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La grande guerre chimique : 1914-1918

La grande guerre chimique : 1914-1918

Titel: La grande guerre chimique : 1914-1918 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Olivier Lepick
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50 universités
britanniques dans le but d’obtenir une liste complète des chimistes qui avaient
été formés en leur sein. Près de 520 noms furent répertoriés et le
ministère leur suggéra instamment de se porter volontaires.
    Le 26 mai 1915, le major Charles Howard
Foulkes [268] ,
qui appartenait au Royal Engineers, fut nommé Gas Adviser de l’armée
britannique par Sir John French. Charles Foulkes avait été chaudement
recommandé par le général Robertson, chef d’état-major de French. Sa tâche
consistait à organiser et coordonner toutes les opérations offensives de guerre
chimique menées par les forces britanniques sur le front occidental. L’état-major
britannique avait en effet fixé la date des représailles à l’automne 1915.
Le major Foulkes disposait donc de cinq mois pour mettre sur pied une
unité capable de mener à bien cette mission, et cela en dépit des faiblesses de
l’industrie chimique britannique.
    Le choix du major Foulkes pouvait, à de nombreux
égards, paraître étrange. Non seulement il n’était que major au moment de sa
nomination à ce poste si stratégique mais, de plus, il avouait lui-même ne
posséder aucune compétence en chimie [269] .
Pourtant, dès le lendemain de sa nomination, Foulkes déploya une activité
frénétique entièrement dédiée à sa nouvelle charge. Il entreprit tout d’abord
de se familiariser avec les rudiments de la chimie organique. En moins d’une semaine,
il rencontra le colonel Jackson, Sir John French ainsi que le général Robertson,
et assista à des expérimentations chimiques à Crewe, dans le nord de l’Angleterre,
non loin de Manchester. Cette intense période d’activité se prolongea pendant plusieurs
semaines par des rencontres avec les plus éminents chimistes alliés, des
visites des principales usines chimiques françaises et britanniques, et des
entretiens avec de nombreuses personnalités politiques britanniques, dont Lloyd
George.
    La plupart des préoccupations du major Foulkes
concernaient les aspects pratiques de la riposte chimique britannique. Ainsi, Sir John
French était partisan d’un bombardement chimique aérien [270] tandis que de
nombreux généraux suggéraient, sans véritablement réaliser l’ampleur de la
tâche à accomplir, de constituer un réseau enterré délivrant sur les premières
lignes ennemies des toxiques à partir d’un dépôt central en arrière des
positions britanniques. Le major Foulkes parvint cependant à imposer ses
convictions, à savoir qu’il fallait avoir recours à des cyhndres pressurisés
disposés dans les tranchées. Toutefois, la question de la nature du gaz qu’il
conviendrait d’utiliser restait sans réponse convaincante. Le colonel Jackson
proposait d’employer le gaz le plus nocif qu’il serait possible de se procurer
mais les disponibilités primèrent et, tout en envisageant déjà des
développements potentiels avec le phosgène, le chlore fut finalement retenu. Le
31 mai 1915, le major Foulkes remit au général Robertson un
mémorandum dans lequel il décrivait, avec force détails, les modalités
tactiques et logistiques de la riposte chimique britannique. Il recommandait
également la création d’une unité dédiée exclusivement aux aspects défensifs et
offensifs de la guerre chimique. Cette force comprendrait un grand nombre de
chimistes. Le major Foulkes estimait à 500 (environ deux compagnies) ses
besoins en hommes afin de mener à bien la première réplique britannique.
    Le problème principal auquel étaient confrontés les
Britanniques demeurait celui de la production industrielle de chlore. En effet,
il n’existait dans l’ensemble de l’Empire que deux usines qui produisaient
cette substance. La première, la Castner Kellner Alkali Company, se situait à
Runcorn, dans le Cheshire non loin de Liverpool, et sa production de 5 t de
chlore par semaine était bien insuffisante pour mener une véritable guerre
chimique. La seconde, la Cassel Cyanide Company, dont les capacités de
production étaient également fort réduites, se trouvait en Écosse près de Glasgow.
On décida de destiner immédiatement l’intégralité de leur production à un usage
militaire et des travaux furent entrepris pour augmenter leurs capacités.
Cependant, le conditionnement du chlore en cylindres pressurisés n’était pas
une technique familière à l’usine de Runcorn et elle ne pouvait assurer le
remplissage des cylindres

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