Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
La fuite du temps

La fuite du temps

Titel: La fuite du temps Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel David
Vom Netzwerk:
juste
quelques couvertes et des oreillers.
     
    Ah oui, oubliez
pas de vous apporter aussi un bon chandail parce que c'est pas chaud pantoute
le soir.
     
    — C'est correct.
On va apporter du manger aussi.
     
    — On va partir de
bonne heure demain matin. On devrait être là au milieu de l'avant-midi, tint à
préciser Gérard en jugulant difficilement son enthousiasme.
     
    — M'man, est-ce
que je peux coucher chez grand-
    mère? demanda
Denis.
     
    — Ben non. Tu
montes dans le Nord avec nous autres, répondit Denise à son fils de six ans.
     
    — Je pourrais
coucher ici et venir à la campagne avec elle demain matin.
     
    — Tu vas la
déranger pour rien.
     
    — Je pourrais
montrer le chemin à grand-père s'il se trompe, assura l'enfant avec un aplomb
qui fit rire les adultes.
     
    — Laisse-le donc
coucher ici. Il va dormir dans le Ut de Gilles, intervint Laurette. On le
montera avec nous autres demain avant-midi.
     
    Denise consulta
son mari du regard et finit par accepter.
     
    — C'est correct,
dit-elle. Alain, va chercher le pyjama de ton frère.
     
    191
     
    Pierre et Denise
donnèrent aux enfants le signal du départ quelques minutes plus tard. Après
avoir embrassé leurs grands-parents, Sophie et Alain s'engouffrèrent dans la
voiture familiale.
     
    — On vous attend
sans faute demain, dit Pierre au moment de démarrer.
     
    — Inquiète-toi
pas, tu vas nous voir arriver, lui promit Gérard.
     
    Lorsque
Jean-Louis et Carole rentrèrent à la maison un peu plus tard, ils eurent la
surprise de découvrir leur neveu assis sagement entre ses grands-parents en
train de regarder la télévision.
     
    — Tiens, on a de
la visite rare! s'exclama Carole.
     
    — De la visite
qui restera pas longtemps, précisa sa mère. Ton père et moi, on l'amène dans le
Nord demain.
     
    On a décidé
d'aller voir les lots de Pierre et de Gilles demain matin. On va coucher là.
     
    — Vous allez
faire du camping? demanda Jean-Louis, étonné.
     
    — Il paraît que
c'est pas si pire que ça, répondit son père.
     
    — J'espère que ça
vous dérange pas de passer la fin de semaine tout seuls? reprit Laurette.
     
    — Ben non, m'man.
On n'est plus des enfants, répondit Carole. On est capables de se débrouiller.
     
    — Bon. Si c'est
comme ça, nous autres on va aller se coucher parce que ton père veut partir ben
de bonne heure demain matin. J'ai déjà préparé le manger qu'on va
    apporter et tout
le stock nécessaire.
     
    Laurette installa
Denis dans le lit de son oncle Gilles et entra dans sa chambre où Gérard venait
de finir de se préparer pour la nuit. Le couple fit, comme chaque soir, sa
prière en commun avant de se mettre au lit.
     
    192
    — Il est juste
dix heures et demie, fit remarquer Laurette. On va ben se réveiller à cinq
heures demain matin.
     
    À l'extérieur, il
y eut un crissement de pneu brutal sur la rue Archambault, suivi par des cris
de voix avinées.
     
    — Si on arrive à
dormir avec tout ce bruit-là, ajouta Gérard en se tournant sur le côté.
     
    Au moment où elle
allait glisser dans le sommeil, Laurette eut une pensée pour le déménagement
qui la menaçait. Même si plus de deux mois s'étaient écoulés depuis que le
fondé de pouvoir de la Dominion Oilcloth lui avait appris que leur maison
allait être démolie dans un avenir plus ou moins rapproché, elle ne pouvait
s'empêcher d'y penser chaque jour avec un pincement au coeur. Elle avait beau
tenter de se raisonner et se dire qu'elle allait enfin pouvoir quitter ce
quartier miteux, rien n'y faisait.
     
    Elle avait la
conviction qu'on lui arracherait bientôt une partie d'elle-même en la forçant à
aller vivre ailleurs.
     
    — Grand-mère!
Grand-mère! criait une voix d'enfant dans la nuit.
     
    Laurette se
réveilla en sursaut et s'assit dans son lit, les oreilles aux aguets.
     
    — Grand-mère,
j'ai peur! fit la même voix dans le noir.
     
    — M'man, Denis
est réveillé et il crie qu'il a peur, dit Jean-Louis à voix basse, debout à la
porte de la chambre de ses parents. J'ai essayé de le calmer, mais ça donne
rien.
     
    — Bonyeu, il
manquait plus que ça, chuchota Laurette en se levant. C'est correct. Je m'en
occupe, chuchota-t-elle à son fils. Tu peux retourner te coucher.
     
    J93
    Elle sortit de la
pièce et pénétra dans la chambre double au moment où Jean-Louis réintégrait son
lit. Elle écarta le rideau séparateur et se rendit dans la chambre voisine.
     
    Le gamin

Weitere Kostenlose Bücher