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La Guerre Des Amoureuses

La Guerre Des Amoureuses

Titel: La Guerre Des Amoureuses Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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succession, et il avait remis les preuves de ma propriété au
prieur de cette abbaye. Mais quand je suis venu, elle était dans cet état…
    Olivier eut un regard de satisfaction à l’attention
de ses compagnons pour avoir vu juste.
    — Je prie… Je garde espoir qu’un jour des
moines reviendront pour reconstruire le monastère… Que je pourrais les
interroger… Peut-être sauront-ils ce qu’est devenu le prieur. Aux beaux jours, j’irai
dans les campagnes, j’interrogerai. Pour l’instant, tout ce que je sais, je l’ai
appris à Cognac : une compagnie huguenote est arrivée ici et a pendu tout
le monde. J’ai vu les tombes, derrière l’église. Que sont devenus les papiers
de l’abbaye, les chartes… ? Rien ne dit que les huguenots les ont brûlés, ce
peut être aussi des paysans qui les ont pris, car ces disparitions doivent
arranger bien des censives.
    — Sans doute, approuva Poulain. Les
guerres font la fortune de certains, et la ruine d’autres. Mais vous deviez
nous raconter votre querelle avec les Gelosi…
    — C’est vrai… Ils sont aussi à Cognac ?
    — Non, ils ont quitté la Cour.
    — Je préfère ça ! J’ai eu une
liaison avec une comédienne et son mari veut se venger.
    — Laquelle ? s’enquit Venetianelli
en s’esclaffant. Elles sont toutes plus jolies les unes que les autres et je
suis sûr que Maria a la cuisse légère !
    — L’honneur m’interdit d’en dire plus !
s’offusqua Gouffier.
    — Vous vous cachiez dans le puits ! affirma
Poulain.
    — Oui, monsieur, dans une cavité.
    — Elle est grande ? s’enquit Olivier
par curiosité.
    Surpris par la question, Ludovic Gouffier se
mordit imperceptiblement les lèvres, hésitant à répondre. Puis il se dit que s’il
mentait, et que ce prévôt vérifiait, il risquait de lui faire un mauvais sort. Et
après tout, il avait bien caché ce qu’il avait découvert.
    — Il y a un souterrain, répondit-il.
    — Un souterrain ? Long ? demanda
Poulain, soudain intéressé.
    — Environ mille cinq cents pas, je l’ai
mesuré. Il va jusqu’à Garde-Épée.
    — Vous en êtes certain ? Vous êtes
allé jusqu’à Garde-Épée ? insista Poulain.
    — Je ne sais pas si c’est Garde-Épée, monsieur.
Le souterrain suit la direction de Garde-Épée et se termine par une vieille
porte en fer qui pourrait communiquer avec les caves.
    — Ce serait bien possible, en effet, dit
Poulain, pensif. Quand les Anglais occupaient le pays et que les grandes
compagnies faisaient la loi, ce genre de passage permettait de fuir d’une
maison à une autre. Mais tout de même, mille cinq cents pieds c’est très long !
Je n’ai jamais entendu parler de souterrains si longs. Il est praticable ?
    — Ce n’est qu’une tranchée recouverte d’une
voûte de pierre, ou parfois simplement de bois, puis dissimulée sous de la
terre. Par endroits, le passage affleure le sol et on aperçoit le ciel entre
les racines, car il y a eu des éboulements.
    Poulain se leva.
    — Allons-y, je veux voir.
    — Je n’ai qu’une lampe à huile, monsieur,
dit Ludovic Gouffier.
    — Ce sera suffisant… mais, j’y pense, vous
ne nous avez pas dit comment vous l’avez découvert…
    — À la fois par chance et par curiosité. Le
soir où je suis arrivé ici, il neigeait et tout était glacé. Mon outre d’eau
avait gelé et s’était fendue. J’avais soif, et le cheval encore plus. On s’est
réfugiés dans cette salle, j’ai fait un feu, mais je n’avais aucun moyen de
tirer de l’eau du puits, car il n’y avait ni corde ni seau. J’ai observé que le
niveau n’était pas très bas. Alors, je suis allé chercher une longue poutre pas
trop lourde que j’ai immobilisée en travers du puits de façon à ce que la
partie basse soit près de l’eau, puis, en m’aidant de ma dague que je plantais
entre les pierres, je suis descendu remplir un sac de cuir. J’avais peur de
tomber, mais tout s’est bien passé. Seulement, à une toise du bord, je n’ai
plus trouvé d’endroit pour enfoncer ma dague : il y avait un grand trou.
    » Le lendemain, avec une lanière, j’ai
descendu une branche de pin enflammée. Il y avait bien une cavité. Je me suis
alors souvenu du plan du fief que mon père avait envoyé à ma mère. Il y avait
une ligne entre le four de l’abbaye et Garde-Épée. J’ai acheté une corde et une
lampe à huile dans une ferme et je suis descendu. C’était un souterrain. Il m’a
fallu deux

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