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La Guerre Des Amoureuses

La Guerre Des Amoureuses

Titel: La Guerre Des Amoureuses Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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personnes à
nourrir et à loger chaque jour, sans compter les gens d’escorte, et les maisons
de ceux qui accompagneront la Cour. Il faudra aussi trouver du fourrage pour
trois cents chevaux et mules. Le plus important est de bien préparer les étapes.
Je suis allé plusieurs fois à Chenonceaux avec la reine. Je vous donnerai un
mémoire sur les fermes où trouver fourrage et nourriture. La maison de la reine
dispose de chariots pour le ravitaillement. Les services de l’intendance et les
maréchaux des logis, accompagnés d’archers, devancent la Cour de deux jours
pour fixer les Prix des vivres et des denrées nécessaires. En général, des
marchands apportent eux-mêmes ce qu’ils veulent vendre. Il faut aussi contrôler
les boissons des cabarets et punir les infracteurs. Vous avez parfaitement le
droit de faire dresser une potence pour donner l’estrapade aux contrevenants. N’hésitez
pas à le faire une fois ou deux. La peur est toujours salutaire.
    — J’ai plutôt l’expérience des tâches de
police et de justice, remarqua Poulain, un peu inquiet de ce nouveau métier qu’il
ne connaissait pas.
    — N’ayez crainte, le rassura Rapin, en le
gratifiant d’un sourire bonhomme. Mon lieutenant a l’habitude de ces voyages. Tout
comme les intendants de la reine, vous n’aurez qu’à surveiller qu’ils font bien
leur travail et qu’ils ne volent personne ! Pour ce qui est de la justice
et de la police, vous ne resterez pas les bras ballants. À chaque étape, vos
lieutenants et vos archers patrouilleront autour des lieux habités par la reine.
Vous arrêterez vagabonds et gens sans aveux qui seront punis sans procès, ainsi
que tous ceux qui troublent la tranquillité de la Cour. Mais il y aura aussi à
faire la police dans la maison de la reine. Les querelles et les règlements de
comptes y sont habituels. Surtout des affaires de femmes, en rapport avec les
dames d’honneur ou les servantes et les lingères.
    » Ceux qui suivent la reine sont tenus de
vous obéir sans rébellion à peine d’être pendus ou étranglés. Vos archers ont
le droit d’entrer dans la cour du logis de la reine, mais non dans les
escaliers ou les salles dont l’accès est réservé aux Suisses ou aux gardes du
corps. Vous interviendrez dans toutes les causes entre officiers et domestiques
de quelque condition qu’elles soient. Vous pouvez juger et condamner toute
action susceptible de faire du tort à la reine. En résumé, vous avez presque
tous les droits. À vous de faire preuve de sagesse et de ne pas en abuser.
    — Juste un mot, monsieur Rapin, intervint
Richelieu sombrement. Vous ne lui avez pas parlé de M. de Bezon.
    — Qui est M. de Bezon ? s’enquit
Nicolas.
    — Le gouverneur des nains de la reine, répondit
Rapin. Un petit homme étonnant de vingt pouces de haut.
    —  Je n’ai pas peur
des nains ! plaisanta Poulain.
    — Vous avez tort ! répliqua
Richelieu d’une voix d’outre-tombe. Bezon dirige la police de la reine. Au
pistolet il tue son homme à cent pas, et si vous le gênez il vous fera couper
la gorge au coin d’une galerie, comme ça !
    Il claqua entre ses doigts.
    Poulain se sentit à nouveau mal à l’aise. Il
savait la Cour lieu d’intrigues et de désordres où crime et raffinement étaient
étroitement imbriqués, mais il n’en connaissait que les rumeurs. Ce monde
obscur commençait à l’inquiéter.
    — Évitez de le contrarier, poursuivit
Richelieu. En cas de conflit avec lui, la reine vous donnera tort. Elle
protégera aussi toujours sa maison et ses filles d’honneur, même si vous avez
raison. Ne tentez jamais de vous opposer à elle, elle est rancunière. Soyez
souple envers ceux qui pratiquent le jeu ou la débauche, et faites preuve de
sagesse et de tolérance envers les petites fautes. Essayez de calmer les
querelles avant de punir. Ne vous faites pas trop vite des ennemis, le poison
et le poignard seront les moyens les plus sûrs de vous écarter.
    — Je comprends…, dit prudemment Poulain.
    — Je ne suis pas certain que vous
compreniez vraiment, monsieur Poulain. Aussi, pour votre bien, je dois vous
donner d’autres conseils. Jusqu’à présent, vous n’avez fait que pourchasser des
larrons dans les bois de Saint-Germain. À la Cour, tout est différent. Sous la
bienséance, vous ne découvrirez que le vice et la luxure. Derrière la religion,
vous n’apercevrez que le blasphème. La modestie et la sagesse que vous
apprécierez chez

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