans votre salle de
télévision... à moins que vous aimiez mieux l'avoir dans les jambes dans la
cuisine.
     
    Laurette quitta
son nouveau fauteuil avec un regret évident pour permettre qu'on le transporte
dans la pièce voisine.
     
    — Cybole, vous
autres, je vous trouve pas ben fins!
     
    déclara Gérard en
feignant la mauvaise humeur. Avez-vous pensé que pendant que votre mère va
s'étendre dans son fauteuil en cuir, votre pauvre père va être poigne dans sa
chaise berçante en bois? Je trouve pas ça ben juste.
     
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    — On a ce qu'on
mérite, trancha Laurette en riant.
     
    — Elle va ben
vous le prêter de temps en temps, monsieur Morin, dit Pierre en lui adressant
un clin d'oeil.
     
    — Penses-tu? Je
la connais, ma femme. Ce qui est à elle est à elle et ce qui est à moi est à
elle aussi. Ça me surprendrait ben gros qu'elle me laisse poser mes fesses dans
son fauteuil.
     
    — On verra,
conclut Laurette en adoptant un air dominateur assez comique. A cette heure,
qu'est-ce que vous diriez si on mangeait? — C'est une maudite bonne idée que
t'as là, l'approuva Bernard Brûlé, reconnu pour sa gourmandise.
     
    Jocelyne et
Florence posèrent des assiettes cartonnées et des ustensiles en plastique sur
le comptoir et chacun se mit en devoir de remplir abondamment son assiette en
faisant le tour de la table couverte de victuailles.
     
    — Les enfants,
rentrez vous laver les mains et venez manger, ordonna Denise en ouvrant la
porte pour être bien entendue des jeunes qui chahutaient dans la cour.
     
    Au même moment,
Pauline s'arrêta brusquement de remplir son assiette pour regarder Laurette.
     
    — C'est pourtant
vrai. T'as tes dentiers, à cette heure!
     
    s'exclama-t-elle.
     
    Elle s'approcha
pour examiner sa belle-soeur de plus près.
     
    — Ils te font ben
de première classe.
     
    — C'est vrai ce
que tu dis là, l'approuva Marie-Ange.
     
    On dirait tes
vraies dents, Laurette.
     
    — Tu dois être
contente en bonyenne de pouvoir manger à peu près n'importe quoi, reprit
Pauline.
     
    — C'est sûr que
c'est ben plus commode, reconnut Laurette.
     
    — Pauvre Gérard!
s'exclama Bernard Brûlé. Ton bon temps est fini. À cette heure, ma soeur est
capable de
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    te mordre si tu
lui dis quelque chose qui fait pas son affaire.
     
    — Avec ou sans
ses dents, elle a jamais été ben commode, plaisanta son beau-frère.
     
    — Toi, attends
que la visite soit partie, le menaça Laurette pour plaisanter.
     
    Dans une bonne
humeur générale, les invités, chargés de leur assiette bien garnie, se
répartirent entre la cuisine et la salle de télévision pour manger. Au moment
où Jean-
    Louis venait
prendre place entre son père et son frère Gilles, son oncle Bernard
l'apostropha.
     
    — Dis donc, le
vieux garçon, où est-ce que t'as caché la belle fille qui était avec toi aux
noces de Gilles? — Elle est chez eux, mon oncle, se contenta de répondre le
caissier, un peu gêné.
     
    — Comment ça se
fait que tu l'as pas invitée à venir fêter avec nous autres aujourd'hui? As-tu
peur qu'on te la vole? — Pantoute, mon oncle. C'est pas ma blonde. C'est juste
une fille qui travaille

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