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La fuite du temps

La fuite du temps

Titel: La fuite du temps Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel David
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descendant de voiture.
     
    — Non. J'ai
promis à Ronald et à Lorraine de les conduire chez mon oncle Antoine à
Contrecoeur, à soir. Ça se peut même qu'on reste à coucher.
     
    — Bon, accepta la
jeune fille sur un ton résigné.
     
    Téléphone-moi
demain pour me dire à quelle heure tu vas venir.
     
    — Correct, dit
André en embrayant.
     
    Carole entra chez
elle. L'appartement était vide. Elle pénétra dans sa chambre et se regarda
longuement de profil dans le miroir, comme pour vérifier... Elle changea de
vêtements avant de retourner dans la cuisine pour éplucher les pommes de terre
du souper. Elle avait envie de pleurer en songeant à la réaction d'André.
Peut-être aurait-
    elle dû attendre
d'avoir le résultat de son test de grossesse entre les mains avant de lui en
parler, mais cela avait été plus fort qu'elle. Elle avait trop besoin de son
soutien... Il lui restait encore une chance de ne pas être enceinte... Elle
allait prier sans arrêt durant les trois prochains jours. Si le test se
révélait négatif, elle promettait de faire une neuvaine à la Vierge.
     
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    Le lendemain
matin, Carole eut la surprise de découvrir l'abbé Vermette en train
d'accueillir les fidèles à l'arrière de l'église quelques minutes avant de
célébrer la grand-
    messe.
     
    — Comment ça se
fait que c'est pas le curé Perreault qui dit la messe à matin? chuchota-t-elle
à l'oreille de sa mère au moment où les deux femmes se glissaient dans leur
banc.
     
    — Je le sais pas,
mais j'aime ben mieux que ce soit lui, répondit cette dernière sans la moindre
hésitation.
     
    Avec lui, le
sermon va être pas mal plus court et je m'en plaindrai pas.
     
    Carole ne dit
plus rien. Elle se demanda durant un bref moment si la messe du jeune vicaire
était valable, compte tenu de ce qu'elle avait surpris deux jours auparavant.
     
    Elle se secoua et
se mit à réciter silencieusement des Ave, comme elle le faisait depuis la
veille.
     
    Chapitre 8
    Les
bouleversements Au début de l'après-midi, Laurette venait à peine d'installer
sa chaise berçante sur le trottoir, près de la porte d'entrée, quand elle vit
la Cadillac noire de son beau-frère Rosaire s'engager lentement dans la rue
Emmett. Sans perdre un instant, elle rentra dans l'appartement pour prévenir
Gérard qui venait de s'étendre sur son lit dans l'intention de faire sa sieste
du dimanche.
     
    — Lève-toi, lui
ordonna-t-elle. Vlà ta soeur et Rosaire qui arrivent. Ils pourraient pas aller
ailleurs le dimanche, bonyeu! En plus, tu vois Rosaire tous les samedis. Il me
semble que c'est ben assez!
     
    — Ils viennent
presque jamais chez nous, lui fit remarquer son mari en se levant.
     
    — C'est encore
trop, déclara Laurette avec mauvaise humeur. Est-ce qu'on va chez eux, nous
autres? Jamais. Ça prend tout pour qu'ils nous invitent une fois par année, et
encore.
     
    Le claquement des
portières de la voiture qui venait de s'immobiliser devant la porte incita la
grosse femme à parler plus bas.
     
    — On pourrait y
aller n'importe quand, dit Gérard en chaussant ses souliers. On serait ben
reçus.
     
    — Laisse faire,
toi. J'ai pas le goût pantoute d'endurer ta soeur Colombe plus souvent que
nécessaire. Elle et sa
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    bouche en cul de
poule me tombent déjà ben assez sur les nerfs.
     
    Un coup de
sonnette incita Laurette à sortir de la chambre à coucher et à aller ouvrir la
porte aux visiteurs.
     
    — Ben, regarde
donc ça, de la belle visite! s'exclama-t-elle en feignant une joie qu'elle
était loin d'éprouver.
     
    Entrez. Venez
vous asseoir.
     
    — On voudrait pas
vous déranger, dit Colombe Nadeau en déposant un léger baiser sur la joue
rebondie de sa belle-soeur.
     
    Au même moment,
Gérard sortit de la chambre à son tour. Il salua sa soeur et son beau-frère, et
les précéda dans la cuisine en compagnie de Laurette. Le couple avait un peu
changé au fil des années.
     
    L'homme
d'affaires de cinquante et un ans était devenu sensiblement plus rond et la
calvitie ne lui avait laissé qu'une couronne de cheveux poivre et sel. Par
contre, il était demeuré le beau-frère jovial et serviable que les Morin
avaient toujours apprécié, même s'il continuait à fumer «ses maudits cigares
qui sentent la crotte de chien», disait souvent Laurette.
     
    Si Rosaire Nadeau
avait pris du volume, on ne pouvait en dire autant de Colombe. La grande femme qui
dépassait toujours son petit mari d'une tête avait

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