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La Guerre Des Amoureuses

La Guerre Des Amoureuses

Titel: La Guerre Des Amoureuses Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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Poulain.
    — Mais où est-il ? demanda Olivier.
    — Dans le puits ! répondit Poulain
en souriant.
    Il s’expliqua :
    — J’ai souvent connu ce genre de cachette
dans mes chevauchées. Les gens se dissimulent dans des puits où sont creusées
des sortes d’alcôves avant le niveau de l’eau. On faisait ça dans le temps pour
se cacher. Ce four est bien plus vieux que l’église. Il y a longtemps, il
devait y avoir là juste deux ou trois moines pour s’en occuper. En cas d’attaque,
ils n’avaient aucune protection et ne pouvaient que se dissimuler au fond du
puits. Nous allons emmener le cheval et attendre. Ludovic finira bien par
sortir.
    — Pourquoi prendre son cheval ? demanda
Olivier.
    — Si nous étions des voleurs, c’est ce
que nous aurions fait. Il sera ainsi certain qu’on est bien partis.
    Ils firent comme le prévôt l’avait dit, puis
ils se dissimulèrent autour du four et attendirent.
    Le temps s’écoula lentement. Ils avaient froid.
La nuit commença à tomber et Il Magnifichino songeait qu’ils perdaient
leur temps quand un léger bruit se fit entendre : un glissement, un
frottement. Le portail grinça – ils l’avaient refermé – et ils entendirent des
pas.
    Poulain jaillit, l’arquebuse à la main :
    — Ne bougez plus !
    Une ombre fit demi-tour mais déjà les trois
hommes étaient sur ses talons et, avant qu’il ait pu entrer dans le puits, ils
le tenaient par le collet.
    — Monsieur Armani ! s’exclama Il
Magnifichino . Pourquoi nous fuyez-vous ?
    — Venetianelli ? Monsieur Poulain ?
s’exclama le comédien, éberlué, j’ai eu si peur ! J’ai cru que c’étaient
des brigands !
    — Et vous, que faites-vous là ?
    — Je suis chez moi ! Je possède le
fief de Garde-Épée et ce four appartient autant au fief qu’à l’abbaye.
    — Vous possédez ? ironisa Poulain.
    — Oui, mais je n’ai pas d’acte de
propriété, monsieur, reconnut Ludovic Armani, brusquement penaud.
    » Je me suis querellé avec les Gelosi, reprit-il
en soupirant. Je suis venu ici pour leur échapper et tenter de réunir les
preuves de ma possession.
    — Expliquez-nous… proposa Poulain.
    — C’est une longue histoire…
    — Nous avons le temps, nous passerons la
nuit ici. Olivier, peux-tu aller chercher les chevaux ? Il faut les faire
boire. Nous avons de quoi faire un bon dîner, monsieur Armani, nous vous
invitons et nous écouterons votre histoire.
    Ludovic Armani observa un silence, car il se
doutait que ces trois hommes n’étaient pas là par hasard et s’interrogeait sur
ce qu’ils attendaient de lui.
    Olivier ramena les montures et ils s’installèrent
sur des pierres, se partageant du vin, du pain et des charcutailles. En
revanche, Poulain refusa que le comédien en fuite allume un feu.
    — Mais nous allons mourir de froid !
protesta-t-il.
    — C’est mieux que de mourir d’autre chose,
fit sèchement Poulain. Savez-vous ce qui se passe à Garde-Épée ?
    — Non…
    — Vous connaissez le fermier ?
    — Oui, je suis allé lui acheter des
pommes et du fourrage, il y a une semaine.
    — Avez-vous parlé à des gens de
Saint-Brice ?
    — Une fois, quand je suis allé prier à l’église.
Je ne suis arrivé qu’il y a trois semaines, personne ne sait que je suis là. Je
ne fais un feu que la nuit venue. Ma visite au fermier de Garde-Épée était ma
première sortie.
    — Mme Catherine de Médicis vient d’arriver
à Cognac, et Mgr de Navarre à Jarnac. Ils se rencontreront demain à Saint-Brice.
    — Dieu du ciel ! C’est donc pour
cela que vous êtes ici ?
    — Oui, et pour ce qui se passe à
Garde-Épée. Nous pensons que des catholiques s’y sont installés.
    — Mais le fermier ?
    — Nous ne savons rien de plus. Je pensais
que vous auriez pu apprendre des choses… Combien de gens habitent là-bas ?
    — Je ne sais pas exactement. J’ai vu
trois hommes et une femme, il y a sans doute plus de monde quand M. Ancellin,
le propriétaire du fief, est là. Vous savez, je ne bouge pas d’ici. Je vis
comme un animal, dit Gouffier avec amertume.
    — Pourquoi rester ? interrogea
Olivier.
    — Pourquoi pas ? Où puis-je aller ?
Au printemps ou cet été, je rentrerai peut-être en Italie, ou je me rendrai en
Espagne.
    Il resta silencieux un instant avant d’ajouter :
    — Mon père avait écrit à ma mère. Il
avait vendu le fief à un homme de paille, monsieur Ancellin, pour que cette
terre échappe à la

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