Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
La grande vadrouille

La grande vadrouille

Titel: La grande vadrouille Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Georges TABET , André TABET
Vom Netzwerk:
fourbus ; éreintés d’avoir gravi et descendu tant d’escaliers.
    Coffré, sans air, dans son armoire en laque de Coromandel. Mac Intosh trouvait que c’était là un supplice chinois. Il lui semblait avoir été enfermé depuis toute une journée. Il voulut pousser un peu la porte de sa prison. Elle s’ouvrit toute grande. Il sauta dans la loge et respira une longue bouffée d’air poussiéreux qui lui parut délicieux et chargé en bienfaisant oxygène.
    Subitement, il entendit dans le couloir un bruit de bottes, et perdit la tête. Avisant la fenêtre qui donnait sur d’autres galeries intérieures, il la força, l’enjamba et sauta au risque de se rompre le cou.
    Achbach se trouvait justement revenu devant la porte de la loge par un hasard désastreux. Dès que l’officier perçut chez le maestro, qu’il savait absent, le bruit d’une fenêtre bruyamment ouverte, son instinct l’avertit que là s’agitait sûrement la solution de ses problèmes.
    —  Einbrechen ! hurla-t-il à ses hommes. Vite, enfoncez cette porte !
    Cela fut exécuté avec une instantanéité militaire admirable.
    Le major entra. Il vit l’armoire béante et la fenêtre ouverte.
    Il y lança ses sbires.
    Ayant jeté dans la loge un regard panoramique, il découvrit dans un coin caché le parachute frappé de l’écusson qui allait le conduire sans doute à travers le labyrinthe des réseaux de la Résistance jusqu’à un formidable coup de filet. Déjà, il entendait la promotion que ne tarderait pas à lui accorder Hitler, du haut de la tribune du Reichtag.
    Il renvoya ses soldats après que toute trace de leur passage eut été effacée dans la loge.
    Achbach alla ensuite se tapir dans l’armoire même où avait séjourné l’aviateur. Le maestro ne tarderait sûrement pas à revenir.
    Lefort serait bien surpris de trouver, à la place d’un parachutiste anglais, un major allemand qui l’arrêterait séance tenante.
    D’avance, Achbach jubilait de la mauvaise surprise qu’il ménageait ainsi au chef d’orchestre.

    *
    * *

    Aux vestiaires du Hammam, il y avait les uniformes de toutes les armes de l’Allemagne suspendus à des patères.
    Pour garder ces trésors de textiles, un seul garçon de bain était plongé, dans un livre populaire intitulé : « Tarzan chez les Tartares »…
    Une sonnette se fit entendre. Le garçon de bain interrompit sa lecture et s’enfonça dans le couloir des cabines de douches en grommelant agacé :
    — Voilà ! On y va !
    C’était exactement ce qu’attendait Reginald qui guettait depuis un moment déjà dans un coin du couloir.
    —  Wonderful ! grinça-t-il.
    Il entraîna Augustin et se mit fébrilement à choisir des uniformes allemands qu’il se préparait à dérober.
    — Non ! Mais you are fou ! protestait le peintre indigné.
    Reginald n’écoutait pas. Ayant saisi des uniformes qu’il avait jugés être à leur taille, il poussait Augustin vers une cabine vide où ils pourraient s’habiller et sortir sans être vus.
    Comme Augustin allait défaillir de peur, Reginald lui dit solennel :
    — Faites ça pour moi, pour Angleterre-Nécessaire for operation Mac Intosh.

XVI
    Stanislas pénétra à pas de loup dans sa loge. Il exultait. Il allait rapporter au parachutiste la bonne nouvelle et mettre fin à cette aventure risquée.
    Il tapota sur le battant de l’armoire et annonça tout joyeux :
    —  Mister Mac Intosh ! I have something to tell you !
    De l’armoire fermée parvint une voix de fausset qui disait :
    —  Me too !
    L’imitation était fort peu ressemblante.
    Stanislas devina aussitôt que Mac Intosh n’était plus là. Il frémit. La porte s’ouvrit brutalement et le major apparut dans toute son horreur.
    — Où est l’Anglais ? Répondez !
    Terrifié, accablé, piégé par l’évidence, Stanislas bredouillait des choses incompréhensibles qui voulaient avoir des intonations explicatives. On saisissait, de-ci de-là, des mots mal mastiqués :
    — … Innocent… pas ma faute… sur le paletot… moi plutôt anglophobe…
    — Votre explication ne me suffit pas ! aboya Achbach.
    — Ah ? c’est pourtant clair !
    Achbach dominait Stanislas de toute son écrasante stature.
    — Je suis Wehrmacht ! Pas Gestapo ! Herr Kapelmeister ! Si vous pas avouer, je serai grand regret vous remettre service capable faire parler récalcitrants !
    Stanislas s’effondra dans un fauteuil, vidé de toute énergie.
    — Vous allez

Weitere Kostenlose Bücher