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La Guerre Des Amoureuses

La Guerre Des Amoureuses

Titel: La Guerre Des Amoureuses Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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interpréter cela ?
    Ils repartirent. Elle réfléchit le reste de la
journée à ce sourire. Comment pourrait-elle parler à Rouffignac ? Il ne
devait jamais être seul. Lui donner une lettre ? Mais elle n’avait rien
pour écrire.
    Le soir, la voiture s’arrêta. La duchesse
sommeillait. Cassandre écarta le rideau et vit des remparts qu’elle reconnut. Ils
étaient à Périgueux où elle était venue une fois. Depuis, la ville s’était
soustraite à l’obéissance du roi et les ligueurs y faisaient la loi.
    Ils passèrent la nuit dans le couvent attenant
à l’église Saint-Front dont l’hôtellerie accueillait les pèlerins se rendant à
Compostelle.
    Le lendemain dimanche, alors que toute la
troupe déjeunait d’une soupe dans le réfectoire des pèlerins, la duchesse lui
proposa de l’accompagner à la messe. Elle refusa, mais demanda à pouvoir
marcher dans le cloître. La duchesse secoua négativement la tête.
    — Je peux la surveiller, madame, proposa
Rouffignac, qui n’était pas loin.
    — J’ai besoin de prier moi aussi, madame !
insista Cassandre. Marcher dans le cloître m’aidera, vous ne pouvez me le
refuser !
    — Je resterai avec eux, dit à son tour M. de Puyferrat,
qui n’avait pas envie d’aller à l’office.
    — Soit ! soupira Mme de Montpensier
qui n’avait rien de mieux à proposer. Mais ne la perdez pas des yeux.
    Ils partirent pour le cloître alors que les
cloches sonnaient l’appel à la messe. Sur place, Puyferrat ordonna à Cassandre
de rester dans la galerie où ils se trouvaient. Elle hocha la tête, comme
indifférente. Pourquoi Rouffignac avait-il proposé de la surveiller ? se
demandait-elle. Envisageait-il de l’aider ? Elle fit quelques pas, effleurant
sa jambe et sentant l’étui de la dague. Pouvait-elle avoir le temps de la
sortir et de poignarder Puyferrat ? Mais comment réagirait Rouffignac ?
Et où aller ensuite ?
    Elle se retourna, agitée, et ne sachant que
décider. Les deux hommes parlaient ensemble. Elle vit Rouffignac désigner à
Puyferrat quelque chose vers une voûte d’ogive du cloître. Puis tout se passa
très vite. Alors que Puyferrat cherchait des yeux ce qu’on lui montrait, le
jeune homme sortit sa miséricorde de dessous son manteau et coupa la gorge de
son compagnon en lui tirant la tête en arrière avec le bras gauche. Le sang
jaillit et Rouffignac repoussa vivement le corps en avant pour ne pas être
éclaboussé.
    Le jeune homme se baissa, essuya par deux fois
la dague au manteau de sa victime, la remit calmement dans son étui, puis
fouilla le corps. Il prit la bourse dans le pourpoint et détacha la ceinture où
le fourreau de l’épée était attaché.
    — Venez, madame, dit-il en lui tendant le
fourreau et la ceinture.
    Elle était toujours pétrifiée.
    — Venez ! répéta-t-il avec
impatience.
    Il lui prit la main et l’entraîna vers une
petite porte à l’extrémité de la galerie du cloître. Cassandre tenait le
fourreau et la ceinture de l’autre main. Il ouvrit la porte qui donnait sur une
cour bordée par l’écurie de l’hôtellerie du couvent.
    — Restez là, lui dit-il, en lui montrant
le cloître. Je vais seller des chevaux.
    Il ne lui demanda pas si elle savait monter, il
l’avait vue à l’œuvre.
    Il se dirigea vers l’écurie. Il y avait là
quelques palefreniers et deux des gardes de la duchesse qui se réchauffaient
près d’un feu. Des hommes de Mayenne.
    — J’ai un ordre du capitaine Cabasset. Je
dois prendre deux chevaux et vous devez en préparer huit autres ! ordonna-t-il.
    Les gardes entrèrent avec lui dans l’écurie. Il
choisit les bêtes les plus robustes et, se faisant aider d’un gamin, il sangla
les selles pendant que les soldats s’occupaient des autres montures.
    Enfin il passa les mors et entraîna les
chevaux dehors, jusqu’à la porte du cloître. Elle l’avait vu arriver et sauta
en selle en relevant sa robe. Ils trottèrent jusqu’à la porte de la cour. Elle
était ouverte et le frère tourier parlait avec un garde. Les cavaliers
passèrent sans les saluer. Devant l’église Saint-Front, Rouffignac tourna vers
la porte du Pont.
    — Il ne faut pas passer L’Isle ! cria-t-elle.
    Il s’arrêta dans la rue déserte en ce dimanche
matin.
    — Vous ne voulez pas rentrer à Montauban ?
    — C’est la première route qu’ils
prendront quand ils partiront à notre poursuite. Mon père a un ami à Brantôme, ils
ne nous chercheront pas

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