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La Guerre Des Amoureuses

La Guerre Des Amoureuses

Titel: La Guerre Des Amoureuses Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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Béarnais – entouré du prince
de Condé, du vicomte de Turenne, de M. de Rosny et du baron de Jarnac
–, se fit raconter la délivrance de Cassandre par M. de Mornay qui
annonça prendre désormais le jeune Olivier à son service, comme secrétaire et
comme écuyer, bien qu’il ne fût pas noble.
    Avec un évident dédain, le prince de Condé
demanda au jeune homme s’il allait se convertir. Olivier lui répondit que non, ce
qui fit éclater de rire le roi de Navarre.
    — Mon cousin, ma belle-mère ne cesse de
me demander de changer de religion, j’espère que vous n’allez pas faire comme
elle avec ceux qui me servent ! Je vous l’ai dit, pour ceux qui m’aiment, peu
importe la religion, pourvu qu’ils soient bons et fidèles.
    Il poursuivit en s’adressant à Mornay :
    — Mon ami, toute cette affaire se termine
bien et je m’en réjouis. Vous avez peut-être été un peu sévère avec Mme de Montpensier,
mais elle l’a bien cherché !
    — N’oubliez pas, monseigneur, qu’un de
ses hommes, plusieurs peut-être, sont à Saint-Brice ou dans les environs, et qu’ils
songent à vous assassiner avec quelques tonnelets de poudre.
    — Je ne l’oublie pas, mais je ne crois
pas à leur projet. Dès le lever du soleil, nos gens patrouilleront sur les
chemins et le long de la Charente ! Si ceux-là ont deux sous de jugeote, ils
videront les lieux. C’est d’ailleurs ce qu’ils ont dû faire, faisant croire à
la Montpensier qu’ils préparaient quelque chose uniquement pour lui tirer
quelques clicailles et se payer ainsi !
    Turenne approuvait d’un mouvement de tête
quand M. de Rosny prit la parole :
    — Sire, il faut dire à M. de Mornay
que Mme Sardini souhaite le voir demain.
    — C’est vrai ! Avec la délivrance de
mademoiselle votre fille, mon ami, cette histoire m’était sortie de la tête !
J’ai vu Mme Sardini, samedi. La pauvre femme est bien vieillie, j’ai
appris qu’on l’avait blessée…
    À ces mots, Il Magnifichino chercha à
se faire le plus discret possible.
    — Mais j’y songe, monsieur Hauteville, dit
brusquement le Béarnais, je ne vois pas ici votre ami le prévôt. Qu’est-il
devenu ? Il doit en savoir beaucoup sur ce mystérieux coup de mousquet qu’elle
a reçu.
    — Mon ami a été retenu par d’autres
affaires, monseigneur, répondit évasivement Olivier, quant à ce terrible
attentat, je sais qu’il a enquêté, mais qu’il n’a rien trouvé. Selon lui, il s’agissait
d’une vengeance, et à travers Mme Sardini, c’était son mari qui était visé.
    — Ce serait bien possible, approuva Rosny.
J’ai appris hier par un courrier de mon épouse restée à Rosny que le parlement
gronde contre les nouveaux impôts dont M. Sardini a obtenu l’affermage.
    — Mon cousin le roi a tort de trop
pressurer son peuple, conclut Navarre avec sagesse, mais en ce qui concerne Mme Sardini,
vous n’aurez qu’à m’accompagner demain à Saint-Brice, Philippe. Vous aurez
ainsi toute la journée pour lui parler.
    Le soir, Mornay
invita Olivier, Nicolas et Il Magnifichino à dîner dans sa chambre avec
sa fille. Nicolas annonça qu’il souhaitait rentrer à Paris au plus vite avec Il
Magnifichino , mais M. de Mornay lui demanda de rester jusqu’à la
fin de la conférence. Il fut donc convenu qu’ils s’installeraient tous à
Garde-Épée d’où ils pourraient faire des patrouilles à la recherche de
Maurevert, car ils avaient un avantage sur les gens de Navarre : ils
pouvaient reconnaître le tueur des rois.
    Le souper terminé, Cassandre prit à part
Nicolas Poulain.
    — Monsieur Poulain, je vous dois beaucoup…
    — Vous devez beaucoup à Olivier, pas à
moi, mademoiselle.
    — Non, et vous le savez. Et puis, je n’ai
pas à récompenser Olivier, sourit-elle. Mon père ne s’opposera pas à notre
mariage s’il l’accompagne un an ou deux en chevauchée, le temps qu’il montre sa
valeur. Mais vous, je ne sais pas quand je vous reverrai, ainsi que votre femme.
J’ai donc fait préparer un paquet pour elle.
    Elle le montra, déposé sur une tablette.
    — C’est une robe de Mme de Montpensier,
je sais qu’elle lui plaira.
    Après la première
entrevue, la reine mère avait deviné que les conférences suivantes seraient
difficiles. À travers elle, ou à travers son fils, le roi de Navarre et ses
amis voyaient la Ligue, leur ennemie mortelle. Il était évident qu’ils étaient
venus avec le parti pris de ne pas

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