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La grande Chasse

La grande Chasse

Titel: La grande Chasse Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Heinz Knoke
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limpide.
    Et voilà l'ennemi !
    Un gigantesque « box », composé de quelque trois cents quadrimoteurs. Semblable à une grappe monstrueuse qui planerait en plein soleil. Spectacle magnifique et effrayant !
    Machinalement, je déverrouille mes armes et allume le collimateur. Les 2 300 chevaux de mon moteur grondent leur chant rassurant.
    La distance est encore de plusieurs kilomètres. Les Ricains se dirigent droit au sud. Je transmets mes observations au poste central de contrôle qui doit bourdonner comme une ruche. Je souris en comparant l'agitation de cette usine souterraine à la sérénité du ciel bleu.
    Presque sans m'en rendre compte, j'ai enclenché la surpuissance. Plus près, toujours plus près ! A présent, je distingue mieux les appareils. Ce sont pour la plupart des Liberator, oiseaux démesurés au ventre gonflé de bombes.
    J'en choisis un au hasard. J'ai décidé de l'attaquer de front. Le bombardier grandit à vue d'œil. Doucement, je caresse les boutons de détente du tir. Des fils de traceuses orange viennent à ma rencontre, passant en diagonale au-dessus de mon coucou. Plus impatients que nous, les Ricains ont ouvert le feu.
    Enfin, je suis à bonne portée. Le recul de mon canon tirant au travers du moyeu de l'hélice, et de mes deux mitrailleuses lourdes secoue durement l'appareil. Mes balles sont mal placées. J'enregistre tout juste quelques coups sur l'aile droite du Liberator.
    Lancé à toute vitesse, je passe sous lui, à raser son ventre. Les remous de ses quatre hélices me secouent avec tant de violence que je crois mon empennage en miettes. Emergeant derrière le géant, je cabre brutalement, dans un virage étiré en hauteur, poursuivi par les gerbes épaisses de ses mitrailleuses arrière.
    L'atmosphère est plutôt saturée de fer, aujourd'hui !
    Trois cents quadrimoteurs représentent quatre mille huit cents mitrailleuses lourdes. En admettant qu'un tiers seulement nous arrose en même temps, cela fait déjà une drôle de grêle.
    Après un 180 degrés à bonne distance, j'attaque de nouveau, toujours de front, mais légèrement d'en bas. Mes armes crachent sans arrêt. Cette fois, mes balles arrivent en plein dans la cible. Le gros bombardier s'illumine d'explosions rapprochées. Des éclairs courent le long de ses bords d'attaque.
    Je dégage par un piqué amorti. Tout en glissant, je tourne la tête. Le ventre du Liberator est en flammes. Par un large virage, il quitte la formation et, aussitôt, commence à perdre de l'altitude. En somme, il peut encore aller loin, puisque nous sommes à 8 000 mètres.
    Déjà, il est nettement plus bas que moi. De derrière, je dévale pour l'achever, malgré le feu nourri qui m'accueille. Les deux mains serrées sur le manche, je vois mes obus entrer dans la partie supérieure du fuselage, fouiller le poste de pilotage, pénétrer dans l'aile droite.
    A présent, les flammes embrasent l'aile entière. Le moteur droit intérieur est arrêté, l'hélice en drapeau. Soudain, l'aile se détache. L'énorme épave s'abat comme une pierre, à la verticale, tournoyant maladroitement autour de son axe longitudinal. Derrière lui, un épais panache de fumées s'effiloche au souffle du vent.
    Un homme de l'équipage tente de sortir par la brèche béante du toit. Au moment où il arrive à se hisser dehors, son parachute prend feu. Le malheureux décrit un double saut périlleux avant de tomber tout droit, comme pour rejoindre ses camarades restés dans le cercueil incandescent. A mille mètres du sol, le Liberator se désintègre sous l'effet d'une violente explosion. Ses débris rougeoyants achèvent leur trajectoire à deux ou trois cents mètres du terrain auxiliaire de Zwischenahn, près d'une ferme incendiée par un réservoir projeté sur le toit.
    Plongeant à mort, je pique sur le terrain et, après un virage à peine suffisant, me pose sur l'unique piste. Je laisse rouler mon appareil en direction de la ferme, puis, je coupe le moteur et saute à terre. En quelques bonds, j'atteins le petit groupe des rampants qui s'efforcent de sauver le mobilier, les bêtes, l'outillage agricole. Heureusement, la voiture-pompe est déjà sur place, et le jet de neige carbonique sauvera la maison d'habitation et la grange. A moitié étouffé par la fumée, ma combinaison roussie par les flammes, je réussis à saisir par les pattes de devant un cochon affolé qui ne veut pas quitter son auge. Jamais, je n'aurais cru qu'un cochon puisse opposer

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