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La guerre de l'opium

La guerre de l'opium

Titel: La guerre de l'opium Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jose Frèches
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Stocklett   ? demanda Brandon à sa femme, qui se contenta de lever les yeux au ciel car plus le temps passait et plus son esprit était accaparé par l’inexplicable absence de son fils.
    Soudain, des coups redoublés se firent entendre, provenant de la porte d’entrée. Barbara, le visage illuminé par l’espoir, se précipita en disant :
    —  J’y vais   ! C’est sûrement Joe   !
    Quelques instants plus tard, elle réapparut, décomposée, suivie d’un homme replet qui portait un uniforme de policier.
    —  Monsieur Clearstone   ? demanda le petit flic à la cantonade.
    Brandon jaillit de sa chaise.
    —  Pour vous servir, monsieur… S’il vous plaît, que puis-je pour vous   ?
    —  C’est au sujet de votre fils… Comme je l’ai brièvement expliqué à Mme Clearstone, il a été surpris en flagrant délit de chapardage. Euh   ! chez une corsetière… à moins qu’il n’ait été y lorgner les poitrines des clientes… c’est du moins ce dont l’accuse cette bonne femme… expliqua le policier d’un air sévère tout en entortillant les pointes retroussées vers le ciel de sa moustache.
    —  Mais où est-il, ce petit chenapan de vaurien   ? fit le père, hors de lui.
    Pour Brandon, l’épisode tombait particulièrement mal, au moment où il évoquait avec Nash Stocklett un projet susceptible de le tirer des embarras qu’il collectionnait depuis des mois.
    —  Je t’interdis de parler de Joe en ces termes   ! hurla Barbara à son mari, tu sais bien que ce n’est pas de sa faute s’il ne se contrôle pas   !
    —  Veuillez me suivre, monsieur Clearstone, le jeune Joe se trouve au commissariat où il vous attend.
    —  Mon fils… au commissariat de police   ! soupira Brandon, accablé, en enfilant sa veste.
    —  Joe n’est pas un enfant comme les autres… Il ne faut pas lui en vouloir… murmura Barbara à l’attention du policier pour qui tout délinquant en puissance devait, en tout état de cause, être corrigé.
    —  Vous m’excusez, monsieur Stocklett… Barbara, je te confie M. Stocklett ; je ne pense pas en avoir pour trop longtemps…
    —  Papa   ! Je voudrais y aller avec toi   ! gémit Laura.
    —  Laura, va dans ta chambre. Il est hors de question que tu accompagnes ton père à la police. Ce n’est pas un endroit pour une jeune fille.
    —  Mais Joe sera content de me voir, maman   ! Je le consolerai   !
    —  N’insiste, pas s’il te plaît   ! conclut fermement sa mère.
    Mais Laura, qui adorait son frère, ne l’entendait pas de cette oreille.
    —  Père, je t’en supplie, emmène-moi avec toi   !
    Brandon avait du mal à résister à sa fille. Il faut dire que Laura faisait preuve depuis son jeune âge d’un caractère particulièrement volontaire. Aussi finit-il par acquiescer à sa demande, sous le regard désapprobateur de sa femme.
    Une fois Brandon et Laura partis, précédés par le policier, Nash et Barbara se retrouvèrent seuls, ce qui ne leur était pas arrivé depuis des mois.
    Pour Nash, c’était une aubaine. Depuis le temps qu’elle annulait leurs rendez-vous, prétextant mille raisons qui ne faisaient qu’exacerber sa rage et sa jalousie… Il s’apprêtait à lui parler lorsqu’elle fila vers la cuisine. Contrairement à lui, elle n’avait visiblement aucune envie de bavarder. Ce soir-là, obnubilée par le sort de Joe, Barbara était la mère et n’était plus l’amante. Ulcéré et meurtri, Nash se rua à sa suite et, au moment où elle traversait l’entrée pour aller s’enfermer dans sa chambre - la chambre d’un appartement qui lui appartenait mais où il ne lui avait jamais fait l’amour… Bref, le monde à l’envers   ! -, il la rattrapa par la taille avant de la plaquer contre la porte et de réussir à coller sa bouche contre la sienne. Mais elle se détourna avec violence, ce qui lui fit perdre toute contenance.
    Ils étaient face à face, haletants comme les boxeurs qui se sont porté trop de coups, incapables de continuer à lutter, sur le point de défaillir dans les bras l’un de l’autre.
    Il la désirait comme jamais ; comme la première fois, dans la grange à foin de Durham; comme dans les chambres d’hôtel où ils faisaient l’amour en catimini; comme hier lorsqu’elle n’avait pas encore eu ses maudits enfants qui les avaient tant éloignés l’un de l’autre…
    S’il avait osé, il l’eût empoignée de force et jetée sur le lit, avant de lui arracher sauvagement

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