Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
La gigue du pendu

La gigue du pendu

Titel: La gigue du pendu Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Ann Featherstone
Vom Netzwerk:
Mais, oh, voyez, mon cher, il s’est enfui ! Comme le petit Freddy Forskyn. Freddy l’idiot, bien serré dans sa peau d’agneau / Faites-le cuire comme un pâté en croûte ! / Donnez à tous une bonne tranche de Freddy / Fondante et bleue, et bien saignante… Vous connaissez cette chanson, monsieur ? C’est une chanson idiote, n’est-ce pas ? Eh oui, vraiment très bête. »
    Il est complètement fou, ai-je songé, car il avait ouvert grande la porte et dansait sur la pointe des pieds avec plaisir, délices, chantonnant et récitant la vile comptine à l’envi. Tandis qu’il était ainsi distrait, j’avais une chance d’appeler Mint pour qu’il le mette dehors. Mais sa cabine était fermée à clef, il n’y avait pas de lumière, et une note était accrochée à la porte.
    « Sorti faire une commission. De retour bientôt. P.M., a scandé le Grand Méchant sans même regarder. Peter Mint. Bon soldat, vaillant garçon, mais il a laissé le château sans défense : ayez pitié de cette pauvre Princesse et de son jeune prince ! »
    Le joyeux intermède était terminé et il m’a poussé vers la scène, son souffle chaud et doux dans mon cou. Je redoutais par-dessus tout qu’il me touche, et la simple pensée de ses doigts boudinés, de ses lèvres épaisses, m’était insuportable. Dans les recoins sombres de la scène, labyrinthe de passages où oscillaient les toiles peintes des décors, j’ai songé un instant que je pourrais lui fausser compagnie, mais hélas c’était une pensée désespérée, un espoir insensé, car à mesure que nous approchions, j’entendais la voix perçante de la Princesse, et les réponses pleines d’urgence du garçon. Ils se trouvaient toujours là où je les avais laissés, à cette différence que Barney avait apporté un siège à la jeune femme – en fait, il s’agissait du trône – et s’était assis à ses pieds, serrant sa main minuscule entre les siennes. En d’autres circonstances, la scène aurait été touchante. Je m’attendais à voir le Gros Lard fondre sur le mioche, l’attraper par le col, ayant l’avantage de la surprise. Mais il n’en a rien fait. Il est resté à la hauteur de mon épaule, son souffle sortant par petits sifflements, entre ses dents de bébé.
    Le Grand Méchant écoutait.
    La tête inclinée, il tendait l’oreille pour entendre ce qu’ils se disaient et il s’est penché en avant, posant la main sur mon épaule. J’ai tressailli. Alors, avons-nous fait du bruit, ou a-t-il senti notre présence, mais soudain le garçon a bondi comme un ressort en poussant un terrible cri, a fusé à travers la scène et grimpé à une corde aussi haut que possible avant que quiconque ait eu le temps de bouger.
    « Vous ! a-t-il hurlé, suspendu comme un singe au-dessus de la scène. Vous m’aurez pas, espèce de démon ! Et je vous crèverai ! Au nom de mon père ! »
    Sa voix a résonné dans les ténèbres du théâtre, mais le Grand Méchant restait de marbre. Il a même ri devant l’audace de l’enfant, d’un gloussement puéril, qu’il a tenté d’étouffer dans sa main.
    « Tu veux me crever, c’est ça ? a-t-il raillé. Le fils de George Kevill, le meurtrier, le voleur ! Et pervers , à ce qu’on dit ! »
    Le garçon a de nouveau hurlé, glissé le long de la corde, mais il s’est rattrapé, a enroulé ses jambes grêles autour et s’est remis à protester :
    « Mon père avait rien fait de mal, espèce d’ordure ! Je vais vous crever, vous allez voir !
    — Oh, Barney, fais attention à toi ! s’est écriée la Princesse.
    — Barney, c’est ça ? Tu ferais mieux de redescendre, Barney, gibier de potence, pour veiller sur ta petite amie.
    — Touchez pas à la Princesse !
    — C’est mon amie, a imité le Gros Lard d’une voix aiguë d’enfant en agitant la tête. Oh, papa ! Oh, papa ! Je vais le crever ! » Alors il a éclaté de rire, et j’ai bien cru qu’il ne s’arrêterait jamais, mais soudain, il s’est tu, comme on ferme un robinet, et son visage est redevenu terrifiant.
    « Tu veux me crever, c’est ça ? a-t-il lâché. Et comment vas-tu t’y prendre, bourreau en herbe ? Je veux les photographies que ton père t’a laissées. Et tu sais où elles sont. À moins que tu aies confié le paquet aux bons soins d’une tierce personne ? À cette face de chien, peut-être ? Dis-moi tout !
    — Quelles photographies ? Je sais rien sur tout ça ! »
    Le

Weitere Kostenlose Bücher