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La fuite du temps

La fuite du temps

Titel: La fuite du temps Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel David
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y avoir pas mal moins de chars sur la route, déclara son père.
Ça va être plus facile pour moi.
     
    — C'est sûr que
vous allez être en sens contraire du trafic, monsieur Morin, dit Pierre, sans
insister pour retenir contre leur volonté ses beaux-parents. Mais vous auriez
pu rester jusqu'à soir sans problème. Gilles va faire comme nous autres et il
va descendre en ville seulement demain après-midi.
     
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    — Vous autres,
vous pouvez vous permettre ça, mais moi, je travaille demain matin.
     
    Au même moment,
ils virent arriver Gilles, non rasé et les yeux gonflés de sommeil.
     
    — Il est presque
neuf heures et demie, lui fit remarquer sa mère. Si tu te grouilles pas, tu vas
manquer la messe.
     
    — J'avais pas
l'intention d'y aller, déclara son fils. Je suis pas rasé et j'ai même pas bu
une tasse de café.
     
    — Comment ça, pas
aller à la messe? s'emporta sa mère.
     
    C'est nouveau,
ça! C'est pas comme ça que je t'ai élevé.
     
    Denise, Pierre et
Gérard se taisaient, devinant que Gilles venait de déclencher un orage sans le
vouloir.
     
    — Mais, m'man,
c'est pas obligatoire d'y aller tous les dimanches, se défendit l'enseignant en
vacances.
     
    — Depuis quand? —
Ben...
     
    — On dirait ben
que l'instruction fait pas à tout le
    monde, mon
garçon. Tu sauras que t'es obligé d'aller à la messe le dimanche. T'es
catholique ou tu l'es pas, bonyeu!
     
    Tu te maries à
l'église dans un mois et tu vas même pas à la messe! J'aurai tout entendu! Ça
fait peur quand on pense que c'est à du monde comme toi qu'on donne des enfants
à instruire.
     
    — Whow, m'man!
voulut protester le jeune homme.
     
    — Laisse faire
le: «Whow, m'man!» T'as des principes ou t'en n'as pas. On va pas à la messe
seulement quand ça nous tente, tu sauras.
     
    — OK, abandonna
Gilles, mortifié d'avoir été grondé comme un petit garçon devant tout le monde.
Je me rase et je vais y aller à la messe, si ça peut vous faire plaisir.
     
    Le jeune homme
disparut sans demander son reste.
     
    — Je vous dis que
vous êtes raide, la belle-mère, ne put s'empêcher de dire Pierre Crevier en
riant. Vous auriez fait un maudit bon curé.
     
    217
    — C'est vrai ce
qu'il dit, renchérit Gérard. J'ai cru entendre le curé Perreault quand on va se
confesser à lui.
     
    — Il y a rien de
drôle dans ça, les rembarra Laurette en allant chercher dans le coffre de
l'auto le peigne avec lequel elle voulait mettre de l'ordre dans sa coiffure
avant le départ.
     
    Les trois
voitures formèrent un petit cortège pour se rendre à l'église du village de
Notre-Dame-de-la-Merci.
     
    Gilles
n'abandonna son air boudeur qu'après la messe, quand vint le moment de dire au
revoir à ses parents. Après les remerciements et les embrassades, Gérard et
Laurette reprirent le chemin du retour.
     
    Même s'il y avait
moins de voitures roulant en direction sud, Gérard renoua tout de même avec la
tension du conducteur néophyte que les automobilistes expérimentés
houspillaient parce qu'il retardait la circulation. Lorsqu'il immobilisa enfin
sa vieille Chevrolet devant la porte de l'appartement de la rue Emmett au
milieu de l'après-midi, il poussa un profond soupir de soulagement.
     
    — Je te dis que
c'est toute une aventure d'aller dans le Nord, se contenta-t-il de dire à sa
femme avant d'ouvrir le coffre pour en extirper les bagages.
     
    — Le genre
d'aventure que je suis pas prête de vivre toutes les semaines, conclut
Laurette, au moins aussi soulagée que son mari d'être de retour à la maison. On
y retournera quand ils auront construit un vrai chalet avec de vraies
toilettes. Moi, j'ai passé l'âge de coucher dehors.
     
    Tout ça, c'est
juste bon pour les jeunes.
     
    Chapitre 10
    Deux semaines
plus tard, un lundi avant-midi, Laurette finissait d'étendre sur sa corde à
linge les vêtements qu'elle venait de laver lorsqu'elle vit Rose Beaulieu
pousser le portillon de la clôture, les bras chargés de deux gros sacs
d'épicerie. L'énorme voisine semblait à bout de souffle et la sueur lui
dégoulinait sur la figure.
     
    — Eh ben, madame
Beaulieu, on peut pas dire que vous choisissez le temps le plus frais pour
aller magasiner, fit remarquer Laurette, d'une voix compatissante, à sa
voisine.
     
    — Je le sais ben,
madame chose, mais j'avais pas le choix. On a reçu à souper la famille de mon
Vital, hier soir.
     
    Ils m'ont vidé le
frigidaire que c'est pas croyable.
     
    —

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