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La guerre de l'opium

La guerre de l'opium

Titel: La guerre de l'opium Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jose Frèches
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prêche la vérité. Cet homme est protégé par le ciel, sinon, il n’aurait pas échappé à l’embuscade de la police   !
    —  Que faisais-tu avant de te mettre au service de ce Hong Xiujuan   ?
    —  J’étais étudiant   !
    —  En quoi   ?
    —  En lois et en droit.
    —  Tu veux devenir mandarin   ?
    —  Je compte en effet préparer les concours administratifs. Je voudrais devenir agent du cadastre.
    —  On dit que la sélection est très rigoureuse pour devenir mandarin. Tu dois être très calé   !
    —  Il faut surtout être protégé car, à ce jeu-là, tous les dés sont pipés. Si tu ne payes pas au moins un membre du jury, tu n’as rien à espérer   ! C’est pourquoi, lorsque Hong Xiujuan m’a proposé de venir travailler auprès de lui, après que je suis allé le trouver à l’issue d’un de ses discours, j’ai tout de suite accepté de le suivre.
    —  Tes parents savent-ils que tu as été fait prisonnier, Mesure de l’Incomparable   ?
    —  Ils ignorent que je croupis ici. C’est mieux ainsi. Les pauvres   ! Ils en seraient malades… Et toi, Jasmin Éthéré, tes parents sont-ils au courant   ?
    —  À vrai dire, je n’ai plus de parents… Pour autant, je n’ai aucunement l’intention de faire de vieux os ici…
    —  Tu comptes t’enfuir de cette prison qui est la mieux gardée de Canton   ?
    La voix de Mesure de l’Incomparable trahissait sa surprise et son incrédulité.
    —  Et même le plus tôt possible   !
    —  Dans ce cas, il faut simplement que tu prennes cette clé… plaisanta le jeune disciple de Hong Xiujuan tout en pointant le doigt vers le haut de la porte de la geôle de la contorsionniste.
    —  Il y a une clé   ? Où vois-tu une clé   ? hurla celle-ci, soudain folle d’espoir.
    —  Excuse-moi pour le faux espoir   !… En fait, il y a bien un passe qui ouvre les portes de ces trois cellules.
    —  Comment le sais-tu   ?
    —  Le gardien l’utilise quand il apporte la nourriture.
    —  Où est-il   ?
    —  Caché au-dessus de la porte de ta cellule. Juste dans cette fente, entre la jointure du mur et du plafond… Cela dit, je ne vois pas trop par quel miracle tu pourrais t’en emparer   !
    La jeune femme étendit désespérément le bras entre deux barreaux et constata rageusement qu’il lui manquait en effet une bonne trentaine de centimètres pour arriver jusqu’au plafond du palier qui se trouvait être bien au-dessus de celui de sa cellule.
    —  À moins de te transformer en araignée… ce dont je n’ai malheureusement pas le pouvoir… soupira tristement Mesure de l’Incomparable.
    Concentrée à l’extrême, Jasmin Éthéré se mit à examiner la grille. Très vite, elle constata qu’entre la dernière barre horizontale de la grille et l’encadrement de la porte de sa cellule, l’espace était un peu plus large qu’entre les autres barreaux. Elle réussit à y passer le bras droit puis le haut de son épaule et se hissa en tirant de toutes ses forces. Lorsqu’elle s’enfermait dans sa boîte, au cours de son numéro, elle réussissait à passer par une ouverture à peine plus grande que celle-ci. Elle tendit la main. Il ne lui manquait que quelques petits centimètres pour atteindre la fente où était cachée la clé salvatrice.
    —  Tu n’es pas loin du compte   ! Je n’aurais jamais pensé que tu pourrais passer le bras si loin   ! souffla, admiratif, son compagnon d’infortune.
    —  C’est un peu mon métier. J’ai un corps assez souple…
    —  Essaie de plier la dernière barre avec ça   ! ajouta-t-il en lui lançant un long crochet en fer.
    C’était un porte-torchère qu’il avait réussi à desceller du mur de sa cellule au cours des jours précédents.
    —  Génial   ! Merci   ! répondit-elle après avoir rattrapé l’ustensile à la volée.
    Puis, faisant levier de tout son poids entre les deux plus hauts barreaux de la grille, elle réussit à faire bouger celui du bas de quelques millimètres.
    —  Je crois que je vais finir par y arriver   ! hurla-t-elle en s’acharnant de plus belle.
    Au bout d’un quart d’heure d’efforts, le trou était suffisamment grand pour lui permettre d’y passer - certes au prix d’une torsion du dos et d’un déboîtement de l’épaule inaccessibles au commun des mortels - non seulement un bras, mais le torse, et enfin la tête.
    Alors, sous les yeux ébahis de son compagnon d’infortune, tout le reste vint et comme

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